Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
Finissons le mois de septembre, par une lecture légère que j'ai eu envie de lire durant un des épisodes de canicule de cet été, qui comme vous le savez tous à présents, nous enlève pas mal d'énergie.
J'ai rencontré Albert Ducloz, lors du Marché aux livres et aux vinyles de Siaugues-Sainte-Marie dont je vous ai parlé en début de semaine ICI, et j'ai réalisé que je n'avais jamais rien lu de lui, bien que je le connaisse de nom. Je ne lui ai rien acheté ce qui m'a valu des reproches de sa part, mais bon je lui pardonne il faisait chaud sous le chapiteau et les gens préféraient fureter dans les bacs des bouquinistes, de plus, je savais que la plupart de ses romans se trouvaient dans mes deux médiathèques...
Cet auteur de romans du terroir, qui vit au Puy-en-Velay, écrit depuis son enfance mais a attendu sa retraite pour publier ses écrits. Il est aujourd'hui l'auteur d'une vingtaine de romans tous inspirés de faits réels et a obtenu plusieurs Prix littéraire.
Binchy sur son blog ICI, en parle souvent et a présenté un certain nombre de ses romans mais pas celui-ci qui était le seul disponible dans ma médiathèque.
Voici l'histoire...
Corinne et Adrien habitent dans la maison de famille en bord de Loire. Ils ont l'habitude de vivre au gré de l'humeur du fleuve.
Mais ce dimanche-là, lorsque Adrien se réveille de sa sieste, la maison est déjà entourée par les eaux et Corinne n'est pas là ! Fou d'inquiétude, il ne peut que constater que les lignes téléphoniques ont été coupées et que la crue n'est pas comme d'habitude, plus violente, plus soudaine, les eaux plus hautes.
Il lui faudra attendre le petit matin pour s'aventurer imprudemment sur les berges déstabilisées par la fureur des eaux. Le terrain s'écroule brutalement et il est emporté par le courant boueux et se voit mourir...
Mais ce n'était pas son heure.
Corinne pendant la sieste d'Adrien, était partie cueillir des champignons dans la forêt et quand elle a entendu le bruit des eaux en furie, elle s'est réfugiée chez des amis, non sans être allée constater auparavant qu'elle ne pouvait pas rentrer chez elle. Au petit matin, quand elle découvre la maison vide alors que les eaux se retirent, elle comprend qu'Adrien est partie à sa recherche et pressent un malheur. Son frère va alerter immédiatement les pompiers. Adrien est un miraculé, un arbre l'a remonté en surface et l'a ramené sur les berges...les médecins n'en reviennent pas car c'est à une crue centenaire qu'ils ont assisté, impuissants, une crue qui au petit matin avait dévasté la vallée toute entière emportant tout sur son passage.
Adrien et Corinne ont toujours vécu là, c'est leur domaine. Lui, est artisan-forestier et tout au long du roman, il sera question de forêts. Elle, reste au foyer mais depuis que leurs fils se sont mariés et ont quitté la région, elle s'ennuie un peu malgré la présence de sa famille près d'elle et de ses amies. Elle se consacre à sa nouvelle passion, la culture de jacinthes sauvages, à son foyer et à la cueillette des champignons en saison.
Ce dimanche après-midi là, justement, quand elle arpentait la forêt pour en trouver, elle a croisé Mathias qu'elle n'avait pas revu depuis son enfance. Il est aujourd'hui libraire, vit à Paris mais a hérité de la petite maison de son oncle où il venait passer ses vacances, une maison qu'il est venu revoir pour la première fois afin d'en évaluer les travaux de rénovation à venir car il compte bien venir s'y installer. Ils vont se revoir.
Bien entendu, je vous laisse deviner la suite...
Sur le coup, Adrien, sidéré du vacarme angoissant de la crue, ne s'inquiéta que de son break, rendu sans doute à jamais inutilisable sous les vagues chargées de terre, camaïeu d'ocres et de bruns. Le courant, enragé, labourait les fonds, arrachait les berges, charriait les dépouilles des maisons inondées et des terres ravagées sans distinctions de formes ou de poids : arbres déracinés, bétail noyé, caravanes emportées...
C'est un roman du terroir facile à lire et sans prise de tête. Mais, autant le dire tout de suite, j'ai été assez déçue par ma lecture. J'ai trouvé en effet que l'histoire était plutôt banale et surtout beaucoup trop cousue de fil blanc bien que très bien écrite, soit dit en passant.
Pourtant, l'histoire avait bien commencé par un fait réel, puisque cette crue de la Loire a vraiment eu lieu le 21 septembre 1980, que le fleuve a tout dévasté sur son passage. Je me souviens même encore des images télévisées, terrifiantes pour moi qui connaissais les lieux, puisque je me rendais régulièrement en Haute-Loire déjà à cette époque.
La description de la nature, la présence du fleuve, la vie dans le village tout cela est intéressant et étayé de nombreux mots de patois qui rendent encore plus réaliste le récit. Mais les personnages bien que décrits avec réalisme, eux-aussi, sont beaucoup trop prévisibles, leurs sentiments même sincères ne nous étonnent pas et les quelques rebondissements qui étayent le récit, ne m'ont pas particulièrement tenue en haleine, même si je ne les avais pas tous devinés.
Faute à la canicule ? ou peut-être que tout simplement je n'ai pas commencé par la lecture du meilleur livre de l'auteur ? En tous les cas, je suis restée en dehors de ce roman, et donc trop spectatrice ce que je déteste par dessus tout, et, je ne me suis attachée à aucun des personnages. Du coup, je ne sais pas si j'aurais envie de poursuivre la découverte des œuvres de cet auteur ou pas. On verra, car c'est une lecture détente parfaite pour changer des polars et autres lectures faciles de l'été.
De plus, si vous connaissez la région et si vous aimez les romans du terroir, ce livre ou un autre titre de l'auteur pourrait vous plaire car son écriture est plaisante et il a des talents de conteur indéniables...