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Restons encore dans les Bouches-du-Rhône où, lors des Journées du patrimoine, j'ai pu aller visiter l'Église Notre-Dame-de-l'Assomption de Lambesc.
Cette église, classée aux Monuments Historiques depuis 1982, a été édifiée entre 1700 et 1741, en plusieurs tranches, comme c'était souvent le cas à l'époque pour les édifices religieux, et chose rarissime, entièrement avec les deniers de la commune.
Elle a été construite à l'emplacement d'une chapelle datant du XIIIe siècle, devenue trop petite qui était orientée est-ouest, et dont il reste quelques vestiges, comme l'ancienne porte d'entrée.
Le clocher de l'église de forme carré a été érigé au XVIe siècle, sur les remparts et sur une tour du château de Saint-Eldrad (patron du village et des bergers) datant du IXe siècle.
Il se termine en plate-forme à mâchicoulis et il est surmonté d'un étage octogonal qui était à l'origine lui-même coiffé d'une flèche, laquelle s'est écroulée en partie lors du tremblement de terre de 1909.
Il a fallu alors la détruire à la dynamite ce qui a fortement endommagé les quatre cloches installées à la fin du XVIIIe siècle.
Des cloches existantes au moment du séisme, donc la Galopine, Marie Sauneterre, l'Agonisante et Le Gros Michel, seule reste en place aujourd'hui, la dernière, oeuvre du fondeur Vard.
C'est l'architecte provençal Jean Vallon, appartenant à une grande famille aixoise d'architectes et de tailleurs de pierre, qui s'est chargé de la construction. Il s'est largement inspiré du style italien fin renaissance. On considère que l'église est de style baroque provençal.
Vue de loin l'église est constituée d'un dôme octogonal imposant (rénové depuis les années 2011-2012), du clocher que je viens de vous montrer, d'une nef allongée et d'une façade pyramidale qui semble avoir été accolée à l'ensemble.
Deux maîtres d’œuvres se succéderont pour la construire. Le premier, Jean Ollivier, un maçon de la région aixoise débuta les travaux, mais on doit leur achèvement au maçon lambescain, Armelin Matha. Ils mériteraient tous deux une rue à leur nom tant les travaux ont duré faute d'argent et il leur aura fallu beaucoup de ténacité pour arriver au bout du chantier !
Il faut dire que les dimensions de l'église sont assez inhabituelles pour cette petite ville. Pour comprendre pourquoi l'église est si grande, il faudrait que je vous raconte un jour le passé de Lambesc, qui au XVIIe siècle accueillait les Assemblées générales des communes de Provence. On surnommait alors la cité, le "Versailles aixois", c'est dire !
Pour aujourd'hui, nous allons rester à l'extérieur...
Toutes les infos proviennent de la visite commentée...j'ai donc forcément fait des oublis ou commis des erreurs que je suis prête à corriger.
La façade de l'église est imposante, et il est difficile de prendre assez de recul sur la petite place des poilus où elle se trouve, et dont je vous parlerai un jour prochain, pour la mettre véritablement en valeur. Elle est composée de deux étages et a été rénovée dans les années 90.
Le fronton de l'église est décoré depuis 1866 d'un bas-relief intitulé "L'Assomption". Il a valu au sculpteur, Ambroise Pascal Liotard, dit "Liotard de Lambesc", d'obtenir la médaille d'argent de l'école des Beaux-Arts de la Maison du Roi.
Sur le ruban tenu par les anges on peut lire "Regina coeli". On ne voit que le début de l'inscription sur mes photos...
A gauche de la sculpture, "par souscription locale" et à droite son nom "Liotard de Lambesc 1866" ce que l'on voit très bien si on agrandit la seconde de mes photos.
La façade comporte trois ouvertures...
La porte centrale est ornée de nombreux motifs dont les armes de la ville sur lesquelles, on reconnaît la croix de Lorraine (ça aussi c'est toute une histoire !).
Deux portes latérales strictement identiques, permettent également d'accéder à l'édifice.
Autres détails..
Vous remarquerez au passage les génoises, les gargouilles et d'autres sculptures.
Un jour, j'essaierai de photographier toutes les gargouilles, mais la lumière ne s'y prêtait pas le week-end consacré aux Journées du Patrimoine.
Lors de mon prochain article, nous pénétrerons dans l'église, enfin si comme d'habitude... si vous le voulez bien !