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Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...

Le ruban / Ogawa Ito

Editions Philippe Picquier, 2014 / Poche, 2016

Editions Philippe Picquier, 2014 / Poche, 2016

-"C'est le ruban qui nous relie pour l'éternité", vous et moi, Hibari, a murmuré Sumire en regardant en l'air. Comme si elle prononçait un serment très important.

Nous sommes à la fin des années 80, au Japon.

Sumire est une grand-mère pas comme les autres : elle est rêveuse, poète, voire excentrique aux yeux d'Hibari, sa petite-fille. Elle passe de plus en plus de temps, à présent qu'elle a vieilli, à observer les oiseaux, bien installée sur sa terrasse. Un jour, elle s'aperçoit que le couple de perruches venu nicher en face de chez eux sur le grand arbre, a abandonné le nid contenant leurs œufs. Sumire décide alors de les emporter et de les couver en les plaçant tout simplement bien au chaud dans son chignon !

Elle va être aidée par Hibari qui est fascinée par la surveillance que la couvaison nécessite : prise de la température régulière sous les cheveux de sa grand-mère, vérification de l'intégrité des œufs, écoute des bruits...

Une seule petite perruche naît après des jours et des jours d'attente qui paraissent interminables à la petite fille. C'est une callopsitte. L'oisillon est surnommé Ruban et installé dans une cage. Il fait l'objet de multiples attentions tant par Sumire durant la journée, que par Hibari dès son retour de l'école. En grandissant, il obtient un peu plus de liberté et a le droit de sortir de sa cage pour voleter dans la chambre ou jouer avec Hibari. 

La petite fille qui n'aimait pas trop rentrer toute seule à la maison après l'école, court à présent pour nourrir son petit protégé, le caresser et s'émerveiller de le voir grandir aussi vite. Le temps passant, elle s'attache davantage à lui. Mais un jour... l'oiseau s'échappe et disparait.

Ce qu'Hibari ne sait pas c'est qu'il est bien vivant et qu'il a, à présent, une mission à accomplir.

 Voilà un roman léger, empli de tendresse et de fantaisie, mais qui est aussi empreint de gravité. Comme vous vous en doutez, le personnage principal du roman est Ruban, un oisillon très attachant. Son nom n'a pas été choisi au hasard car il symbolise le lien très fort qui existe désormais entre Sumire et Hibari. 

J'ai aimé lire le roman pour son histoire. Cependant je suis restée un peu en dehors parce que j'ai trouvé certains passages trop longs. Le début du roman peine à se mettre en place mais suscite notre intérêt car le lecteur assiste à l'approfondissement du lien entre Hibari et sa grand-mère, un lien qui deviendra inoubliable pour la petite fille et la comblera toute sa vie. 

L'escapade de Ruban est la partie que j'ai préféré. Elle permet à l'auteur de nous conter différentes histoires de vie. L'oiseau croisera au cours de son périple des personnes qu'il aidera à se reconstruire, à qui il redonnera espoir de jours meilleurs...et à qui il apportera donc le bonheur. Les différents personnages sont tous attachants et j'ai eu du mal à les abandonner en chemin. J'aurais aimé savoir ce qu'ils deviennent ensuite. J'ai suivi de près le périple de Ruban, même si les différents protagonistes le baptisent chacun d'un nom différent. Il va ainsi rendre visite à des parents qui n'arrivent pas à faire leur deuil depuis la perte de leur petit garçon, nouveau-né ; il va être maltraité et sera retrouvé dans une poubelle en piteux état, mais il redonnera le sourire à un employé de la Maison des Oiseaux qui l'a recueilli et qui est inconsolable depuis la mort de son propre oiseau ; et ainsi de suite...

Les différentes personnes rencontrées sont toutes attachantes et émouvantes, même si la lecture des différents chapitres m'a donné l'impression par moment, de lire un recueil de nouvelles. L'oiseau fait le lien entre les différentes histoires. Ces récits de vie emplis d'humanité, sont pour moi les plus beaux passages du roman.

J'ai aimé l'idée que l'oiseau devienne une sorte de messager qui après avoir uni Sumire à sa petite-fille, va apporter le bonheur dans d'autres foyers. J'ai aimé qu'il devienne l'âme des disparus, le symbole de la liberté, de l'amour et de l'amitié.  

Il m'a cependant manqué un petit quelque chose pour être vraiment touchée par la fin du roman. Dommage, que je sois passée un peu à côté car l'histoire finale aurait pu être émouvante. Ruban que nous retrouvons à la fin du roman, va aider Hibari devenue adulte, à comprendre la vie de sa grand-mère, et à prendre connaissance de ses secrets de jeunesse. En marchant dans ses pas, elle découvrira que son histoire personnelle rejoint, dans la douleur, la grande Histoire. Ruban va lui permettre à son tour de se reconstruire comme il l'a fait précédemment pour les autres personnes. 

