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Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...

Le Mur à abeilles de La Roque-d'Anthéron / Balade en Provence

L'apié de La-Roque-d'Anthéron

L'apié de La-Roque-d'Anthéron

Restons encore un peu dans la région de La-Roque-d'Anthéron, pour découvrir un mur à abeilles.

Ce n'est pas le premier que je vous montre et ce ne sera pas le dernier non plus, car j'adore découvrir ces vestiges de l'ancien temps que sont les murs  à (ou des) abeilles, appelés apiés (ou apiers) en Provence. Apié vient du latin Apis = abeille.

Je vous ai déjà montré sur mon blog ICI, celui qui se trouve à côté de Cornillon-Confoux, dans les Bouches-du-Rhône et aussi ceux qui se trouvent accolés aux bories, au cœur du Conservatoire des Terrasses de Cultures de Goult (ICI) dans le Vaucluse. Je vous avez montré également dans le Vaucluse, celui qui se trouve accolé au mur du vieux cimetière près de l'église de Vaugines (ICI). 

Aujourd'hui, je vais dans cet article, vous montrer le mur à abeilles de La Roque-d'Anthéron qui se trouve être dans une propriété privée mais que l'on peut découvrir de la route, malgré les lotissements proches qui se sont construits. Je ne sais pas si les propriétaires ouvrent leur porte lors des journées du Patrimoine mais je me renseignerais pour l'approcher de plus près. 

Le mur des abeilles est constitué d'un mur bâti en pierres sèches, creusé de niches dans lesquelles les apiculteurs plaçaient les ruches. 

Voilà ce que l'on aperçoit de la route. Pas grand chose car le mur est caché par une haie naturelle. Bien entendu en été, quand les arbustes ont mis leurs feuilles, ce mur ne se voit plus. 

Vu de la route.

Vu de la route.

Autre point de vue...Voilà ce que l'on aperçoit en zoomant à travers les jardins du lotissement proche. J'ai agrandi la photo par respect pour les personnes afin de ne pas montrer leur bien en avant-plan.  

A travers un des jardins du lotissement.

A travers un des jardins du lotissement.

Et voilà ce que l'on peut voir en s'approchant de la haie d'arbustes.

On voit bien sur la première photo que l'apié constitue un mur de séparation entre deux propriétés. Il est orienté vers l'Est ce qui permet aux ruches de se réchauffer dès les premiers rayons du soleil. Je rappelle qu'en Provence ce sont les nuits et les petits matins qui sont les plus froids, ainsi que les jours de Mistral, le vent soufflant du nord. Les pierres gardant ensuite la chaleur lorsque le soleil poursuit sa course dans le ciel, les ruches restent ainsi bien au chaud. 

Sur la seconde photo, on peut voir de près les pierres qui servaient de protection aux ruches en paille qui étaient placées à l'intérieur des niches. 

Ce rucher de La-Roque-d'Anthéron est considéré comme très ancien et c'est le plus long apié connu en Provence à ce jour. 

L'apié de La-Roque-d'Anthéron
L'apié de La-Roque-d'Anthéron

L'apié de La-Roque-d'Anthéron

Un peu d'histoire (pour ceux qui veulent en savoir plus)

La plupart des apiés de Provence daterait du XVIIe ou XVIIIe siècle. L'apiculture était très développée dans le sud-est non seulement pour le miel, mais aussi pour la cire qui trouvait de nombreux usages. 

Souvent abandonnés et cachés par des ronces en campagne ou des arbustes au cœur de la garrigue, les apiés de Provence peuvent passer totalement inaperçus. Il en existe sans doute encore beaucoup qui restent inconnus, d'autres ont été détruits au fil du temps.  

Les paysans de l'époque abritaient dans les niches en pierre, leurs ruches tressées en paille (=les palhous). Elles se trouvaient ainsi à l'abri durant l'hiver et bien au chaud, car comme je vous l'ai dit plus haut, les pierres emmagasinaient la chaleur durant  la journée. Plus le mur était grand plus le propriétaire était riche. A côté de certaines fermes, on trouve souvent des apiés avec seulement deux niches, qui suffisaient amplement à la consommation de miel d'une famille. 

