Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
Voici comme promis la suite de ma balade à Aucelon dans la Drôme, commencée ICI, par la visite du village, et ICI par la balade au bord de la rivière vers la résurgence puis par les vidéos, en début de semaine, voir ICI.
Aujourd'hui, je vais tout simplement vous montrer quelques-unes des fleurs d'été découvertes lors de ma balade. C'est un endroit très fleuri qui présente un contraste frappant entre les coteaux secs, sur lesquels j'ai retrouvé des fleurs de ma garrigue provençale, le fond de vallée humide, lié à la présence de la rivière et enfin, les ubacs à l'ombre qui subissent aussi l'influence de l'altitude.
Voilà une plante que je ne vois que dans la Drôme : c'est le sumac des teinturiers, appelé encore Arbre à perruques, Barbe de Jupiter, Fustet ou Coquecigrue (Cotinus coggygria). Il est très fréquent dans la région car il aime particulièrement les milieux ouvert et rocheux. On le retrouve aussi fréquemment cultivé dans les jardins pour son côté ornemental. Sa floraison est superbe et vaporeuse, l'inflorescence se recouvrant de poils soyeux et retombants. Son feuillage prend des teintes rouges à l'automne et il est très utilisé en bouquets secs. Il faut pour le garder dans la maison toute la saison d'hiver, repasser patiemment ses feuilles pour les sécher, sous une pattemouille légèrement humide.
Son bois qui prend une odeur caractéristique de térébenthine, était utilisé pour obtenir une teinture orange, d'où son nom commun. C'est une plante médicinale utilisée comme antiseptique, anti-inflammatoire et comme antihémorragique pour guérir les plaies et favoriser leur cicatrisation. En Bulgarie, on utilisait la plante pour soigner les troubles intestinaux.
Ne pas le confondre avec le Sumac de Virginie, considérée actuellement comme une plante envahissante...que l'on voit souvent dans les jardins et donc les graines peuvent être utilisés comme épice pour agrémenter les plats.
Le contraste est très marqué entre zones humides et sèches. Ainsi selon l'endroit où l'on se trouve lors de la balade, on peut voir dans les rochers des fougères comme cet Asplénium des fontaines (Asplenium fontanum) qui pousse en milieu humide, ou des sédums comme cet Orpin de Nice (Petrosedum sediforme) qui aime les milieux très secs et ensoleillés. Sur ma photo il n'était pas encore en fleurs.
Partout on trouve des fleurs roses ou violettes au bord du chemin.
Le Chardon noircissant (Carduus nigrescens) est une plante typiquement méditerranéenne.
La Centaurée jacée (Centaurea jacea) appelée aussi ambrette, tête de moineau ou bleuet rose est une plante comestible et médicinale, sa racine en effet est diurétique, astringente, calmante, stomachique et digestive, ses fleurs peuvent décorer les salades et ses jeunes feuilles se déguster cuites ou crues pour qui aime l'amertume.
La Campanule fausse Raiponce (Campanula rapunculoïdes) est une plante envahissante qui émet des rhizomes traçants et colonise des pans entiers de colline au détriment des autres plantes sauvages (attention si elle apparait dans votre jardin !). Pour limiter son expansion, l'idéal est de l'arracher et de la consommer car tout se mange dans cette plante. Mais attention à ne pas jeter de graines, ni de rhizomes dans votre compost...ils donneraient vie à de nouvelles plantes, dès le compost répandu, c'est dire la résistance de cette campanule !
La Lavande à feuilles étroites (Lavandula angustifolia), sauvage bien entendu dans cette région, je ne vous la présente plus !
D'autres plantes fleurissent en jaune...
Le Buphthalme à feuilles de saule (Buphthalmum salicifolium) aime les coteaux secs et rocailleux ;
La Digitale à petites fleurs (Digitalis lutea) est aussi toxique que ses cousines à grandes fleurs pourpres ou jaunes ;
La Bugrane gluante (Ononis natrix) a des vertus dépurative et diurétique. Elle guérirait les rhumatismes.
La Molène à feuilles denses (Verbascum densiflorum) aime les coteaux secs et incultes, ainsi que la chaleur. Elle pousse donc abondamment au sud de la France.
Enfin, l'Epervière amplexicaule (Hieracium amplexicole) n'était pas encore en fleurs. Celle-ci se reconnait bien car ses feuilles à la base "embrassent" la tige. Ses fleurs sont jaunes.
Son nom de genre provient des dents qui se trouvent à l'extrémité des pétales périphériques qui évoqueraient le bout des ailes des éperviers. D'autres disent que c'est parce que son latex aurait la particularité de pouvoir agir sur les yeux en diminuant l'inflammation et en renforçant la vue (qui retrouverait toute sa vigueur comme celle du rapace).
Les épervières sont considérés comme une panacée car elles soigneraient toutes les maladies. Elles étaient très employées dans la pharmacopée populaire pour préparer des tisanes toniques pour guérir les maladies respiratoires (asthme, bronchite, coqueluche), les troubles digestifs et les nausées. En fait le latex blanc a des vertus remarquables, reconnues scientifiquement. Tout d'abord, il soignerait n'importe quelle plaie superficielle. La plante contient de l'acide chlorogénique, des flavonoïdes protectrices et de l'ombelliférone aux propriétés antibiotiques, antioxydantes, anti-inflammatoires, anti-hyperglycémiques et anti-tumorales (source wikipedia). Bien entendu tout cela est à vérifier...
Les Epervières font partie de la famille des Asteraceae. C'est le genre d'Asteraceae le plus représenté dans la flore française car il en existe environ une quarantaine d'espèces. Alors ne l'arrachez pas si elle s'implante dans votre jardin, car il faut savoir que ces épervières jouent un rôle très important, aussi dans l'environnement. Elles sont pollinisés par plusieurs espèces de papillons de nuit. Leurs fruits et leurs graines servent de nourriture à de nombreux insectes ou animaux.
Et voilà les autres découvertes de ce jour de balade.
Le Laser de Gaule appelé encore Laser de France ou Laser odorant (Laserpitium gallicum) pousse lui aussi sur les coteaux arides et rocailleux. Ses ombelles ne passent pas inaperçues car elles peuvent mesurer jusqu'à 18 cm de diamètre. C'est une plante aromatique et donc comestible qui n'est pas si fréquente dans la nature sans pourtant être menacée de disparition. Il est préférable de la planter au jardin pour ne pas la confondre avec d'autres plantes toxiques proches appartenant à la même famille des Apiacées.
Le Chrysanthème en corymbes (Tanacetum corymbosum) est appelé aussi Tanaisie en corymbes ou Marguerite en corymbes. Elle est abondante au sud de la Loire, rare et protégée dans le Nord.
L'Achillée noble (Achillea nobilis) est une plante comestible qui peut s'acclimater au jardin. Adaptée à la sècheresse, elle va en plus parfumer vos plats, être consommée en tisanes pour ses vertus digestives, apaisantes et favorisant l'endormissement et un sommeil réparateur. Elle soigne aussi les petits bobos en facilitant la cicatrisation.
Et c'est avec ce chêne rouvre (Quercus petrae) au tronc solide qui résiste bien au milieu des rochers (d'ailleurs on l'appelle aussi chêne des pierriers) que se termine ma balade du jour. Il peut vivre entre 600 et 1000 ans. Il ne pousse pas sur le pourtour méditerranéen, je n'en vois donc jamais dans ma garrigue. Une belle découverte donc !