Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
Lorsque nous avons vu l'exposition de photos de Jérémie Mazet (un auteur- photographe professionnel) installée durant l'été à Saint-Préjet-d'Allier (voir ICI), nous avons été attirés par certains lieux de la région du Velay, dont je nous n'avions jamais entendu parler.
C'est le cas de l'endroit où je vous emmène aujourd'hui, le marais de la Gimberte situé près du village de Borne.
Voilà la photo exposée.
Nous n'avons pas visité le village, mais nous y retournerons un jour. Il faut savoir qu'en contrebas du village coule la Borne une rivière qui traverse la ville proche du Puy-en-Velay avant de se jeter dans la Loire à Chadrac.
Est-ce la rivière qui a donné son nom au village ou vice versa, je ne sais pas mais "Borne" est un mot d'origine gauloise qui signifie "trou, source", il n'est donc pas étonnant de découvrir une zone humide à proximité.
Comme toujours, pour atteindre ce marais nous n'avons pas pris la bonne route...
Qu'importe, nous avons dû accéder au marais en longeant un sentier, puis en traversant un champ, c'est à dire à l'opposé de ce qui était mentionné sur la carte !
Dès notre arrivée, il nous a fallu ouvrir la petite porte amovible en fil de fer barbelé et bien la refermer derrière nous, car il y avait des chevaux qui paissaient dans la zone de bordure, puis nous avons été accueillis par une petite vipère qui s'est faufilée dans les herbes...prouvant encore une fois que les vipères sont plus peureuses que nous (je n'ai pas eu le temps de la prendre en photo). Et puis les chants des oiseaux et de quelques grenouilles et crapauds se sont fait entendre.
Plus loin, c'est un petit rat des champs (le rat des moissons ?) qui a traversé le chemin devant nous.
Nous voilà donc au bord du marais. Il est facile à repérer et l'endroit est très calme.
Le marais de la Gimberte est un lieu sauvage et préservé. Il s'agit d'une zone protégée par la loi Montagne. Un petit sentier borde la zone humide elle-même rendue inaccessible par un fil électrique. Ainsi les chevaux et les promeneurs ne peuvent pas s'y enfoncer car selon la saison, le marais a une zone centrale bien en eau.
En principe, on doit pouvoir faire le tour complet du marais, cependant n'ayant pas de bottes aux pieds, nous avons évité une zone du chemin autorisé qui nous paraissait bien trop meuble et nous avons préféré rebrousser chemin.
Les chevaux entretiennent naturellement le sentier de bordure. Il faisait très chaud, humide et lourd ce jour-là, l'orage n'était pas loin et ils sont restés sous leur arbre à l'ombre pendant tout le temps de notre balade.
Depuis 2001, le Conseil Général de la Haute-Loire, après une phase d'étude et de faisabilité, a décidé de sauvegarder et de restaurer les zones humides du plateau du Devès. Le Devès est en effet le plus grand plateau basaltique du Massif Central. Il est situé entre l’Allier et la Loire. Je vous en ai déjà parlé sur ce blog car c'est le terroir de la lentille verte du Puy et nous allons souvent y faire de courtes randonnées. Les zones de culture sont entrecoupées de nombreuses zones humides, étangs, lacs, marais ou tourbières.
Certaines zones ont une très grande superficie comme les Narces de la Sauvetat dont je vous ai parlé ICI, ou ICI ou le Marais de Limagne, voir ICI à ne pas confondre avec la plaine du même nom !
Je vous ai également parlé du Maar du Péchay à Costaros (voir ICI par exemple). Je vous l'ai même montré en toutes saisons !
A côté de ces grandes étendues humides, d'autres plus modestes restent à préserver comme le lac de l'Oeuf dont je vous ai déjà parlé ICI qui ne fait que 2 ha et que les marcheurs du Saint-Jacques de Compostelle connaissent bien car le chemin passe juste à côté.
Elles sont très nombreuses ces zones humides et je ne les connais pas toutes mais nous tentons chaque année d'aller en découvrir un certain nombre. Voilà pourquoi nous sommes allés découvrir le marais de la Gimberte.
Bien que de petites tailles, ces zones sont importantes car de nombreux oiseaux viennent y nicher et de nombreux amphibiens et autres animaux viennent s'y reproduire. Ce petit marais d'une superficie de seulement 4,37 hectares présente donc un intérêt tant au point de vue de la faune locale que de la flore.
Des plantes rares comme l’Utriculaire australe (Utricularia australis) ainsi que le Potamot à feuilles de graminées (Potamogeton gramineus) sont présentes sur le site. Mais nous n'avons pas pu les observer car elles sont installées au cœur du marais où nous ne pouvons bien évidemment pas pénétrer.
Afin de préserver cette spécificité, des travaux ont été entrepris en 2010 pour que la zone d'eau libre soit pérenne et puisse être colonisée davantage par les plantes.
La flore est typique des zones humides.
Nous avons découvert deux plantes inconnues pour nous qui poussaient dans la zone accessible.
La persicaire flottante (Persicaria amphibia) appelée encore la renouée amphibie (Famille des Polygonacées) pousse dans l'eau ou en bordure des étangs et marais. Le rhizome peut vivre aussi bien sous l'eau qu'en bordure. La plante fleurit en été et forme de très jolis épis serrés de couleur rose.
La lycope d'Europe (Lycopus europaeus) appelé aussi chanvre d'eau ou ortie d'eau (Famille des Lamiacées). Elle peut pousser aussi bien dans les roselières que dans les fossés du moment que la zone est humide et plutôt ombragée.
C'est une plante mellifère abondamment visitée par les abeilles et autres insectes pollinisateurs.
Elle est connue et utilisée comme plante médicinale pour ses propriétés astringentes et fébrifuges. Elle aurait aussi comme vertu de permettre de lutter contre l'hyperthyroïdie. Elle agirait aussi sur l'hypertension, calmerait l'anxiété, favoriserait la digestion...entre autre.
Ses feuilles permettent de teindre les tissus en noir.
Voilà notre courte balade est terminée pour aujourd'hui. Prochainement, nous irons visiter un autre lieu inconnu découvert grâce à cette exposition de photos, enfin comme d'habitude... si vous le voulez bien.