Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
Quand j'étais enfant, c'était un oiseau que je voyais fréquemment en Provence au milieu des près ou en bordure des chemins, surtout lorsque je passais mes vacances dans les Alpilles, chez mes grands-parents.
Les haies ou les arbres creux, que la huppe affectionne particulièrement, étaient encore bien présents dans notre environnement. Elle pouvait s'y abriter et s'y nourrir puisqu'elle est friande de toutes sortes d'insectes à l'état larvaire ou adultes.
Si on ajoute à cela, l'absence quasi totale de traitements à base de pesticides dans les cultures de l'époque, que ce soit les oliveraies ou les vignobles, on comprend mieux pourquoi aujourd'hui en Provence, entre autre, on ne voit presque plus de huppes dans les bois, les parcs et les jardins privés.
Si elle n'a plus rien à manger, elle s'installe forcément dans d'autres régions pour nicher, cela se comprend...
Au mois de mai, cela arrive encore que j'entende une huppe crier tôt le matin, alors que le jour se lève à peine. Son cri ne peut être confondu avec celui d'aucun autre oiseau..."hup-hup-hup". C'est cependant très rare de la voir passer au-dessus des toits, avec son vol ondulé caractéristique.
En tous les cas, cela faisait des années que je n'en avais pas vu, lorsque lors de ma visite au Grau-du-Roi, fin juin, avec mes amies, alors que nous nous promenions sur le chemin piéton qui longe les plages, nous sommes tombées subitement sur une huppe.
Elle était très occupée à piqueter avec son bec dans la terre sableuse du bord du chemin pour extraire des larves ou des insectes du sol, invisibles à nos yeux, sans aucun doute. Et je crois même qu'elle ne nous a pas entendu approcher !
Que cherchait-elle en gratouillant avec son bec dans le sol. Elle se nourrit de criquets, d'araignées, de scarabées, de termites dans les troncs d'arbre creux, de sauterelles, de fourmis ou de cigales, larves ou adultes ?
Je n'ai pas de réponse car il n'y avait pas grand chose au bord du chemin à part quelques pignes de pin décortiquées par des écureuils, mais peut-être colonisées par de petits insectes que je n'ai pas vu, mais elle, oui !
La voir juste là devant nous, a été un instant un peu magique, car nous n'osions plus bouger. Au fur et à mesure que nous avancions légèrement, elle reculait instinctivement d'autant...
Il faut dire qu'avec son plumage rayé de noir et blanc, son cou et son dos de couleur rose-orangé et son long bec effilé légèrement recourbé, elle ne passe pas inaperçue...
Le mâle, comme c'est le plus souvent le cas chez les oiseaux, est davantage coloré que la femelle, plus discrète. Je pense donc que celle que j'ai photographié était une femelle, car plus beige-rosé qu'orangé.
En tous les cas, cette huppe n'avait pas l'air d'avoir très peur de nous, il faut dire qu'il n'y avait pas grand monde ce jour-là en bord de mer et que nous sommes plutôt du style discrètes...
J'ai pu la photographier d'assez près, sans oser toutefois trop m'approcher de peur de la faire fuir.
Je l'ai trouvée craquante avec son petit air étonné, comme si elle nous surveillait du coin de l'oeil, mais impossible de la voir soulever sa jolie huppe, quel dommage !
Je ne savais pas que la huppe était un oiseau totalement protégé en France depuis 1981. Je l'ai appris en recherchant sur le net quelle était sa nourriture...
Encore un oiseau qui souffre de nos activités humaines...
Dès les premiers froids de l'hiver, elle migrera en Afrique et il faudra attendre les premiers jours d'avril, s'il fait beau, pour la voir revenir dans le sud de la France et un peu plus tard, au Nord...
Bon dimanche à tous !