La fenêtre du temps / Marine Dussarrat

Commençons le mois d'avril en beauté et tout en douceur avec ce recueil de poésie que j'ai reçu en cadeau, un présent qui m'a fait chaud au cœur. 

De Marine Dussarrat, j'ai déjà présenté :

- "La part de l'oiseau" ICI sur mon blog. 

- "La nuit-guépard" ICI sur mon blog.

- "A la marge" ICI sur mon blog. 

Vous pouvez retrouvez Marine sur un de ses blogs : Le jardin de Titi / Emprises de brises / et si vous le désirez Sous le soleil impunément son premier blog qu'elle n'alimente que très rarement à présent. 

Ce recueil vous l'aurez compris en lisant le titre, nous parle du temps qui passe et nous propose quelques arrêts sur image comme on pourrait le faire dans la "vraie" vie, en filmant ou photographiant notre quotidien, ou en regardant par la fenêtre, les saisons qui se déroulent sous nos yeux, les merveilles de la nature, les moments de paix ou de tourments. Ces instants parfois douloureux où l'on pense aux malheurs du monde, aux êtres disparus et tant aimés, à ceux à qui nous voudrions parler encore une dernière fois avant que leur visage ou leur voix soient enfouis dans les affres du temps ou de notre mémoire.

Marine Dussarat comme dans chacun de ses recueils, nous dévoile avec beaucoup de pudeur toute sa sensibilité, son amour de la nature, des forêts, des chevaux, des jardins en fleurs, des oiseaux, de la montagne et de la mer. Nous marchons avec elle sur la dune ou sur la plage en nous laissant emporter par les vagues qui vont et viennent, nous écoutons le murmure de l'eau, nous regardons la belle de jour se faner quand le soir vient. Parfois au détour d'une page, un peu de nostalgie ou de tristesse passe...

Ce sont des poèmes qui nous parlent de passion et d'amour, des saisons et des mois qui défilent, du printemps, des nuits d'été, du mois de septembre qui a un goût de "dernière fois", de la couleur des sous-bois en automne et de l'hiver qui met à nu nos angoisses profondes comme il met à nu les arbres. Il est question aussi de l'enfance, des souvenirs, de nos vingt ans qui sont loin et ne reviendront jamais. Les poèmes nous racontent aussi le silence, le vent et la pluie, la nuit et le jour...et le bonheur, tout ce qui fait le sel de la vie !

C'est un recueil que j'ai trouvé optimiste. Il nous donne envie de partir sur les chemins respirer les senteurs sauvages, cheveux au vent, libres comme l'air, de suivre le sens du vent ou du fleuve. Qu'importe le temps qui passe, qu'importe nos questionnements sur le sens de la vie, d'ailleurs a-t-elle un sens (?) nous sommes si minuscules dans l'univers face à la violence du monde qu'il faut nous laisser guider sans résistance, vaincus parfois, mais finalement l'important c'est que la vie soit bien là !

Un pur moment d'émotion.

Chacun des quarante et un poèmes qui composent ce recueil demande au lecteur de prendre tout son temps pour le découvrir et  le savourer. Il faut se laisser emporter et imprégner par les mots et les laisser vivre en nous. C'est ainsi que je pense depuis toujours que la poésie ça se vit et que pour l'apprécier, il faut lâcher prise sinon le lecteur restera un observateur extérieur.

Si le poète évoque son ressenti, le lecteur, lui, reçoit les mots en cadeau. Il n'a pas toujours toutes les clés pour comprendre chacun des poèmes mais qu'importe puisqu'il est invité à pénétrer dans l'univers du poète, à partager son émerveillement, à laisser de côté les épreuves de la vie pour rêver devant la "fenêtre du temps".

Les mots de Marine sont tellement évocateurs qu'ils suscitent en nous de belles images que nous voudrions retenir le plus longtemps possible pour ne surtout pas les voir s'envoler. Sa poésie est ainsi faite qu'à chacune de notre lecture, de nouvelles images apparaissent et viennent enrichir celles que nous avions vu précédemment. Selon notre propre humeur du jour, le moment de la journée où nous choisissons d'ouvrir le recueil, ou la saison, notre ressenti diffère. 

Marine nous invite à nous laisser bercer par la beauté de ses textes et nous n'avons qu'une envie une fois le recueil refermé, l'ouvrir à nouveau pour tout recommencer. J'aime picorer ainsi de titres en titres, m'arrêter sur une phrase, un mot, rêver et reprendre plus loin ou juste après. Je pourrais ainsi partager de très nombreux extraits un jour, puis d'autres encore le lendemain car la poésie c'est la vie, et comme dans la vie, notre ressenti est chaque jour différent. Mais je préfère vous laisser découvrir ses écrits et vous faire votre propre idée sur son talent. 

La couverture est illustrée par un dessin très expressif d'Arnaud Bouchet. Est-ce Marine que l'on aperçoit sur son cheval, libre et légère, se faufilant au milieu des arbres pour mieux nous échapper et peut-être disparaître pour un instant dans la nature qu'elle aime tant, un instant volé au temps qui passe pour s'emplir de sensations nouvelles et de mots qu'elle voudra peut-être ensuite partager avec nous...pour notre plus grand bonheur !