La renaissance de ces murs oubliés daterait des années 70 seulement. Certains sont tombés en ruine, d'autres ont carrément été détruits pour se servir des pierres ou pour agrandir une surface cultivable.

J'ai été surprise de découvrir sur un site internet que la majorité des apiés français se situaient en Provence (Bouches-du-Rhône, Vaucluse et surtout Var). Les autres, peu nombreux se répartissent en Normandie, en Bretagne, dans le Béarn et le Velay. Il en existe aussi en Grande-Bretagne.

 

 

Les plus anciennes ruches ou "brusc" (mot qui veut dire "ruche" en provençal) était constituée d'un tronc d'arbre naturellement creux, ou creusé par l'homme, ou de morceaux d'écorces de chêne-liège soudés entre eux, en particulier dans le Var. Les apiculteurs y perçaient des trous pour que les abeilles puissent entrer et sortir, car le toit était bien entendu totalement clos. 

Dans les régions où le bois se faisait rare, comme dans ma Provence (!), les apiculteurs utilisaient les palhous (prononcez paillous) c'est-à-dire des ruches tressées en paille de seigle (ou autre) liées par des tiges de genêts ou d'osiers. C'est ce genre de ruches que l'on trouvait en majorité près de chez moi. 

 

Durant le XIXe siècle, les ruches en bois contenant des cadres mobiles commencent à apparaitre et à se généraliser. Ce sont les abeilles qui confectionnent alors leurs propres rayons de cire à l'intérieur. 

L'apiculture moderne était née. Elle ne cessera pas d'évoluer et peu à peu les apiculteurs n'utilisèrent plus les apiés de pierre pour abriter leurs ruches. 

J'espère que cet article vous a plu. La semaine prochaine nous resterons en Provence, pour des balades et je vous montrerai un autre apié, enfin comme d'habitude...si vous le voulez bien ! 

