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Nous allons poursuivre aujourd'hui notre exploration de la flore découverte lors de notre balade au bord du Canal de Marseille et de la Touloubre dont je vous ai déjà un peu parlé ICI.
Tout d'abord voici vu d'un peu plus près les plantes situées au bord du chemin qui borde le canal entre le pont Réginaud et le pont Canal de Valmousse sur la Touloubre.
Les plantes les plus fréquentes sont les vipérines. J'ai découvert que celle qui est photographiée est une espèce moins fréquente que celle que je vois habituellement car il s'agit de la vipérine maritime (Echium sabulicola) typiquement méditerrannéenne.
Elle est différente car préfère les sols sableux, peu profonds, les digues et les rochers qui comme par hasard bordent le canal. Ses fleurs sont plus petites entre autres différences, mais je vous l'avoue, je l'avais prise pour la vipérine commune tant les deux "cousines" se ressemblent. De toute manière, ce n'est pas très grave de les confondre !
Partout le sol est colonisé par le liseron des (monts) Cantabriques (Convolvulus cantabrica) que je vois souvent dans ce coin de Provence. Il est typique du sud de la France mais remonte la vallée du Rhône jusque dans l'Ain, où il est protégé comme d'ailleurs dans le Gers, la Haute-Garonne, la Bourgogne et l'Auvergne. On le distingue d'autres liserons roses par les "plis" de ses pétales de couleur rose plus foncé, entre autres critères.
Rare en Provence est le Pastel des teinturiers (Isatis tinctoria) échappé d'anciennes cultures. Il affectionne le sud et pousse désormais à l'état spontané au bord des routes et des chemins secs.
Celle-ci est par contre fréquente dans la garrigue mais peut selon les endroits avoir des feuilles plus ou moins grandes surtout cette année où les pluies ont été abondantes. Vous ne serez pas étonnés si je vous dis qu'on la reconnait aisément à son...odeur de bitume.
C'est le trèfle bitumineux (Bituminaria bituminosa). On l'appelle aussi la psoralée bitumineuse.
Toujours sur les bords du Canal et en particulier au pied des conglomérats du Stampien dont je vous ai parlé ICI, pousse cette plante basse toute velue, le dorycnium hirsute (Dorycnium hirsutum). Cette plante peut se plaire au jardin où elle se ressèmera toute seule d'année en année et formera des tapis couvre-sol très résistants à la sècheresse, même si sa floraison est brève.
Dans la garrigue en remontant au soleil...après le viaduc du TGV, on va bien entendu retrouver toute la flore typique de la Provence, le thym, le romarin, les cistes, les chênes verts et kermès, les pins d'Alep par exemple que je vous montre souvent. Donc aujourd'hui je m'abstiens et ne vous montre que ce qui est plus rare.
Cette plante-ci n'est pas très spectaculaire, et pourtant elle est très importante en Provence car elle retient les sols. Il s'agit du brachypode rameux (brachypodium retusum). On l'appelle aussi l'herbe à moutons. C'est la "baouque" provençale, typique des terrains secs méditerranéens où rien d'autre ne pousse.
L'Ail violet ou ail d'orient (Allium atroviolaceum) sans doute échappé des jardins ou semé intentionnellement sur les bords du TGV, se rencontre plus rarement à l'état sauvage. On le surnomme aussi l'ail éléphant ou poireau perpétuel. Ses fleurs sont violettes ou mauves.
Je n'avais jamais vu d'Orchis bouc (Himantoglossum hircinum) en Provence où elle est considérée comme une plante rare. Par contre, elle abonde en Haute-Loire ou dans la Drôme et je vous l'ai souvent montré là-bas.
L'Astérolide épineux (Pallenis spinosa) ou Buphthalme épineux, se rencontre rarement lui aussi. C'est une plante méditerranéenne protégée.
Plus rare en Provence encore, est cette lychnite appelée aussi molène lychnite (Phlomis lychnitis). Comme la précédente, elle est par contre très fréquente dans le Languedoc-Roussillon. Comme quoi il suffit de passer le Rhône et la flore change.
Les chardons sont déjà en fruit, et j'aime bien les photographier avec la lumière de l'été. Là ce sont les fruits du célèbre Chardon Marie (Silybum marianum) une plante médicinale méditerranéenne excellente en cure de printemps (pour le foie).
Et c'est avec cette leuzée conifère (Rhaponticum coniferum) surnommée pomme-de-pin (j'imagine que vous devinez pourquoi ?) que se terminent provisoirement mes articles botaniques et mes balades en Provence.
Prochainement, nous nous baladerons un peu plus au nord, dans la Drôme, où j'ai séjourné la seconde quinzaine de juin, enfin comme d'habitude... si vous le voulez bien.
Bon weekend à tous et bonnes vacances à ceux qui partent, en espérant que l'été leur apporte un peu de soleil mais pas de sècheresse.