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Retournons un bref instant en Ardèche, à deux pas du Mont Mézenc et du Gerbier de Jonc, pour découvrir les vestiges de la Chartreuse de Bonnefoy appelée aussi Notre-Dame de Bonnefoy. Elle est située sur la commune actuelle du Béage, dans une propriété privée et ne peut se voir que de l'extérieur sauf visite guidée organisée uniquement sur rendez-vous, entre le 14 juillet et le 15 août ce que nous avons découvert sur place. Donc ce sera pour une autre année.
Un peu d'histoire...
La Chartreuse fut fondée en 1156 sur une terre donnée par Guillaume de Fay, alors Seigneur du Mézenc. C'est là, au cœur de la vallée de la Veyradeyre et de la forêt, que les Chartreux décident d'implanter un de leur monastère. C'est à cette époque la première abbaye implantée aussi haut en altitude (1310 mètres). Elle est soumise à un rude climat.
Les moines y vivent en autarcie grâce à la culture et à l'élevage. Ils mettent aussi certaines terres en fermage, exploitent les zones forestières, installent des viviers dans la rivière pour y élever des poissons. Ainsi, ils restent fidèles à leur règle de solitude et de silence, dans un lieu propice à la méditation.
Pillée par les Routiers en 1459 _véritables mercenaires qui sévissaient dans la région_ elle subira aussi de nombreux dégâts durant les Guerres de Religion.
Elle sera alors fortifiée en 1561 et pour cela le prieur utilise les pierres du grand cloître qu'il démantèle complètement. Cela n'empêchera en rien la Chartreuse d'être envahie en 1569 par les Huguenots et le prieuré d'être anéanti. Le cloître ne sera jamais reconstruit.
En 1606, une tour ronde est érigée pour soutenir l'église.
C'est ensuite en 1653 qu'un incendie ravage les bâtiments. La reconstruction de l'ensemble sera achevée trop rapidement et la Chartreuse sera prête à s'écrouler en 1722...
En 1728, elle est cependant à nouveau rebâtie. Ce sont les ruines de ces bâtiments que le visiteur découvre aujourd'hui.
Sous la Révolution, alors que les travaux de reconstruction sont inachevés et que la Chartreuse ne peut héberger que 9 prieurs, les bâtiments sont vendus comme biens nationaux.
Vers 1840, les nouveaux propriétaires exploitent les terres mais laissent les bâtiments en ruine. Les pierres sont ensuite utilisées ailleurs ou vendues. La Chartreuse servit donc de carrière.
On peut encore admirer la façade principale du pavillon d'entrée...
Le clocher de l'église, surmonté d'une croix en bronze de 7 mètres, ainsi que les murs latéraux de l'ancien édifice...
La maison du prieur est habitée par les propriétaires d'aujourd'hui. Elle a été un temps une colonie de vacances, d'où l'escalier extérieur (issue de secours).
Comme vous pouvez le voir en comparant mes photos avec la reconstitution datant de 1818 mise plus haut dans l'article, la maison des converts a totalement disparu ainsi que les autres bâtiments.
Des travaux de rénovation ont été entrepris depuis 2004 et sont toujours en cours.
A noter à la fin du XXe siècle, le cartulaire de la Chartreuse a été (re)découvert et a permis de préciser beaucoup d'éléments méconnus de son histoire, de l'époque de sa construction, à la fin du XIIIe siècle.
Si vous voulez en savoir davantage sur cette Chartreuse, vous pouvez consulter Wikipedia, mais aussi ce site d'un passionné (historien je pense ?) que j'ai découvert alors que je venais de programmer cet article.
A la recherche du glorieux passé de la Chartreuse de Bonnefoy... - Pérégrinations en Velay
A quelques encablures des sources de la Loire , entre Gerbier-de-Jonc et Mézenc, de singulières ruines nichées en fond de vallée, et protégées des regards indiscrets par une couronne de bois ...