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Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...

Lokenath Bhattacharya, le poète indien amoureux de la France

Le poète chez lui à Delhi

Le poète chez lui à Delhi

Lokenath Bhattacharya est un poète indien né à Bhattpara, au Bengale en 1927. Il a été élevé dans une famille très traditionnaliste. Son père enseignait le sanskrit comme ses ancêtres l'avaient fait avant lui.

 

Le jeune Lokenath a la chance de faire des études de lettres à L'université fondée par Rabindranath Tagore, à Vishva Bharati (Shantiniketan), puis à Calcutta et enfin à Paris, où il rencontre le poète belge, Henri Michaux, qui lui fait découvrir l'Europe.

C'est grâce à lui que le public francophone fait sa connaissance.

 

Lokenath Bhattacharya tombe amoureux de la littérature française et de la langue. Il a traduit en bengali de nombreux auteurs comme Descartes et des poètes comme René Char et Arthur Rimbaud et bien sûr Michaux. Il a aussi traduit en anglais des oeuvres bengalies.

 

Il est d'abord directeur du Livre (National Book Trust) en Inde entre 1982 et 1985. Puis il vient s'installer définitivement en France.

 

Il publie une vingtaine d'ouvrages et reçoit le Prix France Culture en 1998 pour son livre "Où vont les fleuves".

 

Cet homme modeste et discret est mort accidentellement lors d'un séjour en Egypte en 2001.

 

Son écriture est empreinte de modestie. Il était obsédé par le silence lui qui était mélomane ! Mais cela ne l'empêche pas d'être aussi très attentif aux êtres et aux choses.

Il cherche dans son écriture romanesque et poétique "une réponse à ce qui le hante : la perception d'une réalité à jamais fuyante".

Il s'interroge sur le destin, l'impuissance, le sentiment d'inachèvement, l'attente...

Son oeuvre est empreinte des mythes de la civilisation hindoue et cherche toujours à unir l'Orient et l'Occident.

Son écriture sombre, proche de la métaphysique, n'est pas sans rappeler celle d'Henri Michaux dont il se sent tellement proche qu'il se surnomme lui-même, non sans humour, le "cousin bengali d'Henri Michaux".

 

C'est aujourd'hui le poète bengali le plus traduit en français après Rabindranath Tagore.

 


Sitographie

 

- Vous trouverez sa biographie et son oeuvre sur le site "Couleur indienne".

- Entretien avec l'auteur sur le site LMDA (le Matricule des Anges).

- Quelques éléments supplémentaires sur la page de Bibliomonde.

 

 

Bibliographie (d'après le site du Printemps des poètes)

Poésie
 

  • Corps effleuré de l'aimée, traduit du bengali par l'auteur et Cédric Demangeot, illustré par Maziar Zendehroudi, Saint-Clément-la-Rivière, Fata Morgana, 2001
  • Le spectateur enchanté, La Part des anges, 2000
  • Est-ce le chemin de Bhaironghât ?, traduit du bengali par l'auteur avec Luc Grand-Didier et Gérard Macé, L'Isle-sur-la-Sorgue, le Bois d'Orion, 2001
  • Nu de la fin du jour, Saint-Clément-la-Rivière, Fata Morgana, 2000
  • La couleur de ma mort, Saint-Clément-la-Rivière, Fata Morgana, 1999
  • Poussières et royaume, traduit du bengali par l'auteur et Luc Grand-Didier, édition bilingue, L'Isle-sur-la-Sorgue, le Bois d'Orion, 1995
  • La danse, Fontfroide-le-Haut, éditions Fata Morgana, 1991
  • Les marches du vide, Saint-Clément, éditions Fata Morgana, 1987
  • Pages sur la chambre, Montpellier, éditions Fata Morgana, 1976


    Romans

     
  • Le meurtre d'un chien, traduit du bengali par France Bhattacharya et Laurence Bastit en collaboration avec l'auteur, Paris, édition du Rocher, 2001
  • Le sacrifice du cheval, roman, Paris, éditions du Rocher, 1999
  • Danse de minuit, traduit du bengali par Luc Grand-Didier en collaboration avec l'auteur, Paris, éditions du Rocher, 1998

 

Extraits de son livre "Le Spectateur Enchanté"

 

Tout son corps est de jeune fille, sauf les yeux, de femme mûre. Mais ce ne sont pas des yeux, plutôt des forêts pour percer la pierre !

 

Peut-être que, déjà, cette fille en a vraiment fini avec tout ce qu'il fallait voir, et que nul vent printanier, inattendu, soudain, ne pourra plus jamais la troubler.

 

Ô nuit profonde, source de mystères infinis, ne peux-tu couvrir ces deux yeux, ne serait-ce qu'une fois ! Ne peux-tu noyer dans l'obscurité sa connaissance aussi cruelle que le soleil de midi, son champ de tous les jours, desséché, calciné !

 

A celle qui sait tant de choses que nulle surprise ne peut plus l'atteindre, que pouvons-nous dire, nous qui, jusqu'à présent, n'avons rien appris, absolument rien !

 

 

Lokenath Bhattacharya

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M
Quelle découverte ! Merci Manou, pour ces articles si détaillés sur des poètes que nous ignorons.
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