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Nous voici donc, comme promis devant le Jardin médiéval, appelé aussi le "jardin du Moyen Âge". Il se trouve en plein village, face au Petit Châteaumorand, dont je vous ai parlé dans mon précédent article ICI.
L'histoire du Jardin débute en 1996, lorsqu'un enseignant de l'école primaire du village désire travailler avec ses élèves sur cette période de l'histoire. Un habitant leur prête alors ce terrain, bien situé au cœur du bourg, avec une vue splendide sur la région et bien ensoleillé. Le public s'intéresse de près au travail des enfants, qui dure pendant plusieurs années, puis une association, les Amis du Jardin que vous pouvez retrouver sur sa page Facebook ICI, prend aujourd'hui la relève, transformant ce jardin privé en zone ouverte à tous, autochtones ou touristes de passage.
Des visites guidées sont organisées, et le jardin est ouvert en toute saison, et en accès gratuit. Il est inscrit, depuis peu, au catalogue des Parcs et Jardins de France. Il est devenu aussi un lieu culturel, car des concerts en plein air y sont organisés.
La signalétique, tant pour se rendre sur les lieux, qu'à l'intérieur du jardin, est très bien faite.
Enfin, à l'entrée, un plan est à votre disposition permettant de se repérer facilement dans le lieu.
Les plantes présentes étaient cultivées au Moyen Âge, sauf exception. Sur les 150 plantes exposées, 80 sont listées dans le Capitulaire de Villis. Elles sont mises en valeur, plantées dans des rectangles de culture, et selon les principes actuels de la permaculture.
On y découvre aussi bien des plantes potagères, comme par exemple, des fèves, pois, lentilles, blé noir (sarrasin...) que des plantes médicinales ou aromatiques. Une fiche descriptive présentant leurs principales vertus, est le plus souvent apposé à côté.
L'architecture du jardin est prévue de manière à ce que tout le monde s'y retrouve sans problème, tout en prenant du plaisir à la découverte des plantes.
Dès l'entrée, ce jardin est un ravissement...
Puis, le visiteur a le choix entre, commencer la visite par la gauche, ou par la droite.
Nous allons commencer par la gauche, où se trouve le jardin des simples, les plantes qui servaient donc à soigner tout "simplement" les gens.
Je n'ai pas fait beaucoup de photos car j'avais systématiquement d'autres personnes dans mon champ de vision. De plus, prendre le thym, le romarin, la sauge, la mélisse et autres plantes aromatiques pour moi qui les possède dans mon jardin provençal, cela n'avait que peu d'intérêt. Mais je peux dire que ce jardin est très complet.
Vous pouvez agrandir les photos, pour voir les plantes de près en cliquant dessus, et vous verrez aussi le plan de cette partie-là du jardin.
Parmi les simples que je ne connaissais pas comme telles, la prêle.
L'Ammi visnaga, appelée aussi "herbe aux gencives", car les rayons de l'ombelle, en durcissant, peuvent être utilisés en cure-dents, est plus petite que sa cousine "Ammi majus" dont les graines sont utilisées en Inde comme condiment.
Cette plante est citée dans le capitulaire pour ses vertus médicinales, antispasmodiques, antibactériennes, antifongiques, et vasodilatatrices.
La rue des jardins (Ruta graveolens), j'en ai une dans mon jardin de Provence, mais je ne savais pas qu'elle était déjà présente dans les jardins du Moyen Âge, ni qu'elle était mentionnée dans le Capitulaire de Villis.
C'est une plante qui entrait dans la composition du vinaigre des quatre voleurs très utilisé, comme vous le savez tous, pour se prémunir, voire guérir de la peste. Elle a la réputation de faire fuir les cochenilles ou pucerons des plantes plantées à proximité.
La santoline, enfin, a de nombreuses vertus et doit être plantée au soleil dans les rocailles. Son feuillage grisé est du plus bel effet.
Si maintenant, nous nous dirigeons vers la droite, nous avons tout d'abord la roseraie, comme dans tout jardin qui se respecte, et là, j'ai été agréablement surprise par la quantité de roses encore présentes en cette fin d'été. Par contre je n'ai pas trouvé mention des variétés. Les voici !
A droite toujours, mais au-delà de la roseraie, c'est le coin des légumes du potager. Voici le plan et quelques rares photos.
C'est le sarrasin qui a retenu toute mon attention, car je n'en avais jamais vu. Et oui, pour moi c'est une plante du nord !
Les arbres fruitiers n'étaient pas en reste. Le néflier commun (Mespilus germanica) et un poirier, dont je ne connais pas la variété, étaient en fruits.
Le savonnier de Chine, encore appelé "arbre à pluie d'or" ou "arbre aux lanternes" (Koelreuteria paniculata) était en fruits lui-aussi. Je n'en avais jamais vu autrement qu'en photos. J'ai trouvé que c'était un arbre très esthétique avec ses fruits en forme de petites lanternes. Son écorce est riche en saponine, utilisée en Asie pour fabriquer du savon. C'est un arbre très mellifère qui attire de nombreux insectes et papillons qui vont jouer un rôle important pour polliniser les fleurs du potager. Il est donc d'une grande utilité dans les jardins.
Cet arbre n'était pas connu au Moyen Âge, car il n'a été introduit en Europe qu'au XVIIIe siècle grâce au missionnaire français, Pierre Nicolas Le Chéron d'Incarville, correspondant du Jardin du Roi à Paris .
Enfin, une mare est implantée dans un coin du jardin.
Ceux qui veulent en savoir plus par simple curiosité ou venir en vacances dans la région, peuvent aller consulter le site internet de l'association, en cliquant ICI.
Ainsi se termine ma visite de Saint-Haon-le Châtel. J'espère qu'elle vous a plu, bien que je n'ai pas pu vous montrer tout le village.
Lors d'un de mes prochains passages dans la région, nous visiterons le centre ancien, en attendant, je vous souhaite à tous un excellent week-end !