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J'ai profité des Journées du Patrimoine en septembre dernier donc, pour venir revoir l'orgue d'Isnard qui a retrouvé sa place dans l'Eglise Notre-Dame de l'Assomption de Lambesc depuis presqu'un an à présent, après deux années de restauration. Je vous avais présenté cette église à l'extérieur ICI et à l'intérieur ICI en 2018 (déjà !).
Joseph Isnard (1740-1828) était issu d'une famille de facteurs d'orgues originaire du Vaucluse. On lui doit, en collaboration avec son oncle Jean-Esprit d'Isnard, les grandes orgues de Saint-Maximin et la restauration des orgues de la cathédrale d'Albi pour ceux qui connaissent.
En 1788, il entreprend la réalisation des orgues de l'église de Lambesc en collaboration cette fois pour le buffet avec Valate, un sculpteur sur bois d'Aix-en-Provence. L'orgue est installé en 1789. Ce sera sa dernière œuvre, il ne se consacrera, après la Révolution, qu'à la restauration d'œuvres déjà existantes.
En 1891, le facteur d'orgue marseillais Joseph Soubeiran refait à neuf les claviers et la soufflerie et modifie certains éléments du mécanisme et de la console. Il met l'orgue au goût du jour en "romantisant" certains jeux et change le diapason. Puis le pédalier à la française est changé et remplacé par un pédalier à l'allemande. Actuellement, le pédalier tel qu'il était à l'origine, a été remis en place.
De 1971 à 1975, Pierre Chéron le restaure partiellement.
Cet orgue, édifié donc il y a plus de 230 ans, est classé au titre d'objet mobilier aux Monuments Historiques depuis 1974. C'est l'unique orgue parvenu jusqu'à nous presque tel qu'à son origine.
Sa rénovation récente a été très controversée, l'orgue a en effet été entièrement démonté en 2018, pour être restauré en profondeur. C'est Pascal Quoirin, facteur d'orgues à Saint-Didier dans le Vaucluse (près de Carpentras) qui s'est occupé des travaux de restauration.
La visite était très intéressante même si je découvrais le mécanisme pour la première fois et n'ai pas tout compris des explications complexes du fonctionnement de l'orgue d'Isnard. C'est Madame Meinhard, musicienne professionnelle et organiste qui nous a raconté son histoire et fait écouter quelques morceaux choisis. Je referai la visite une autre année pour mieux comprendre le fonctionnement. Merci à elle de nous avoir transmis un peu de sa passion. Elle a en effet joué son premier morceau d'orgue à l'âge de 10 ans.
Comme je vous l'ai dit plus haut dans l'article, le buffet en bois a été sculpté par Valate dans le style Rocaille, mais le dessin a été fourni par l'oncle de Joseph Isnard, Jean-Esprit d'Isnard, en prenant pour modèle celui de la cathédrale Saint-Sauveur d'Aix-en-Provence.
La console est bien entendu l'élément principal puisqu'elle permet de choisir les différents registres et de déterminer les sons et les timbres que l'on souhaite obtenir. Celle-ci a trois claviers. Sous la console se trouve le pédalier.
La soufflerie est le second élément indispensable puisqu'elle permet de faire circuler l'air jusqu'aux tuyaux sonores. Elle se trouve bien cachée derrière une porte. Elle est actionnée à présent par un système électrique mais on peut voir l'ancien système qui a été rénové bien qu'inutilisé. Quand l'électricité n'existait pas, c'était un homme qui pédalait pour actionner les soufflets !
Grâce à cette soufflerie, sont actionnées des tiges dont on ne voit qu'une petite partie car elles sont reliées aux sommiers situés au 1er étage de l'orgue auquel nous ne pouvons pas accéder. Les sommiers (dispositifs permettant la distribution de l’air sous pression aux tuyaux sonores) sont situés à différents niveaux.
Voici une vue du système en lien avec les touches du clavier. Quand l'organiste appuie sur une touche, grâce à un système à traction électromécanique, une soupape s'ouvre sous le tuyau correspondant dans le(s) sommier(s) et laisse l'air s'y engouffrer.
Ne me demander pas davantage d'explications. J'ai pourtant bien écouté lors de la visite, mais je trouve ce fonctionnement complexe. Il existe d'excellents sites qui expliquent chacune des actions avec en plus des schémas, si vous voulez en savoir plus.
Voilà encore deux photos qui montrent le mécanisme en arrière de la console. Il est plutôt complexe. Il y a différentes barres verticales toutes reliées entre elles. Certaines métalliques s'appellent des vergettes.
Au dessus dans la partie élevée de l'orgue, c'est encore plus complexe parait-il.
J'ai mis des points d'interrogation car je ne suis pas certaine de la véracité de mes légendes. N'hésitez pas à me corriger si j'ai commis des erreurs.
Voici la vue que nous avions du haut de la tribune.
Et pour finir mon article du jour, je vous propose pour ceux qui n'ont pas le temps de revoir mes anciens articles de découvrir quelques photos de l'intérieur de l'église.
Comme vous le voyez sur certaines, l'église à l'intérieur était partiellement en cours de rénovation.
Pour Yann, s'il passe par là...son tableau fétiche.
Nous avons pu écouter quelques extraits que je n'ai pas pensé à enregistrer, mais qui ont ravi les visiteurs. Merci à Madame Meinhard pour cette intéressante visite et ces morceaux choisis.
Bon week-end à tous !