Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
Nous allons aujourd'hui terminer la balade dans le marais du Courgourlier commencée ICI (les paysages), ICI (la flore de printemps), ICI (les animaux d'élevage), ICI (les oiseaux), en observant quelques-uns des Reptiles découverts sur les lieux. Nous n'avons pas vu toute la faune du marais. Concernant les reptiles, nous n'avons vu ni lézards, ni geckos.
Nous n'avons pas vu non plus d'Amphibiens ce jour-là, ni d'Insectes des marais, mais vous vous en doutez, ils doivent être nombreux eux-aussi. D'ailleurs des panneaux leur sont consacrés.
Commençons la découverte des Reptiles par la jolie cistude d'Europe (Emys orbicularis) qui est aujourd'hui une espèce menacée. Nous avons été très étonnés d'en découvrir plusieurs se chauffant au soleil sur un tronc d'arbre flottant, car elles ont la réputation d'être craintives. Une seule a plongé à l'eau en nous entendant arriver.
La cistude est une tortue d'eau douce qui se distingue de sa "cousine" dont je vais vous parler plus loin, par son corps de couleur noire, tacheté de jaune. La carapace est elle-aussi tâchée de jaune. Elles peuvent vivre plus de 50 ans et même devenir centenaires ! Les femelles sont plus grosses (20 cm et 1.3 kg) que les mâles (16 cm pour 0.600 kg max).
Elles se nourrissent essentiellement d'invertébrés aquatiques, d'insectes tombés à l'eau et de poissons quand elles sont jeunes. En vieillissant, elles deviennent davantage omnivores.
L'habitat naturel de la cistude d'Europe est menacée par l'arrivée sur son territoire d'une espèce invasive "exotique", la tortue de Floride (Trachemys scripta elegans), ou tortue aux tempes rouges ou à oreilles rouges. Elle nous vient d'Amérique du Nord où elle vit à l'état sauvage. Cette tortue est arrivée chez nous massivement dans les années 70. Elle était proposée à la vente dans les animaleries. Beaucoup de gens l'achetaient alors parce qu'elle était mignonne et pas plus grosse qu'une pièce de monnaie, pour faire plaisir à leurs enfants. La voyant devenir énorme, ils ont été nombreux à s'en débarrasser en les abandonnant tout simplement dans la nature. Beaucoup sont mortes, mais celles qui se sont adaptées, ont colonisé nos marais dans toute la France.
Cette tortue se reconnaît à son corps de couleur foncé, strié de bandes jaune verdâtre tout comme sa carapace. Elle a un sourcil rouge qui se remarque encore davantage quand elle est dans l'eau. Les femelles sont plus grandes que les mâles (jusqu'à 28 cm et 3 kg !) mais on les distingue aussi parce qu'elles ont une queue plus courte.
Elle se nourrit quand elle est jeune de poissons à 90 %. Puis elle devient omnivore. Elles sont voraces et peuvent déséquilibrer les milieux naturels qui sont aussi ceux de la cistude, d'où la menace concernant la disparition de cette dernière puisqu'elles occupent les même milieux, et les mêmes postes au soleil.
La voici au soleil avec la carapace assez boueuse. Dans l'eau le sourcil rouge et les stries jaunes se voient mieux.
Enfin je ne peux terminer cet article non exhaustif comme vous vous en doutez, sans vous parler d'une charmante rencontre que je n'avais pas faite depuis très longtemps.
Si vous n'aimez pas les serpents ou qu'ils vous font faire des cauchemars, passez votre chemin.
Mon mari est passé devant sans la voir et moi j'ai failli lui marcher dessus. J'ai d'ailleurs pensé au départ qu'elle était morte.
Et puis nous l'avons taquiné avec une petite brindille souple pour ne pas la blesser et voilà comment elle s'est repliée, prête à l'attaque !
En fait, malgré son aspect extérieur menaçant, il s'agit d'une couleuvre vipérine (Natrix maura) qui ressemble c'est vrai à une vipère de loin, mais je vous rassure, il n'y a pas de vipères en Camargue, tous les sites le confirment.
Elle adore la proximité des marais et des zones humides.
Comme elle était très calme, en train de se chauffer au soleil, nous l'avons laissé tranquille, mais nous avons pris le temps de bien l'observer.
Elle se distingue de la vipère par sa pupille bien ronde (la vipère a une pupille fendue comme les chats), par sa queue qui diminue en douceur pendant plusieurs centimètres (la vipère a la queue qui diminue d'un coup !), et enfin, par les écailles qui recouvrent son corps et sa tête, qui sont plus grandes, mais là impossible de voir la différence, si vous n'avez pas une vipère à côté.
Il ne faut pas se fier à la forme triangulaire de la tête, en la voyant j'ai vraiment cru à une vipère !
Enfin, je peux vous dire que la vipère serait partie tranquillement ou nous aurait attaqué. Elle, ne nous a pas perçu comme une menace, son besoin de soleil était plus fort et elle est juste restée vigilante attendant qu'on la laisse à sa sieste.
La voici donc dans plusieurs postures car elle bougeait de temps en temps pour mieux nous surveiller.
N'oubliez pas d'agrandir les photos en cliquant dessus !
Avec cet article se termine notre balade autour du marais du Cougourlier, près de Saint-Gilles. J'espère que je vous ai donné envie de découvrir la Petite Camargue un jour. Nous n'avons qu'une envie, c'est d'y retourner mais ce n'est pas du tout à côté de chez nous, donc ce ne sera pas pour tout de suite.
Bon Week-end à tous !
Le blog se met en pause une semaine, je vous donne donc Rendez-vous, au début du mois de mai. Prenez soin de vous en attendant et profitez du printemps...