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T
Découverte totale, merci. "Brusc", la ruche : je me suis demandée si cela s'appliquait au nom d'un village que je connais dans le Var, Le Brusc, mais d'après ce que j'ai trouvé sur Wikipedia, "lou brusc", c'est aussi la bruyère et là-bas, "Selon l'historien Henri Ribot, le nom vient d'une pratique qui se déroulait sur cet espace, où les bateaux étaient brusqués, c'est-à-dire le lieu où ils étaient flambés avec de la bruyère."
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M
Je connais le Brusc dans le Var, une partie de ma famille est originaire de là-bas et bien entendu je savais que le nom de ce village provenait des bruyères abondantes dans les collines...et de la pratique autour des bateaux, même si je ne l'ai jamais vu faire, à mon grand regret...
C
ben voilà...je suis allée quelques fois à La Roque mais juste pour y voir ma mère en lotissement de retraite, jamais pris le temps de voir si un site était à découvrir, toujours vite vite vite...que je regrette! j'inscris celui ci aussi dans mon carnet de voyages à faire; bonne journée bises
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M
C'est normal tu avais d'autres choses à faire, pourtant il est connu mais on ne peut le voir qu'en hiver à cause des arbres...Bises
P
C'est vraiment très beau, j'adorerais avoir ça dans mon jardin. Et je ne le cacherais pas... :)
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M
Hi hi c'est normal que les gens soient chez eux et protègent leur propriété surtout en plein village...Si j'avais tapé à leur porte, ils m'auraient peut-être accueilli mais je n'ai pas osé. Bisous
M
Je connais bien le mur à abeilles, du conservatoire des terrasses à Goult, mais pas celui de la Roque d'Anthéron, cela me donne envie d'y aller prochainement. Nos ancêtres étaient quand même ingénieux !<br /> Bisous et bonne soirée !
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M
Il faut le voir en hiver, car aux beaux jours il est caché par la haie...Bisous
E
Je viens de lire l'île haute et c'est un livre poétique avant tout, le reste est secondaire. Je l'ai lu avec plaisir ! Bisous
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C
Tu enrichis mes connaissances sur ce lieu Je ne soupçonnais pas son existence et lors de mon passage à La Roque , personne à la mairie de ma aiguillée vers lui puisqu'il est privé. Nous avions marché pour voir ce "mur d'abeilles" vestige du passé à Cornillon Confoux. J'avais pris plaisir à le dessiner et me souviens que l'orientation de l'apier garantissait aux abeilles d'être à l'abri du mistral. Je m'en vais de ce pas revoir ton article à ce sujet. Bon Dimanche
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M
Celui de Cornillon est le plus mis en valeur dans la région parce que dans un lieu où il y a aussi de très nombreuses bories. L'important est que venue dans la région tu en aies découvert un. En voir un une fois permet de mieux visualiser l'ensemble. Bises et merci de ton message
V
Je découvre ce petit patrimoine paysan si souvent méconnu et pourtant si important. <br /> Les abeilles sont essentielles pour notre écosystème et notre alimentation . Un peu partout se développent, en milieu urbain, des espaces dédiées aux abeilles et des ruchers écoles sont installées. Il est grand temps de sauver les abeilles.<br /> Merci Manou pour cet article passionnant <br /> Je t'embrasse fort <br /> Véronique
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M
Merci pour ton passage Véronique. Il devait y en avoir partout pas forcément en pierre sèche dans les autres régions mais ils n'ont pas forcément été conservés...il y en a jusqu'en Angleterre ! Bisous
M
Merci pour cette présentation :-)
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M
C'est incroyable ces constructions pour les abeilles et magnifique ! Les abeilles sont nos amies, et elles payent un lourd tribu à cause des pesticides et de la modernisation sans parler des prédateurs !
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V
Oh, je ne connaissais pas du tout ! C'est incroyable, merci pour cette découverte !
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M
Contente de te faire découvrir ces vestiges des siècles passés...
B
Merci ! C'est absolument passionnant !
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M
Ton article est passionnant... Un vrai régal de faire des balades avec toi!
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D
Quel billet passionnant, je suis une fan d'histoire et d'histoire antique en particulier<br /> j'ignorais totalement cette pratique mais elle me plait infiniment <br /> je te suivrai dans ta prochaine balade sois en sûre
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M
Merci beaucoup pour ton intérêt ! J'aime comme toi découvrir ces anciennes pratiques. Quand on est curieux on a toujours à apprendre !
P
Je n'en ai jamais rencontré et, dans le cas contraire, je me serais bien demandé ce que c'était ! <br /> Je ne me souviens pas que tu en aies déjà parlé, mais j'ai la mémoire qui flanche...comme Jeanne Moreau.
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L
super intéressant ton billet<br /> j'ai appris beaucoup merci biz
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P
Tu as oublié chez moi dans l'Aude. Il y en a un petit sur le pech des moulins à Gruissan, je l'ai montré sur mon blog et un autre à Vinassan, que je n'ai pas encore été voir. En tout cas merci pour toutes ces infos, je n'avais pas trouvé grand chose comme explications sur ceux près de chez moi. Bon weekend. Bises
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M
Et bien je l'avais tout simplement oublié en effet par contre je me rappelais de la noria ! Là je me suis fiée à un article général. Il ne cite que les régions où il y en a beaucoup et surtout des remarquables. Celui de ta région n'était pas mentionné mais je reste persuadée que s'il y en a jusqu'en Angleterre c'est bien parce que cet usage était répandu et qu'on peut en trouver dans toute la France. Bises.
B
Superbe ce Mur à abeilles.<br /> Ton article est très intéressant<br /> Bisous Manou
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M
Bonjour Manou.<br /> C'est très intéressant, je ne connaissais pas du tout!<br /> Bises.<br /> Bon après-midi,<br /> Mo
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R
je n'avais pas vu l'article avant concernant ces murs et reste époustouflée c'est beau et ingénieux. merci pour toutes ces explications c'est très intéressant. Bisous bon weekend
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C
j'avais déjà vu des représentations de palhous dans des livres pour enfants ignorant tout de ces murs qui les protégeaient, c'est fou ce que je me cultive grâce à toi !<br /> amitié .
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M
Merci c'est gentil, je ne fais que montrer ce qu'on trouve dans ma région...Bon week-end