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Depuis quelques années on parle beaucoup d'aromathérapie. Le mot vient du grec "arôma" qui veut dire "arôme"et de "thérapie" qui signifie "soin".
Il s'agit d'une thérapie qui permet de se soigner en utilisant les HE (=huiles essentielles) extraites des plantes. Il existe de multiples façons d'utiliser ces huiles essentielles. Certaines peuvent être absorbées par voie orale ou être inhalées, d'autres seront plutôt utilisées en massage de la peau (en mélange avec une huile sèche), d'autres enfin agiront par diffusion atmosphérique ou encore olfaction sur une bandelette neutre.
Tous ces modes d'utilisation sont complémentaires, chacun apportant ses bienfaits ou ses limites qu'il vaut mieux connaître car les HE sont puissantes et peuvent être toxiques employées à forte dose ou chez les personnes fragiles, les personnes âgées, les femmes enceintes ou les enfants en bas âge.
Depuis quand l'aromathérapie existe-t-elle ?
La majorité des essences de plantes connues aujourd'hui sont distillées depuis le XVIIe siècle.
Déjà durant l'Antiquité, les Romains, les Égyptiens, les grecs mais aussi les Indiens "distillaient" à leur façon les plantes aromatiques pour en extraire des arômes.
En Mésopotamie sur des tablettes sumériennes datant de plus de 4 000 ans avant J.-C. on retrouve gravées, des prescriptions médicales utilisant les plantes broyées ou chauffées puis mélangées à d'autres subtances.
En Chine, vers 2800 av. J.-C., livra dans son ouvrage de nombreuses recettes médicinales à base de plantes.
En Inde, l'ayurveda, le grand livre de la médecine indienne, préconisait déjà l'usage des plantes.
En Égypte des papyrus datant de 2800 ans avant J.-C. montrent que certaines plantes aromatiques comme l'origan, le genévrier, la menthe mais aussi certaines épices comme la cannelle entraient dans la composition de pommades ou d'onguents. Les Égyptiens utilisaient aussi les plantes pour embaumer les corps et pour certains rituels funéraires.
Au Moyen âge, ce sont les arabes qui maîtrisent les vertus des plantes aromatiques et durant les Croisades, ils diffusent leurs connaissances qui gagnent alors toute l'Europe. L'alambic aurait été mis au point par Avicenne, un médecin arabe... Mais les "parfums d'Arabie" ne sont pas faciles à trouver et les plantes méditerranéenes (romarin, lavande...) vont peu à peu êtres distillée.
La profession d'apothicaire (devenue pharmacien par la suite) apparaît en France à la fin du XIIIe siècle et utilise essentiellement les vertus des plantes.
Les plantes sont de plus en plus utilisées non plus seulement telles quelles mais après distillation. Au XVI°siècle, Ambroise Paré invente les "marmites à plantes", véritables baignoires thérapeuthiques qui guérissaient de nombreux maux grâce aux bains aromatiques.
C'est au XVIIIe que les premières "essences" de synthèse sont fabriquées. Elles aboutiront à la fabrication de l'eau de Cologne puis des premiers parfums de synthèse qui masqueront alors une hygiène souvent défectueuse.
Mais c'est seulement à la fin du XIXe siècle que les propriétés particulières de chaque plante vont être mises à jour. En 1928 le terme "aromathérapie" est créé pour parler de l'étude des essences de plantes.
C'est le chimiste français René-Maurice Gattefossé qui est considéré comme le père de l'aromathérapie moderne.
Une anecdote bien connu explique qu'il a fait en 1918 une découverte surprenante. Alors qu'il se brûle la main, il la plonge dans un récipient empli d'HE de lavande. La douleur s'estompe, la brûlure guérit rapidement. Ce résultat l'incite à poursuivre ses recherches pour démontrer les propriétés antibactériennes et cicatrisantes de la lavande.
Dans son ouvrage intitulé "L'Aromathérapie" et publié en 1931, il livre ses découvertes et décrit la relation entre la structure biochimique de l'HE et ses vertus.
