Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
C'est le coeur serré que j'ai ouvert et lu les magnifiques poèmes écrits par Marine Dussarrat qui composent ce recueil émouvant et d'une rare sensibilité. Marine, beaucoup d'entre vous la connaissent grâce à ses deux blogs " Le jardin de Titi" ICI ou "Dans les voiles/ Sous le soleil impunément" ICI, mais aussi pour sa gentillesse et ses commentaires toujours bienveillants qu'elle dépose sur les nôtres.
Le cœur serré quand je pense que la couverture a été dessinée par son fils ainé Arnaud Bouchet qui vient de la quitter, cinq ans après son cadet, un nouveau drame terriblement injuste pour sa famille.
Il te faudra suivre la rivière
Sortir sans crainte de la forêt
Laisser les broussailles derrière toi
Retrouver le chant biblique de l'eau
Bordée sur ses berges sinueuses
De fleurs blanches et jaunes
Continuer ta quête sans relâche
Comprendre que le bonheur
C'est maintenant...
Les soixante et dix poèmes qui composent ce recueil sont réunis en deux parties.
Dans la première partie du recueil "A ciel ouvert", Marine nous invite à profiter de l'instant et à être heureux de ce que l'on a, le plus souvent tout simplement devant soi, ou sous nos yeux mais que parfois nous ne savons pas regarder.
Le ciel, le vent, les rivières, la nuit parfois étoilée, tout ce qui vit sur la terre, que ce soit des végétaux comme les arbres, leur feuillage ou leurs racines symboles de force, les fleurs ou bien, les petits et grands habitants de tous ces lieux, les bruits qu'ils émettent pour communiquer entre eux, tout cela est source d'un perpétuel émerveillement pour celui qui arrive à s'échapper de notre monde à "ne plus être dans le rang", pour celui qui a su encore garder son âme d'enfant, malgré les chagrins, les blessures de la vie, les renoncements. "La vie nous initie au merveilleux don d'aimer" (p.17).
Il y a de nombreux poèmes écrits en hommage à une personne aimée ou connue, ou à un lieu important. Je ne les ai sans nul doute pas tous découverts. Certains bien entendu appartiennent à ses souvenirs personnels comme celui écrit pour sa petite chatte "Petite chose" (p.16) ou "Le vieux jardin" de son père (p.39).
D'autres parlent de lieux aimés "A Saint Sernin" (page 14) ; "Être de la vallée" (p. 28) = la vallée d'Aspe ; "Le chemin de ma Gascogne" (p.41).
Quant à "Prairie" (p.46) je ne peux vous dire à quel point il m'a émue, car il m'a tout de suite fait penser à Xavier, son jeune fils qui aimait tant les ânes et les élevait...et n'était déjà plus auprès d'elle lors de la conception de ce recueil.
Celui qui s'intitule "Les grands jardins" (page 21) est dédié à Roger Dautais, un artiste peintre, poète (voir son site ICI) , photographe dont j'avais appris le décès sur ce blog ICI, auquel je suis abonnée.
Le poème "L'enfant et le renard" (page 10) m'a bien entendu tout de suite fait penser au "Petit prince" de Saint-Exupéry.
Enfin, "Ils ont perdu le nord" (p.30) est un poignant hommage à tous ceux qui ont connu l'exil et se sont perdus en chemin...
Ces poèmes nous offrent une image de notre monde actuel qui si elle est parfois empreinte de nostalgie, n'est jamais triste, car à chaque page l'espoir est bien là, accompagnant la beauté du monde et l'amour de la vie.
Enfant on ne sait pas
Ce que l'on va quitter
Ce qui restera de nos rêves
Les poèmes réunis dans "Il y a plusieurs chemins" nous parlent de la vie sur Terre, qui est un perpétuel recommencement comme nous le montre la nature qui nous entoure.
C'est pour tous les êtres humains, un endroit idéal pour se reconstruire, pour comprendre d'où on vient et ce qui restera après nous, ce que nous laisserons ou pas.
C'est là dans la nature que le cycle des saisons prend forme, là où on peut tout oublier de nos douleurs quotidiennes en respirant l'air ou en regardant les arbres, les fleurs, les vagues ou en écoutant les oiseaux, en la dessinant, en s'en inspirant ou en l'imaginant...
Parfois, au détour du chemin, quel que soit celui qu'on a choisi car, comme nous dit le titre, il y en a plusieurs et nous ne savons pas par avance, ni lequel on va choisir, ni ce qui nous attend sur ce chemin, ni celui que le destin nous obligera à prendre, on rencontre de belles personnes, un artiste avec ses pinceaux, une fée des bois, un sorcier, ou d'autres charmantes créatures comme un ange ou une adorable petite fille assise sur un banc...
Arnaud tes arbres ronds
Que veulent-ils nous dire ?
Tels des nids rassurants
Peuplés d'oiseaux légers ?
En file indienne
Au bord des près
Et la barrière ouverte...
(...)
(...)
Je te revois, je te vis, je te serre dans mes bras
Je t'aimerai toujours, encore et encore
Dans la peine ou dans le bonheur
Minuscules pépites de vie
Trésors cachés dans la boite rêvée de mon cœur
Sous l'érable où l'ombre est si généreuse
Tu es là assise sur mon banc.
Ce recueil est une pure merveille, c'est une ode à la vie, une invitation à ouvrir la fenêtre, à sortir, à marcher sur les chemins, et à se laisser imprégner par toute cette beauté qui nous entoure et qu'il nous faut préserver. Il est empreint d'humanité, de tolérance, d'amour et de tendresse. Tous les poèmes sont à lire et à relire en prenant son temps. Je ne peux les citer tous, aussi je vous invite à vous procurer ce recueil ou à l'offrir (voir Site ICI).
Si vous le désirez, vous pouvez aussi aller découvrir mes chroniques sur les autres recueils de poèmes de Marine Dussarrat, en cliquant sur les liens suivants :
Bonne Lecture !
Nous sommes faits de terre et de sable...
Nous sommes faits de mousse des sous-bois...
Nous sommes faits de la beauté du monde...