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Nous allons continuer aujourd'hui notre découverte du marais. Je vous ai déjà montré la dernière fois certaines plantes en vous décrivant les paysages ICI.
Sur la photo ci-dessus, nous avons un paysage typique de la petite Camargue formé par des plantes différentes, comme les carex (scirpes ou joncs), les massettes et autres plantes que j'espère un jour vous montrer en détails. Mais là, vous le comprendrez, c'était impossible pour nous de pénétrer dans les zones clôturées pour voir ces plantes de plus près, les taureaux n'étaient pas bien loin.
Je vous rappelle que ces marais ont une flore spécifique, qui se différencie de la Camargue car les eaux ne sont pas saumâtres.
Les zones de pâturages étaient bien vertes dans ces zones humides, et envahies par des pâquerettes. Mais il y avait peu de fleurs au bord des chemins en cette fin du mois de mars.
Au bord des sentiers, la Barlie de Robert était encore en fleurs (je vous en ai montré récemment dans ma garrigue).
Au bord des roubines, nous avons découvert une plante que nous n'avions jamais vu : la nivéole d'été (Leucojum aestivum) qui comme son nom ne l'indique pas, fleurit au printemps juste avant le muguet. Elle pousse directement les pieds dans l'eau sur le bord des roubines dans des coins cependant ensoleillés.
C'est une plante protégée sur tout notre territoire. D'après les botanistes, c'est le "moly" dont Ulysse parle dans "l'Odyssée", une plante magique qu'hermès lui donne pour le préserver des enchantements de Circé.
Il existe aussi une nivéole de printemps (ou Claudinette) qui fleurit en fin d'hiver et a des fleurs blanches mais beaucoup plus grosses.
La voici de plus près.
Plus au sec, au bord des chemins ombragés et humides, pousse l'ail de Naples (Allium neapolitanum), une plante comestible comme la plupart des aulx sauvages. Je n'en avais jamais vu non plus.
Côté arbuste, nous avons été surpris de voir les chemins bordés de lauriers sauces, et d'aubépines qui commençaient à peine leur floraison.
Et les arbres n'étaient pas en reste. Les peupliers blancs lâchaient leur duvet ressemblant, à des flocons de neige.
Au bord de l'eau, le roseau des marais ou roseau commun (Phragmites australis) appelé "sagne" en Camargue, forme les roselières. Il subsistait ça et là des zones où la sagne n'avait pas encore été ramassée. En principe, les roseaux sont coupés en décembre pour recouvrir les toits des maisons de gardians (mais aussi aujourd'hui des maisons bretonnes ou normandes), fabriquer des nattes ou des paillassons, et autres...mais la tradition se perd peu à peu. Les roselières sont des écosystèmes fragiles à préserver.
Ce roseau ne doit pas être confondu comme je le vois souvent sur internet avec la canne de Provence (Arundo donax), qui pousse elle-aussi au bord des roubines ou des canaux. Là, nous en avons vu surtout le long du chemin de retour.
Tout autour les terres sont cultivées et plantées de vignes sur les costières mais aussi de fruitiers. Là, vous voyez que les agriculteurs sont prévoyants, ils s'attendaient comme l'année dernière à des gelées.
Et c'est avec ce magnifique frêne à feuilles étroites (Fraxinus angustifolia) encore appélé Frêne du midi, non taillé en têtard comme j'ai l'habitude de les voir en Haute-Loire et photographié près du Canal du Rhône à Sète, que se termine notre article du jour.
J'espère que cet article même succinct, vous a plu. En fin de semaine nous irons voir de plus près les animaux que nous avons pu observer dans les pâturages, enfin, comme d'habitude...si vous le voulez bien !