Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
Nous allons aujourd'hui terminer provisoirement la visite du Musée de Valence dans la Drôme en admirant une dernière mosaïque : la mosaïque aux bucranes. Elle est exposée au rez-de-chaussée au milieu d'objets (vaisselles, outils, bijoux...) évoquant la vie quotidienne des Romains.
J'ai tout de même réussi à la photographier malgré les nombreux touristes présents dans cette salle.
Elle a été trouvée à Luc-en-Diois (la première capitale des Voconces) à la fin du XIXe siècle, un village proche de Die dont je vous ai parlé ICI et ICI en 2021, déjà que le temps passe. Cette mosaïque date du Ier siècle avant J.-C.
C'est une des plus anciennes mosaïques de la Gaule.
Elle est constituée de pâte de verre et de marbre. Il ne reste qu'un quart de sa surface d'origine. Elle aurait été conçue par un mosaïste italien venu d'un atelier de Bologne. Elle se trouvait dans la résidence d'un grand fonctionnaire.
Comme vous le voyez sur ma première photo ci-dessus, elle est essentiellement constituée d'un décor géométrique noir et blanc, très épuré mais tout en délicatesse.
Ce décor est formé de carrés tous différents en ce qui concerne les motifs proposés. Là dans la photo ci-dessous, par exemple le carré du haut représente des portes de villes.
En haut à gauche, sur ma photo ci-dessous on aperçoit les bucranes. Elles sont au nombre de quatre. Ce sont des têtes représentant des bœufs avec leurs cornes bien visibles.
Des feuilles de vigne entourent le tableau central aux quatre bucranes.
Ce qui est extrêmement rare c'est que cette œuvre est signée et porte la mention (en bas à gauche sur ma première photo) de "Q AMITEIUS ARCHITECT FECIT" qui signifie "Quintus Amiteius, architecte a fait", ou plus probablement "a fait faire".
On ne sait pas s'il s'agit de la signature du dessinateur, du mosaïste ou de l'architecte de la villa.
En tous les cas, cela témoigne de la richesse des élites de la ville de Lucus Augusti (Luc-en-Diois), à qui était destinée cette réalisation.
En faisant des recherches sur cette mosaïque, j'ai découvert qu'elle était encadrée par deux bordures de couleur qui bizarrement ne se voient pas sur ma photo. Ces bordures étaient peut-être exposées à un autre endroit et en tous les cas je ne les ai pas vues, il faudra donc qu'un jour je retourne au musée.
En attendant, je vous en donne un bref aperçu ci-dessous, photo empruntée encore une fois sur le site du Musée de Valence.
Ainsi se termine provisoirement mes visites du musée que nous poursuivrons ultérieurement. La semaine prochaine nous descendrons un peu en Provence, enfin comme d'habitude...si vous le voulez bien !