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Voilà un petit village du Vaucluse, où je n'étais pas allée depuis longtemps (il est assez loin de chez moi) et c'est Martine qui m'a donné envie d'y retourner pour visiter avec mes petits-enfants pendant les vacances de noël, le Conservatoire des Terrasses de Cultures. Le site est très agréable car il est plein sud, bien ensoleillé et à l'abri du vent. Il se visite en libre accès toute l'année.
Le départ de la balade s'effectue à partir du moulin de Jérusalem, le moulin du village dont je vous reparlerai bientôt.
Il faut descendre par un grand chemin charretier, le chemin communal de la Carredone qui longe un superbe mur en pierre sèche.
Il y a beaucoup de murs ainsi construits en Provence. Le plus souvent ces murs étaient coiffés de pierres plates posées verticalement pour empêcher les animaux de les franchir.
Mais cette technique était aussi utilisée tout simplement pour marquer les limites entre deux propriétés.
En chemin, des panneaux pédagogiques indiquent les différentes plantes qui aiment particulièrement y pousser. Les enfants s'amusent bien sûr à les chercher.
Sur la gauche, une trouée dans le mur permet d'entrer dans l'amphithéâtre de verdure qui abrite le Conservatoire.
Il faut suivre les indications précises, disposées sur les panneaux, pour se repérer au sein de sa superficie de cinq hectares.
Sur ces terres, à l'abri du vent et donc du mistral, les paysans ont cultivé pendant des décennies oliviers et amandiers après avoir aménagé de nombreuses terrasses, appelées encore restanques ou bancaus (prononcer le "u" comme "ou").
Ces restanques ont souvent été abandonnées puis reconstruites selon les besoins de la population.
Les hommes ont utilisé cette technique depuis la préhistoire...
Comme nous l'avons déjà vu dans un précédent article, les murets des bancaus étaient aménagés pour pouvoir les franchir par des escaliers de pierres (ci-dessus et ci-dessous !) ou parfois des escaliers volants (ci-dessous) qui, je le rappelle, étaient constitués de pierres plates dépassant du mur.
Lors de leur construction, selon la géologie du terrain, des arcs étaient aménagés dans les murets pour contourner les gros blocs et parfois, les pierres étaient directement posées sur le rocher...
Les hommes creusaient aussi des puits et des citernes leur permettant de recueillir l'eau de ruissellement et d'arroser leurs plantations. Ici la citerne creusée directement dans le rocher permettait de conserver environ 20m3 d'eau.
Bien sûr, pour s'abriter ou ranger leurs outils, ils savaient aussi utiliser les pierres du terrain pour bâtir des bories.
N'oubliez-pas de cliquer sur les photos pour les voir en grand.
Celle-ci est différente car plus récente, elle a été aménagée comme un petit cabanon et montre même la présence d'un petit jardinet à côté et d'une fenêtre assez grande, une ouverture plutôt rare dans les bories...
Les apiés bâtis dans les murs permettaient de mettre bien à l'abri les ruches en paille...
Les murs de pierre offraient une régulation thermique parfaite et permettaient la reprise de la ponte dès les beaux jours.
Voici deux d'entre eux, photographiés sur le site. Les deux premières photos montrent le même apié, situé derrière le moulin sur le plateau. La seconde montre un apié accolé à une grande borie. Il y en a un troisième plus grand sur le site, que nous n'avons pas trouvé.
Enfin, les chemins caladés permettaient de retenir le terrain en cas de pluie et de faciliter les déplacements des hommes et des animaux.
Ce site quillé en hauteur permet d'avoir une belle vue sur les alentours... et en particulier sur Notre-Dame de Lumières située en bordure de la route.
Il est temps de rentrer et de remonter par le chemin charretier pris au départ afin de regagner le moulin...en passant devant la Croix de la Roche Redon.
Le site, cultivé depuis le XVIIe et XVIIIe siècle, a été entièrement rénové et mis en valeur par des bénévoles de la commune et le Parc Naturel régional du Luberon dans les années 80. Il est toujours aujourd'hui entretenu par une association, ce qui permet aux curieux de découvrir ce petit patrimoine rural qui ne manque pas de charme.
Il a été abandonné comme beaucoup de sites ruraux au moment de l'exode rural qui a fait suite à la Première Guerre Mondiale. L'érosion et les animaux ont permis à la nature de reprendre ses droits, d'où l'importance de le préserver aujourd'hui.
Pour compléter cette visite, vous pouvez aller découvrir l'article de Martine qui a bénéficié d'une belle lumière lors de son passage. Je ne suis pas allée relire son article, mais je sais qu'en principe nous nous complétons le plus souvent. Comme elle, je vous ferai visiter le reste du village, mais je n'ai pas eu le temps de tout voir donc encore une fois, je vous mettrai les liens vers ses articles bien plus complets que les miens.
Elle a eu la chance de prendre en photo le plus grand "apié" (rucher) que j'ai raté, mes pitchounets gambadant de-ci, de-là comme de jeunes cabris, mais je vous rassure...uniquement sur les chemins autorisés, je ne sais même pas où il était !
Mais... nous y retournerons un jour : je ne doute pas qu'en toute saison, ce circuit soit magnifique.
Le Conservatoire des Terrasses et Cultures à Goult. - Martine Passion Photos
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