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Pierre Tal Coat (en breton, son surnom "Tal Coat" signifie "front de bois") de son vrai nom Pierre Jacob, est un peintre breton, reconnu mondialement.
Né en 1905, Tal Coat est le fils d'un marin-pêcheur, tragiquement disparu durant la Première Guerre Mondiale. A treize ans, il devient d'abord forgeron, mais commence déjà à dessiner et à sculpter. Il est ensuite clerc de notaire, puis peintre céramiste en 1924, à la faïencerie de Quimper. Il dessine au crayon, au fusain, au pastel...sa campagne bretonne tant aimée.
C'est lorsqu'il monte à Paris en 1925 qu'il découvre Gauguin et d'autres artistes. Il s'inscrit en effet à l'académie de la Grande Chaumière, un lieu mythique situé dans le quartier de Montparnasse où sont passés les plus grands peintres, comme les amateurs. Pierre Tal Coat se cherche...
De 1934 à 1936, il se consacre à la sculpture, puis l'abandonne...
C'est Picasso qui influence d'abord ses œuvres picturales puis Francis Gruber qui est devenu son ami.
En 1940, il s'installe à Aix-en-Provence. Il deviendra ami avec le peintre surréaliste André Masson puis avec André Du Bouchet et Henri Maldiney.
Il se consacre alors aux natures mortes, puis il produit sa célèbre série sur les poissons, une série qui lui assurera le succès financièrement parlant.
En 1946, il s'installe même au "Château noir"...un lieu immortalisé par Cézanne dans le célèbre tableau "Vue vers la route du Tholonet près de Château noir" datant de 1900-1904, dont je vous ai parlé dernièrement.
Voilà le lien entre les deux expositions concomitantes au Musée Granet. Les deux artistes ont aimé les mêmes lieux à plusieurs décennies d'écart.
Tal Coat reviendra vers sa Bretagne natale dans les années 50 et y restera jusqu'à sa mort en 1985.
Pour une biographie plus détaillée, je vous conseille, si cela vous intéresse d'aller sur le site de l'artiste ICI.
Sur plus de 500 m2, le public provençal peut le découvrir ou le redécouvrir. L'exposition présente en effet plus de 180 œuvres lumineuses nous présentant son parcours.
Par choix, le conservateur du Musée Granet n'a pas voulu ne parler que de la période aixoise.
Il nous propose dont une rétrospective qui démarre par les débuts figuratifs du peintre, parfois très expressionnistes.
Puis le visiteur découvre une période plus abstraite, qui fait suite à son séjour dans la région d'Aix-en-Provence, de 1940 à 1956.
Sans entrer dans les détails, voici un bref aperçu de cette exposition.
Les photos ont été réalisées (encore une fois) avec mon téléphone portable.
Voici tout d'abord quelques huiles sur toile parmi les plus marquantes.
Vous reconnaîtrez au passage : "Nu et boeuf écorché" (1926) ; "Les raies" (1927) ; "Nu aux bas rouges" (1934) ; "La femme au manchon" (1936) ; et "La folle" (1936).
Années 1920-1930
Les autoportraits sont nombreux dans l'exposition. Le peintre se représente souvent dans ses années de jeunesse et jusqu'à la fin de sa vie. Dans les derniers tableaux, on ne voit plus son visage...il s'efface.
Voici quelques natures mortes...
"Le verre renversé" 1942 ;"Nature morte aux raisins et Coupe de fruit" 1943 ; "Pommes et poires" 1944.
Et quelques réalisations durant son séjour à Aix-en-Provence...
Quelques dessins et réalisations au fusain, au crayon ou à l'aquarelle...de 1927 aux années 70.
Entre les premières œuvres, qui datent des années 1920 et les dernières datant de 1980, une vie d'artiste s'est déroulée et le peintre et sa peinture ont évolué.
Il est vrai que découvrir Pierre Tal Coat que je ne connaissais pas du tout, juste à la suite de l'exposition Cézanne, est un peu déstabilisant pour le visiteur ! Les deux expositions se trouvent dans le même lieu en même temps.
Tal Coat a été surnommé "le peintre des peintres". C'était un homme doux et sensible, toujours soucieux à l'idée que le sujet ne soit pas reconnu, et inquiet à l'idée de ne pas faire comprendre et partager sa perception du monde.
Ses toiles le montrent bien, car ce sont des œuvres fortes parfois dérangeantes, toujours lumineuses et souvent poétiques, mais qui ne laissent pas le visiteur indifférent...
Un peintre épris de liberté, à découvrir si vous êtes dans la région pendant les vacances d'hiver.
L'expo dure seulement jusqu'au 11 mars, c'est donc très bientôt la fin !
J'ai dit "ciel", oui mais quand je dis "ciel", je pense toujours "lumière". Je ne vois pas de limite.