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L'année dernière je vous avais présenté le village de Sainte-Croix-en-Diois ICI, situé dans la Drôme, ainsi que son ancien monastère ICI, si joliment rénové mais qui était fermé. Nous y sommes retournés en juin dernier et je tenais à compléter mes articles car nous avons eu la chance de profiter de son ouverture pour découvrir deux jolies expositions que je vous montrerai dans mes deux prochains articles.
Le village est toujours aussi agréable et paisible. Je ne vous montre que quelques photos, car j'avais proposé une visite plus détaillée l'année dernière. Il faut toujours se garer de préférence à côté de la mairie, et grimper les petites ruelles pour atteindre la place de l'église.
L'église abbatiale actuelle daterait du XIe siècle, et aurait été bâtie à l'emplacement d'une église existante autour de laquelle a été érigé le monastère.
Devenue église-temple, depuis 1805, elle est encore aujourd'hui, je le rappelle, partagée entre le culte catholique et protestant. La nef est attribuée aux protestants, le transept et l'abside aux catholiques, et les deux espaces sont séparés par un mur.
Le monastère a une longue histoire car il est présent sur les lieux depuis près de neuf siècles. Vous pouvez retrouver son histoire détaillée dans un petit recueil en vente à la boutique.
La bâtisse a été érigée par les comtes de Valentinois, durant le XIe siècle, pour servir de prieuré aux moines bénédictins. Des archives témoignent ensuite de la présence d'un couvent de chanoines de Saint-Augustin dès 1104. En 1165, on retrouve la trace d'une abbaye à Sainte-Croix qui devient ensuite pendant 500 ans une Commanderie des moines hospitaliers de l’ordre de Saint-Antoine. C'est à cette époque que les moines se consacrent aux soins à apporter aux malades et trouvent des remèdes pour soigner le mal des ardents (=ergotisme). Je vous avais montré l'année dernière l'exposition permanente à ce sujet dans cet article ICI, si vous êtes intéressés.
Le monastère subit de fortes dégradations pendant les guerres de religion. En 1585, il sera pillé par les Huguenots, incendié et détruit, et il restera ensuite en ruine pendant des décennies.
Il sera en partie rénové ensuite, mais le projet d'en faire un séminaire n'aboutira pas et il faudra attendre la Révolution française puis l'achat de la propriété par la famille Grangier pour le voir renaitre. La famille Grangier entreprend en effet dès 1840 de gros travaux de restauration. Le porche d'entrée actuel a été ouvert dans le mur de l'église en partie détruite à cette époque.
Comme souvent, la grande cour intérieure correspond à l'ancien cloître. Les murs ont été relevés, les façades et ouvertures modifiées.
La tourelle et son clocheton daterait de la fin du XIXe siècle.
En 1872, le "château de Sainte-Croix" est vendu aux Dames de la Providence et devient un orphelinat pour jeunes filles pauvres des environs, lesquelles vont dès l'âge de 10-12 ans et sous la surveillance étroite des religieuses, travailler à la fabrique d'ouvraison de la soie, située sur les bords de la Sûre, petite rivière de la vallée de Quint, qui coule en contrebas du monastère, avant de se jeter dans la Drôme.
Il devient ensuite école de Sœurs, puis Centre d'Accueil International. Il accueille aujourd'hui des séminaires, des fêtes de famille, des stages de formation...et autres activités, concerts expos, entre autres.
Entre deux lectures, dans mes deux prochains articles, nous visiterons les expositions.
La première est au RDC de l'abbaye. Sa visite nous permettra d'avoir un bref aperçu de la beauté de la rénovation qui a été faite dans cette partie du monastère.
L'exposition de photographies d'Hervé Schneider "Autre voir" était visible jusqu'au 20 juin. Comme vous le verrez, la photo est une belle manière de découvrir les merveilles de la nature, petites ou grandes. Une autre est installée dans les locaux et d'autres suivront...
La seconde exposition, en extérieur, est toujours visible actuellement et en accès libre durant au moins tout l'été. Elle s'intitule "La nuit des arbres" et se visite en sous-bois dans le parc du monastère.
Puis, pour terminer la série, nous referons un petit tour dans le jardin botanique que je vous ai déjà montré l'année dernière et qui est, grâce à la pluie, encore plus beau cette année.
Cela va nous occuper quelques temps donc, comme d'habitude...si vous le voulez bien !