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Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...

Des confitures pour l'été...et pour #photodimanche17

C'est en confiturant qu’on devient confiturier.

Jean-Pierre Coffe

C'est la saison des confitures !
C'est la saison des confitures !C'est la saison des confitures !
C'est la saison des confitures !C'est la saison des confitures !C'est la saison des confitures !
C'est la saison des confitures !C'est la saison des confitures !C'est la saison des confitures !

C'est la saison des confitures !

Quand on fabrique des confitures, il ne faut jamais oublier son âme de poète car la confiture c'est de la poésie.

Jean-Pierre Coffe

Quand je pense à l'été je pense à la bonne odeur de confiture qui régnait dans la maison de ma grand-mère.

 

Tout le monde participait à la préparation, du ramassage des fruits, au tri mais aussi à la pesée ce qui nous faisait une bonne occasion de réviser les maths...

Il fallait additionner, puis calculer la proportion de sucre. Nous nous trompions souvent, penchées sur nos petits cahiers d'écolières : c'était à celle qui trouverait le bon résultat la première !

 

Ma grand-mère s'amusait beaucoup car elle avait toujours calculé son poids de sucre un peu différemment selon les années. Si les fruits étaient gorgés de soleil ou au contraire d'eau, elle modifiait ses proportions et nous ne comprenions pas alors pourquoi il avait fallu s'acharner à faire tous ces calculs compliqués. 

 

Puis les fruits macéraient dans le sucre dans le gros tian en terre si lourd qu'il fallait l'aide de mon grand-père pour le soulever et le poser sur la table.

Nous mettions un torchon à carreau dessus, non pas un torchon neuf, non surtout pas...mais un vieux, un spécial confiture que l'on rangeait à un endroit précis dans l'armoire violette, car il risquait de glisser dans le jus coloré et de se retrouver tout taché.

 

De temps en temps, parce que nous trouvions le temps long, nous soulevions en cachette le torchon et nous regardions le sucre s'effondrer dans le jus coloré.

Oh… comme il était difficile de résister ! Forcément nous trempions nos doigts dans le jus sucré.

Arrête de « piter » disait alors ma grand-mère ! 

Puis d'un coup, (parce qu’entre-temps nous étions parties jouer et que nous avions oublié…) le sucre disparaissait !

Alors seulement avec la grande cuillère en bois au long manche, nous étions autorisées à remuer...

 

Puis ma grand-mère transvasait la préparation dans la grande bassine en cuivre.

Elle allumait alors le feu de bois sur la terrasse, bien à l'abri du vent, et mon grand-père posait la lourde bassine dessus.

Parfois plus tard en saison, elle la déposait sur le fourneau. Il ne fallait surtout pas utiliser le gaz qui faisait cuire la confiture beaucoup trop fort et qui n'était pas économique.

 

Alors comme nous lui tournions autour comme des mouches au milieu de la petite cuisine, elle nous chassait avec son tablier et nous envoyait jouer au jardin sous le grand figuier.

 

Pendant que nous sortions la dînette et les poupées, la confiture mijotait souvent pendant ce qui nous semblait être... des heures, en tous les cas une bonne partie de l'après-midi.

Le feu ne devait pas s'éteindre et ma grand-mère s'installait à l'ombre à proximité sous prétexte de le surveiller et d'y rajouter quelques bûches, mais à mon avis c'était nous qu'elle surveillait tout en travaillant à son reprisage ou son tricot.

 

Quand la confiture était cuite, à peine les pots remplis, chacun était recouvert de paraffine et d'une feuille de papier cellophane que nous avions humecté avant de la tendre sur l'ouverture du pot. Puis nous avions le droit de glisser l'élastique qui allait assurer l'étanchéité et la bonne conservation.

Nous nous battions alors pour lécher la marmite en cuivre... Pour qu'il n'y ait pas de jaloux, nous tracions avec beaucoup de minutie une ligne médiane et chacune avait son côté. Gare à celle dont la petite cuillère ripait et s'approchait un peu trop près de la ligne frontière !

 

Ensuite une fois refroidis, les jolis pots étiquetés étaient tous rangés dans le placard à l'obscurité. Mes étiquettes étaient toujours collées un peu de travers, mais qu'importe. Mon grand-père disait pour me taquiner, que j'avais fait exprès pour qu'il pense à moi au moment du petit déjeuner...

En fait trente ans après j'ai découvert que si mes étiquettes étaient toujours collées de travers c'est parce que je souffrais d'astigmatisme !

 

Je me souviens qu'il y avait toujours, je ne sais trop par quel miracle, un petit fond de la dernière fabrication qui nous attendait juste à temps pour le goûter.

HUM...

Voilà pourquoi tous les étés j'aime faire moi-même des confitures.

Retrouver des sensations oubliées, me revoir dans la cuisine de Fontvieille derrière les volets croisés, ou sous la tonnelle à l'ombre du figuier, au milieu de toutes ces bonnes odeurs sucrées, entourée d'amour et de tartines de confiture... 

Quel délicieux goûter !

 

Bon dimanche à tous, je l'espère pour vous, entourés de votre famille !

 

C'était ma participation à #photodimanche sur le blog de Magda, sur le thème de l'été...

Venez nous rejoindre chez Magda

Venez nous rejoindre chez Magda

 

J'ai trempé mon doigt dans la confiture
turelure
Ça sentait les abeilles
Ça sentait les groseilles
Ça sentait le soleil
J'ai trempé mon doigt dans la confiture
Puis je l'ai sucé
Comme on suce les joues de bonne grand-maman
Qui n'a plus mal aux dents
Et qui parle de fées...
Puis je l'ai sucé
Sucé
Mais tellement sucé
Que je l'ai avalé.

 

René de Obaldia, Les innocentimes, ©Grasset

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