Le village de Saint-Haon-le-Châtel (1) / Balade dans la Loire

Cette semaine, je vous propose une escapade dans un petit village du département de la Loire, Saint-Haon-le Châtel (prononcez Saint "Han"), un village voisin de Renaison, dans le Roannais. 

C'est la plus petite commune du département, d'une superficie d'à peine 87 hectares. Le bourg a obtenu le label de "village de caractère". Il fût au Moyen Âge, la capitale du Roannais. Si aujourd'hui la commune ne compte plus que 647 habitants, elle en comptait 2000 en ce temps-là.

Le village possède un joli patrimoine datant de l'époque médiévale, dont une église romane que je n'ai pas visité ce que je compte bien faire un jour, lors d'une prochaine visite dans la région.

Les remparts, qui entourent la vieille ville, ont été érigés en plusieurs fois dans une roche de couleur rose, le porphyre. Il y aurait eu une première enceinte, construite au XIIe siècle, remplacée par une seconde, bâtie de 1270 à 1340, dont nous découvrons les vestiges aujourd'hui.

Les remparts ont été totalement rénovés dans les années 60. Ils étaient constitués de hautes murailles et de 18 tours rondes ou carrées. Il n'en reste plus que sept aujourd'hui. Bâties pour se protéger des "routiers", ils étaient percés de quatre portes.

L'enceinte fut en partie détruite en 1440 par l'assaut des troupes de Charles VII, lors de l'épisode dit de la "Praguerie". 

La porte principale de la ville est massive. C'est la porte de l'horloge, rebaptisée ainsi à la fin du XVIIIe siècle. Avec ses vantaux en chêne cloutés, remarquablement bien conservés, elle est classée aux Monument Historiques depuis 1925. C'est elle que vous voyez sur ma première photo en haut de l'article, côté rue. Voici son histoire...

La Porte de la trahison était un passage couvert, surmonté par un logement militaire. Vous pouvez voir sur ma photo une des tours intégrées dans l'enceinte. 

Les remparts s'observent à plusieurs endroits du village et le visiteur peut en faire le tour. Le chemin qui permet de faire la balade part, juste à côté de la Porte de la Trahison. Nous ne l'avons pas suivi et nous n'avons pas, non plus, visité l'intérieur de la vieille ville, car nous étions en famille, ce jour-là, mais je vais vous montrer quelques éléments remarquables. 

A noter qu'à partir du XVe siècle, les pierres des murailles servirent à bâtir de nombreuses maisons qui se retrouvent actuellement intégrées dans les remparts et que les fossés ont été comblés en 1760. 

Voici d'autres Tours anciennes, observées lors de ma visite. Je ne peux pas vous donner le nom de la première. 

La Tour de la vierge dite encore la tour de la Madone est bien visible de la placette qui accueille aussi le Monuments aux morts. Cette tour est située dans une propriété privée. Elle a été récemment rénovée, ainsi que la madone qui se trouve ainsi disposée à la vue de tous, grâce à l'aide d'une association locale, la Fondation du Patrimoine. 

Cette madone, fondue par maitre Villard de Lyon, a été érigée sur la tour en 1865. Elle n'a pas toujours mis d'accord les Saint-Haonnois. Quelle idée en effet, de placer une telle statue sur une tour datant de 1360 ! 

Mais aujourd'hui, elle est devenue au fil du temps, un véritable symbole pour le village, et plus personne ne cherche à la détruire ou à la déplacer. 

De nombreux hôtels particuliers se découvrent au fil des rues, dont l'hôtel Pelletier. Sauf erreur de ma part, car je l'ai localisé grâce à la carte mise sur le site monumentum, je vous le montre ici côté rue extérieure aux remparts. Je n'ai pas fait le tour pour voir l'autre façade, ni sa superbe porte d'entrée. Il date du XVe siècle et est inscrit aux Monuments Historiques depuis 1925. Ses fenêtres à meneaux sont taillées dans une pierre de la région de couleur jaune. 

De nombreuses maisons à colombage attestent aussi du passé médiéval du village. 

Enfin, extérieure aux remparts de la ville, la petite chapelle Saint-Roch a été bâtie au XVe siècle, en 1630 exactement, suite à une nouvelle épidémie de peste qui sévissait dans la région.

Saint Roch, je vous le rappelle, est le protecteur et le guérisseur des pestiférés et, de nombreuses chapelles lui sont dédiées. Bâtie sur l'emplacement d'un ancien cimetière, elle est toute mignonne dans son écrin de verdure. Elle était ouverte lors de notre passage dans le village car une exposition, organisée par l'Association locale, "Histoire et Patrimoine", relatait son histoire. 

N'oubliez-pas d'agrandir les photos si vous le désirez, en cliquant sur la première et en les faisant défiler.

J'espère que ce début de visite vous a plu. Je vous propose de continuer la découverte de ce charmant village dans mon prochain article, enfin, comme d'habitude...si vous le voulez bien.