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Retournons un peu à Valence dans la Drôme, pour poursuivre la visite du Musée d’Art et d’Archéologie. En fait malgré les apparences, je n’ai eu le temps de visiter que quelques salles tant il est vaste et d'une grande richesse. Il faudrait que je retourne le visiter un jour !
Après vous avoir présenté le Musée rapidement ICI, je vous ai montré les salles d'Archéologie et en particulier : les salles et objets parlant de la préhistoire ICI et ICI et les salles évoquant l’Antiquité et en particulier la période romaine ICI, puis ICI et encore ICI. Je ne suis pas allée explorer tout ce qui touche au Moyen Âge, une période pourtant passionnante.
Parmi les collections d'Art du 16e au 21e siècle, je n'ai eu le temps de visionner, au hasard de ma découverte, que quelques tableaux que j'ai aimé prendre le temps d'admirer. Il y a dans les nombreuses salles, des peintures, des meubles et des sculptures en particulier au rez-de-chaussée où je ne suis pas allée. Impossible de tout voir tant ce musée est riche et varié.
Au premier étage cependant, consacré aux œuvres du 18e au 21e siècle, se trouve une grande salle toute en longueur, la Grande galerie où j’ai pris le temps de me promener et d’admirer de nombreux meubles exposés mais aussi des tableaux, en particulier beaucoup de paysages. Je ne suis pas allée dans toutes les salles bien trop nombreuses.
C’est à cet étage que se trouve également la galerie d’histoire naturelle.
La Grande galerie
Aujourd'hui pour vous donner un bref aperçu j'ai choisi de m'arrêter devant deux tableaux représentants deux "monuments" importants de Rome dont je n'avais jamais vu de représentations dans un musée, mais dont j’ai beaucoup entendu parler durant mes années lycées ayant pris l'italien en seconde langue. Il s'agit de deux huiles sur toile attribuées à Claude Nattiez un artiste très peu connu et donc quasiment oublié, mais actif à Rome entre 1641-1660. Personne ne sait exactement, quand ces deux tableaux sont entrés au musée de Valence.
Le premier représente la Villa Médicis (Villa Medici, en italien).
La villa Médicis est une grande demeure de style Renaissance, bâtie en Italie au cours du 16e siècle, sur le mont Pincio en plein centre de Rome. Elle est entourée d'un parc de 7 hectares comprenant un jardin à l'italienne. Elle est classée au patrimoine mondial de l'UNESCO et héberge aujourd'hui l'Académie de France à Rome. Villa de campagne du Cardinal Ricci, la maison devient un véritable palais une fois transformée par l’architecte florentin Bartolomeo Ammanati pour Ferdinand de Médicis qui l’achète en 1576.
La villa est un véritable musée à ciel ouvert. Sur les façades côté jardin, on peut admirer des antiques et de nombreux bas-relief.
Cette peinture est précieuse car le peintre montre la villa avant le transfert de ses antiques à Florence en 1789. On y voit aussi les petits groupes de personnages qui dans le parc semblent étudier de près les fragments de bas-reliefs.
Le second tableau représente la Villa Borghese. Elle fut construite à Rome à partir de 1612 par les architectes Flaminio Ponzio et Giovanni Vasanzio pour le cardinal Scipion Borghèse, afin d’abriter sa collection d’œuvres d’art.
Elle était entourée d'un parc paysager privé, caché derrière un mur de clôture. De nombreuses fontaines agrémentaient les lieux. Les façades étaient décorées de nombreux antiques : 38 statues, 66 bustes et 135 bas-reliefs dont la grande partie aujourd'hui est visible au Musée du Louvre car Napoléon en a fait l'acquisition en 1807.
Aujourd'hui, le parc situé en pleine ville est municipal. Il a été acquis par la ville en 1903, et regroupe des institutions culturelles, comme la galerie Borghèse, un musée et un parc zoologique. Les jardins actuels datent du 19e siècle.
Je ne suis pas du tout allée voir la collection exceptionnelle Hubert Robert (1733-1808) (120 œuvres) dont vous pouvez avoir une petite idée en cliquant ICI.
J'aurai particulièrement aimé découvrir ses aquarelles et ses sanguines mais à eux seules, ces œuvres demanderaient que le visiteur passe au moins une demi-journée dans le musée. J'y retournerai un jour pour cela, enfin j'espère.
Mais toujours au premier étage, j'ai découvert un de ses tableaux : Le grand pont ou le Torrent (18e siècle) qui a une histoire un peu particulière que j'ai envie de partager ici.
Ce tableau récupéré après une longue errance par le Musée du Louvre à la fin de la Seconde Guerre Mondiale fait partie des œuvres MNR ( Musée nationaux Récupération).
Vue sa hauteur de 2.63 mètres, il ne passe pas inaperçu dans le musée et son histoire est mouvementée.
Le tableau fait partie de la collection de la Baronne S., dont la vente, « Catalogue des objets d'art et bel ameublement anciens, tableaux, pastels et dessins », a eu lieu à Paris, galerie Petit, le 10 décembre 1923. Le tableau change de propriétaire puis est acheté en 1941 par Maria Almas Dietrich, pour le musée de Linz. Entreposé à Thürntal pendant la guerre, retrouvé à Sankt Agatha en Haute-Autriche, puis déposé au château d'Ennsegg, il est rapatrié vers la France par le septième convoi en provenance de Vienne. En 1951, il est attribué au Musée du Louvre, naviguera entre Toulon, Valence et Paris jusqu'en 1996 où il trouvera sa place définitive au Musée de Valence.
Il fait partie des biens culturels qui ont été achetés à partir d'octobre 1940, sur ordre de Hermann Göring durant l'occupation nazie.
À la fin de la guerre, plus de 60 000 œuvres provenant de France ont été retrouvées. 45 000 environ ont été rendues à leur pays d'origine, soit à leur propriétaires, soit à leurs descendants. Lorsque cela n'a pas été possible, une Commission de choix a sélectionné certaines d'entre elles (2000 œuvres environ) et les a attribuées à des musées nationaux français, qui en ont la garde, sans pour autant en être propriétaires, dans l'attente d'une future restitution. Certaines d'entre elles sont actuellement dans les musées territoriaux.
A noter qu'on ne sait pas où était ce tableau entre 1933 et 1945 en l'état des recherches actuelles.
Voir si vous êtes intéressés sa Fiche complète sur le site POP du Ministère de la culture/ Base de données Rose Valland ICI
Le tableau oppose la vivacité du torrent à l'immuabilité du rocher et de l'arche du pont en pierre. Tous les composants habituels du paysage sont présents mais les personnages parfaitement en harmonie avec la nature semblent y vivre heureux. Pour en savoir plus sur ce tableau, c'est ICI sur le site du musée.
Ainsi se termine mon article du jour, j'espère qu'il vous a plu. Prochainement nous explorerons d'autres œuvres choisies, présentes dans le Musée, enfin, comme d'habitude... si vous le voulez bien !