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Le câprier que je possède dans mon jardin provençal, ne me fait pas encore de fleurs, je ne peux donc pas préparer mes propres câpres. Or dans la cuisine provençale, nous en consommons beaucoup...
En effet, le câprier est un arbrisseau épineux qui pousse à l'état sauvage uniquement dans les régions méditerranéennes en particulier sur l'île de Malte et au Moyen Orient où il prolifère. Mais on peut le rencontrer dans tout le sud de la France, en Provence, dans le Roussillon et le Languedoc, et jusqu'en Gironde où il s'est échappé des cultures, colonisant les zones rocailleuses de la garrigue.
Le mien a été transplanté au jardin et a eu du mal à s'adapter...
Le câprier est un arbuste grimpant qui peut atteindre 1 mètre de hauteur. Il est assez rustique, mais craint le gel (entre 0° et - 5°). Il aime en particulier la chaleur, le soleil et les sols rocailleux, voire aride.
Les câpres, ce sont les boutons floraux qui sont cueillis avant la floraison, quand ils ont encore la taille d'un petit pois.
Ils sont mis ensuite au vinaigre, au sel ou traités par la lactofermentation, afin d'être utilisés comme condiments.
On dit LA câpre, ce que j'ai appris depuis peu : je n'aurais pas mis ce nom au féminin !
Si le câprier est gros, vous pouvez aussi profiter au jardin de sa remarquable floraison...
Laissez alors l'arbuste produire des fruits, les câprons. Ceux-ci peuvent également être consommés au vinaigre et dégustés comme des cornichons...
Nous en reparlerons donc le jour où mon petit câprier sera devenu grand, si ce jour arrive !
A défaut donc, j'ai semé au printemps derniers des graines de capucine dans mon jardin de Haute-Loire. Les fleurs en salade, les bourgeons de fleurs et les fruits de capucines sont comestibles.
J'ai donc essayé de préparer des "câpres" de capucines...
Les capucines étaient superbes sous le climat de l'Auvergne (en Provence, il fait trop chaud !).
Le mot "câpre" en ce qui concerne les capucines est donc erroné, mais bon apparemment sur le net et sur les étiquettes des produits, il est employé.
Dans cette préparation, ce sont essentiellement les fruits qui sont utilisés et plus rarement les boutons floraux (donc exactement l'inverse du cas du câprier). Ils ont une saveur piquante et vous pouvez en goûter un cru, pour voir si vous aimez ça avant de les préparer en condiment !
Il suffit de les faire macérer dans du vinaigre d'alcool aromatisé avec des herbes, du vinaigre de cidre plus doux ou de les traiter par lactofermentation (dans une solution salée...).
Je vous donne donc ma méthode simplissime...
1- Stériliser un bocal avec une fermeture à caoutchouc et le retourner sur un torchon pour qu'il s'égoutte.
2- Faire bouillir 1/2 litre de vinaigre d'alcool (ou de cidre) avec 1 verre d'eau et des aromates : de l'estragon, du thym, du laurier, de la sauge, du romarin, des grains de poivre, de la coriandre si vous aimez... Vous avez le choix !
Stopper dès l'ébullition et laisser infuser et refroidir.
3- Tous les jours, soulever délicatement les feuilles et les fleurs du massif pour ramasser les fruits bien formés mais encore bien verts. Ils se présentent sous la forme d'une boule séparée en 3 lobes.
Si j'ai bien compris mes cours de botanique passés, lorsque le fruit devient sec, chacun de ces lobes constituera une graine.
Les lobes sont donc séparables, ce que je n'ai pas hésité à faire quand les fruits étaient trop gros.
4- Les placer dans une passoire et les rincer sous un filet d'eau. Bien enlever les petites bestioles fréquentes en été sur les fleurs.
Si votre capucine est envahi par les pucerons, ébouillanter les fruits et rincez-les rapidement sous l'eau froide. Je n'ai pas eu ce problème donc je ne l'ai pas fait.
5- Bien égoutter et essuyer consciencieusement les fruits.
6- Les mettre ensuite directement dans le bocal dans lequel vous ajouterez peu à peu le vinaigre aromatisé.
Attention ! Les fruits doivent en permanence être recouverts.
Evidemment, une fois mis dans le vinaigre, ils changent de couleur !
7- Quand le bocal est rempli à environ 2 cm en dessous de la fermeture, arrêter d'ajouter des fruits. Compléter en versant encore un bon centimètre de vinaigre aromatisé et fermer hermétiquement. Si vous n'aimez pas les préparations au vinaigre vous pouvez essayer d'ajouter un peu de sucre qui adoucira son acidité.
8- Mettre à l'obscurité et au frais et oubliez-les pendant au moins un mois. Mais ils sont encore meilleurs au bout de plusieurs mois. A vous de voir !
C'est facile à réaliser, gratuit ou presque et en plus on profite des fleurs au jardin où dans une jardinière.
Petite astuce : à la fin de l'été, quand la floraison se termine, ramasser tous les boutons de fleurs et les traiter de même !
En regardant bien ma dernière photo vous verrez que j'en ai glissé quelques-uns, juste pour tester...
Et pour ceux qui manquent d'idées pour consommer des câpres...Patrick sur son blog "La Cachina" propose cette semaine une recette d'omelettes aux câpres, et la conservation des câpres au sel, en plus de ses galéjades habituelles...
N'hésitez pas à aller le lire !
Omelette aux câpres du jardin + recette conservation des câpres au sel - La Cachina
Omelette aux câpres du jardin + recette câpres au sel Un petit cadeau tout d'abord, Jupi avec son papa, défense de rire, nan je ne suis pas une fille , la mode à cette époque était comme ça,...