Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
Comme je vous l'ai dit avant-hier, le musée se trouve au coeur même de la savonnerie Marius Fabre.
J'ai pris ces photos sans songer à demander l'autorisation. Si bien sûr quelqu'un du musée ou de l'entreprise Marius Fabre trouve à redire, je supprimerai cet article.
Mais ce serait dommage à mon sens car je veux juste faire connaître à mes nombreux lecteurs le patrimoine de ma région.
Hier par exemple, j'ai reçu plus de 1000 visiteurs sur le blog et je remercie tous ces visiteurs pour la plupart inconnus...Même s'ils ne vont pas tous forcément lire cette page, cela me paraît être une bonne raison de la conserver.
A l'époque où le savon était encore fabriqué de façon empirique, un entonnoir et un filtre à huile étaient utilisés pour filtrer l'huile et vérifier ainsi sa teneur et son dosage en acides gras. Une balance de précision permettait de peser les différents ingrédients...
Vous verrez au musée de nombreuses machines servant à découper et à mouler le savon...souvent à la force des bras.
Pour découper, on utilise par exemple dès la fin du XIXème siècle, cette coupeuse mécanique avec un système à retour d'équerre. Elle sert à découper les gros pains de savon de 35 kg sortant juste des mises. Une fois découpés en barres, la machine les retourne à angle droit pour les découper en cubes plus petits qui seront ensuite marqués.
Ce type de machine est toujours en usage aujourd'hui.
La mouleuse à bras, datant de la fin du XIXème siècle, était actionnée à la main. Le volant était tourné de façon à ouvrir complètement le moule à tulipe. Puis une fois lâché, il permettait au moule de se refermer et de marquer le cube de savon sur les deux faces...
Au début du XXème siècle, on utilise une machine électrique, appelée mouleuse frappeuse électique avec moule à tulipe qui remplacera petit à petit la mouleuse à bras. Elle sera utilisée jusque dans les années 1990.
En plus des machines, vous trouverez des outils indispensables pour travailler la pâte de savon...
Pour mélanger la pâte à savon dans le chaudron, les savonniers utilisaient un madre (je ne connaissais pas ce nom) avec un manche aussi long que celui du pouadou.
Le pouadou était utilisé pour enlever l'écume à la surface du savon directement dans le chaudron.
Avant l'invention de la goulotte en bois qui sert à transporter le savon chaud vers les mises, c'est avec ce pouadou que le savonnier le transportait, chaud, pour le faire refroidir dans les mises.
Un compas était utilisé pour marquer des repères dans les mises et ainsi découper des pains de taille identique (donc de même poids).
De nombreuses vitrines contiennent des moules, comme par exemple, le moule à tulipe très employé...
D'autres nous montrent des tampons en buis ou en laiton, et des médaillons utilisés toujours aujourd'hui pour marquer le savon.
Au XIXème siècle, les tampons étaient en buis et chaque savonnier détenait plusieurs marques déposées à l'Institut National de la Propriété Industrielle.
Chacune représentait un élément particulier : un objet, une plante, un animal et très souvent la vierge qui se trouvait dans chacune des salles de la savonnerie, au dessus de chaque chaudron, et qui veillait sur les maîtres savonniers et le secret de leur recette.
Enfin, d'autres vitrines nous présentent des anciens savons et leur emballage de l'époque...
La savonnette à ses débuts, était parfumée directement dans les mises.
Puis la fabrication a évolué : la pâte de savon parfumée qui va servir à la fabrication des savonnettes, est d'abord réduite en copeaux dès sa sortie du chaudron. Ensuite les copeaux sont agglomérés sous forme de boudin avec du beurre de karité. Et enfin, le boudin est découpé à la taille et à la forme désirées.
Une fois sec, le savon était transporté et stocké dans des caisses ce qui lui permettait de continuer à sécher.
Et voilà un aperçu de quelques savons en train de sécher sur des claies...
J'espère que cette visite vous a plu !
Depuis mon enfance et une visite scolaire, je n'avais pas remis les pieds dans une savonnerie...sauf pour me rendre à la boutique.
Bien sûr, les écoles qui désirent profiter de la visite peuvent prendre contact avec la savonnerie qui se fera un plaisir d'accueillir les enfants au Musée.
Demain, si vous le voulez bien je vous emmène faire un tour dans le quartier des savonniers de la ville...