Durant la deuxième guerre mondiale, le Docteur Jean Valnet soignait encore les blessures de guerre avec des HE. Dans son livre publié en 1964 et intitulé : "L'aromathérapie, traitement des maladies par les essences de plantes", il vulgarise ses découvertes fondamentales sur les HE et relance sans le savoir leur usage médical. Quatre médecins, Duraffourd, Lapraz, d'Hervincourt et Belaiche continuent les recherches et précisent les connaissances sur les propriétés des HE. L'aromathérapie devient un enseignement à part entière et une médecine naturelle de pointe. Vous trouverez d'autres renseignements sur le site ICI.
C'est la découverte de la pénicilline qui Elle avait été testée en 1943 sur des blessés de guerre et a valu le Prix nobel de médecine à plusieurs chercheurs en 1945 ( Fleming, Florey et Chain).
Enfin, en 1975, Pierre Franchomme découvre le «chémotype», véritable empreinte digitale de chaque espèce végétale. Chaque molécule active est actuellement bien connue ce qui permet de mieux cibler encore les actions thérapeuthiques de chaque HE. En fonction du sol, de la région, du climat, une plante développe des propriétés spécifiques parce que ses essences sont différentes. L'exemple le plus connu est celui du romarin.
- En Provence, l'HE est riche en camphre et agira au niveau cardiaque et neuromusculaire, mais sera (à haute dose) toxique pour le foie.
- Celui qui pousse au Maroc contient des oxydes qui agiront sur les bronches (1.8 cineole).
- celui qui pousse en Corse, riche en verbénone, agira au niveau du foie et de la digestion. Il est donc important de ne pas se tromper si on veut obtenir un résultat rapide.
L'aromathérapie n'est pas une thérapie nouvelle : elle existe depuis la nuit des temps et a permis à nos ancêtres de survivre pendant des millénaires sans l'intervention des médicaments modernes de synthèse.
C'est encore aujourd'hui une thérapie efficace et puissante qui repose sur des recherches scientifiquement prouvées dont on comprend parfaitement le mode d'action.
Le mot Alambic apparaît en 1265. Il vient de l'espagnol "alambico", qui provient de l'arabe "al inbiq" c'est-à-dire "vase à distiller", qui lui provient vient du grec ambix.
L'étymologie nous en dit long sur l'histoire !
Ci-dessous un alambic arabe utilisé au Moyen Age.
Pour info il faut 4 tonnes de pétales de rose pour obtenir 1 kg d'HE.
Classification des HE
Les HE ne sont pas classées selon les familles de plantes mais selon leurs composants, donc leurs propriétés.
Il existe quatre types d'HE :
Phénols : anti-infectieux, antibactériens à large spectre, viricides, fongicides, stimulants immunitaires. Par contre, les phénols sont dermo-caustiques, irritants pour la peau et les muqueuses et peuvent entraîner des brûlures. Ils sont également hépato-toxiques. Ce qui veut dire que les HE en contenant, prises en grande quantité ou sur de longues périodes, peuvent endommager le foie.
L'HE : Origanum compactum (origan) est extrêmement toxique car contient du carvacrol qui est une variété de phénols.
Exemples de plantes contenant des phénols : Clou de girofle, sarriette des montagnes, thym à thymol, certains eucalyptus, cannelle, poivre noir, etc.
Cétones : anticoagulantes, cicatrisantes, calmantes, sédatives à faible dose (1 à 2 gttes par jour). Par contre si on augmente les doses, l’effet peut être inversé. Les cétones peuvent alors être dangereuses pour le système nerveux, voire stupéfiante et épileptisantes.
Exemples de plantes contenant des cétones : hysope officinale, sauge officinale, romarin à verbénone, menthe poivrée, thuya, fenouil.
Aldéhydes : anti-infectieux, antibactériens, (idem phénols) anxiolytiques, calmantes. Les HE sont agressives pour les muqueuses si elles ne sont pas diluées.
Exemples : Melisse, verveine, citron, eucalyptus citriodora.
Coumarines : Neuro-sédatives, anti-convulsives, antispasmodiques, mais photosensibilisantes. Elles peuvent provoquer des tâches sur la peau si on s’expose au soleil.
Exemples : Bergamote, orange, citron, angélique.
tea-tree, citron, orange, mandarine (mais attention au soleil) et eucalyptus radiata.
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