En conclusion, même si j'ai eu du plaisir à découvrir ce roman, je le trouve en dessous de "La papeterie Tsubaki" et de "la République du bonheur", présentés sur le blog ce printemps.  C'est cependant une lecture agréable à faire pendant des vacances, surtout si vous aimez les oiseaux. 

Ruban était là, quelque part dans les cieux.
Il était vivant. Et il le resterait.
Ce jour serait donc celui où nous fêterions son départ. Quelque part dans le ciel, il veillait sur nous deux, j'en étais sûre.
Puisqu'il était le ruban qui reliait nos deux âmes pour l'éternité.

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M
Je n'ai pas eut encore l'occasion de découvrir cette autrice pourtant j'aimerais évidemment beaucoup lire la papeterie de tsubaki<br /> Merci en tout cas pour cette belle chronique.
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M
Je crois que je vais plutôt commencer par la papeterie Tsubaki. Cette histoire dans le Ruban, ce n'est pas plein de bons sentiments ?
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L
Je n'ai pas eut encore l'occasion de découvrir cette autrice pourtant j'aimerais évidemment beaucoup lire la papeterie de tsubaki<br /> Merci en tout cas pour cette belle chronique.
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M
Merci à tous pour vos messages et votre visite ! Je viens visiter vos blogs dès que possible si ce n'est déjà fait. A bientôt donc
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É
Je n'ai jamais lu de romans japonais , il faudrait que je m'y mette ! Un voyage au pays Levant me plairait bien!
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I
J'ai lu ce livre, qui m'a beaucoup touché par sa délicatesse et sa poésie, tout comme Le restaurant de l'amour retrouvé ou le jardin arc-en-ciel. Merci pour cette belle chronique Manou
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M
Je n'ai encore jamais lu "le jardin arc-en-ciel" du coup je le note. Merci
S
Bonjour Manou, en général j'aime assez la littérature japonaise même si parfois ça reste hermétique mais cette histoire de grand-mère a l'air bien touchante ! Je prends! Je voulais aussi te signaler que j'ai dû refaire une newsletter pour mon blog suite à des soucis avec feedburner, bref, il se peut que la nouvelle newsletter parte dans tes spams, si tu vois un email "Sendinblue", c'est moi! Bises et bon dimanche.
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A
Dommage pour les longueurs, cette lecture était tentante.
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M
Tes commentaires de lecture nous donnent toujours envie de lire
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E
"Sumire est une grand-mère pas comme les autres :" j'aime les gens pas comme les autres surtout les grand-mères :-) tu as l'art de donner des envies de lecture, mais tu as tellement de présentations qui donnent envie ....dommage que je ne puisse plus me déplacer jusqu'a la bibliothèque ! bisous
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A
J'adore ta phrase : "En marchant dans ses pas, elle découvrira que son histoire personnelle rejoint, dans la douleur, la grande Histoire". C'est magnifique ! Décidément cette auteure aime bien tisser ses histoires autour de la grand-mère et la petite fille. Merci pour le partage ! Et très belle journée à toi !
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M
Comme tu as aimé les autres, je suis certaine que tu aimeras celui-là...
E
Tous les romans japonais que j'ai lu m'ont plu alors je vais commander celui-là ! Bon weekend, bisous
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P
Bonsoir Manou,<br /> J’avais beaucoup aimé la Papeterie Tsubaki et le Restaurant de l’amour retrouvé. Les romans japonais ont souvent une sorte de fraîcheur qui me touche beaucoup.<br /> Merci de ce joli compte rendu. C’est tentant.<br /> Bonne soirée<br /> Anne
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C
bonjour Manou<br /> j'espère que tu as passé un bon séjour, en tout cas tu as eu le temps de lire, même si ce n'est pas mon genre de lecture ça doit détendre<br /> bisous
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E
Bonjour Manou. Je ne suis pas trop tentée par cette histoire, mais cela pourrait plaire à l'aînée de mes petites-filles. Bisous
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coucou j'ai du mal avec ce genre de lecture ; bisous
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V
si l'oiseau ne meurt pas à la fin, ça pourrait me plaire ce livre. gros bisous Manou. cathy
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M
Cela me rapelle mon joli calopsite nommé Zephir blanc àvec les joues orange, un fugueur trouvé et ayant à nouveau refugué et repris ,et il a fini par fuguer tout à fait, sur la table il picorait le sel, les spaghettis qu'il adorait !Je l'ai bien regretté, il bavardait plus fort que nous !<br /> Bisoius Manou
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L
J ai toujours du mal à entrer dans ces histoires symboliques d zutant plus que le personnage principal est un animal. <br /> <br /> Gros bisous. Belle journée.<br /> Lavandine
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L
Bonjour Manou <br /> Melgre des passages un peu long tu semble avour aime ce livre. Bon e continuation de tes vacances malgre soleil et canicule. Dans "notre Hte Savoie" nous ne souffrons pas vraiment de la canicule. Bonne journée. Bisous. Huguette
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