La Distillerie de lavande des 4 vallées / Balade à Chamaloc dans la Drôme

Pendant notre petit périple dans la Drôme avec nos petits-enfants, en juillet dernier, il faisait si chaud que nous n'avons pas fait grand chose (à part nous baigner comme je vous l'ai montré dernièrement !). Mais un matin, nous avons profité d'une relative fraicheur pour aller visiter la distillerie des 4 vallées. Nous avions repéré cette distillerie connue dans la région, lors de notre balade à Chamaloc, ICI et ICI, une toute petite commune, pleine de charme, située au pied du Vercors, à 10 minutes à peine de Die.  

La distillerie des 4 vallées est située dans le Parc Naturel Régional du Vercors. Elle était anciennement appelée distillerie Aubanel avant l'an 2000. Elle existe depuis les années 30. Vous pouvez prendre connaissance de son histoire en cliquant sur le lien ICI. 

Dès l'entrée, nous admirons au passage un alambic ancien qui permettait de distiller les lavandes directement dans le champ. 

La visite commentée débute par un peu de botanique afin de nous rappeler les différentes sortes de lavandes cultivées aujourd'hui, leur différence avec les lavandes sauvages, les surfaces cultivées pour chacune d'entre elles et la production d'huile essentielle qui en résulte. 

En France on cultive deux sortes de lavandes. 

Le lavandin (Lavandula x angustifolia latifolia) est obtenu par bouturage de l'hybride naturel sauvage qui est le croisement spontané entre la lavande aspic et la lavande vraie. C'est le plus cultivé en surface et il est essentiellement utilisé pour les cosmétiques et l'industrie (détergents en particulier). En jardinerie, on nous propose le plus souvent la variété Grosso qui s'adapte partout. C'est celle que j'ai planté dans mon jardin altiligérien et que je vous ai montré en photos maintes fois. 

La lavande fine ou lavande vraie (Lavandula angustifolia) est obtenue par bouturage (lavande clonale) ou par semis (lavande de population). Elle est surtout utilisée en parfumerie, pharmacie et aromathérapie. Elle est plus petite mais très concentrée en HE.  

La lavande aspic (Lavandula spica) est une variété sauvage, qui pousse dans le sud de la France. Elle n'est pas cultivée chez nous mais abondamment en Espagne.

On trouve aussi en bordure de la méditerranée une quatrième espèce de lavande sauvage, la lavande maritime (Lavandula stoechas). 

Pour en savoir plus, n'hésitez pas à cliquer ICI. 

Nous avons eu la chance d'assister lors de la visite à la mise en route d'un cycle de distillation, visant à fabriquer de l'huile essentielle d'immortelle. Ce sont les plantes arrivées ce jour-là, car dans cette distillerie on ne distille pas que de la lavande bien entendu, cela est trop ponctuel dans l'année et donc, cela ne serait pas rentable pour l'entreprise. 

Les plantes sont mises à sécher de 24 à 48 heures environ selon l'espèce. 

Puis elles sont versées dans des cylindres enterrés dans lesquels les plantes vont être bien tassées (vous le voyez sur mes photos, l'artisan utilise un énorme pneu de camion). De la vapeur d'eau est ensuite envoyée pour les traverser. C'est elle qui va entrainer avec elle l'huile essentielle de la plante. 

Le mélange gazeux est condensé ensuite dans les longs cylindres que vous voyez sur mes photos qui contiennent des serpentins entourés d'eau froide (je simplifie !). 

Le mélange est ensuite mis à décanter dans un essencier. L'huile essentielle surnage et est donc facilement séparée de l'eau, laquelle est aromatisée : c'est de l'hydrolat. L'eau ainsi obtenue contient encore beaucoup d'éléments actifs de la plante et peut être utilisée comme cosmétique, entre autres. 

Puis nous découvrons un autre ancien alambic qui bien entendu montait en température grâce à un feu de bois. Celui-là n'était pas mobile comme le premier que je vous ai montré en début d'article. Je l'ai trouvé de toute beauté avec ses cuves en cuivre et son appareil de chauffe en fonte. Sur une de mes photos vous voyez le serpentin immergé dans l'eau. 

Maintenant que nous savons tout ou presque sur les secrets de la distillation moderne, ou ancienne, je vous propose de faire un petit tour odorant à la boutique que je vous laisse admirer. 

Voilà notre visite se termine et j'espère qu'elle vous a plu ! C'était une visite très instructive pour les enfants et nous aussi avons pris du plaisir à la faire. Il faut noter que le personnel a été très attentif à nos questions et remarques. La personne qui nous a reçu, a su expliquer la complexité de leur travail quotidien avec patience et pédagogie.

C'était la première fois que je visitais une distillerie. C'est un comble pour moi qui, enfant, jouait au milieu des lavandes sauvages et dont le mouchoir était tous les jours parfumé par quelques gouttes d'essence de lavande déposées par ma mère ou ma grand-mère !