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Aujourd'hui c'est le printemps et je me devais de vous emmener une nouvelle fois dans la nature afin de profiter de l'éveil du printemps, qui cette année chez nous est en retard (j'ai comparé avec les photos prises les trois années précédentes à la même date).
Nous retournons donc vers la Concernade (voir ICI la première partie) près du petit ruisseau du même nom qui coule toute l'année et sur lequel, dans le temps, se trouvaient d'ailleurs des moulins.
C'est un lieu très prisé des cyclistes, joggeurs ou randonneurs de tout âge.
Cet endroit est considéré (avec la chaine des Côtes qui séparent le village de la vallée de la Durance) comme un des poumons vert de la commune car de nombreuses cultures parsèment les bords du ruisseau et un berger y fait paître son troupeau.
Il n'est donc pas étonnant d'y trouver de nombreuses ruches. Il y a au moins deux apiculteurs différents sur le secteur.
Voici un petit aperçu des ruchers disséminés un peu partout en bordure des forêts. La plupart des ruches y passent l'hiver et le début du printemps puis, les apiculteurs les transhument vers les montagnes et, les voilà de retour à l'automne suivant !
La flore ce printemps n'offre aucune découverte majeure. Forcément, nous trouvons un panel de plantes méditerranéennes.
Dans les champs non labourés, ou les vignobles, nous trouvons dès le mois de décembre, tout l'hiver donc et jusqu'au début du printemps, de la fausse roquette (Diplotaxis erucoide) qui comme vous le voyez, s'étale formant un véritable tapis blanc qui prend tout l'espace laissé libre. C'est une plante très mellifère. Elle est très utile pour les abeilles car lors des hivers doux, elles peuvent ainsi se nourrir sans entamer leurs réserves stockées dans la ruche.
Au bord des chemins dans ce secteur de la commune, c'est la Crépide de Nîmes (Crépis sancta) qui domine, formant des tapis colorés de jaune à ne pas confondre avec le pissenlit qui fleurira plus tard dans la saison. La fleur de la crépide est plus petite et il y a toujours plusieurs tiges florales qui partent toutes de la même rosette de feuilles, le pissenlit lui, n'en a qu'une. La crépide est très mellifère et est souvent visitée par des abeilles sauvages ou autres insectes butineurs.
Comme le pissenlit, cette crépide est comestible. Il faudra donc ramasser la rosette de feuilles à l'automne ou au début de l'hiver_ comme toujours avant la floraison_ si vous voulez la consommer en salade. Le seul souci est de la reconnaître à ce stade.
C'est une plante méditerranéenne qui petit à petit, gagne les régions plus au Nord. Elle s'est adaptée en passant de la garrigue à la ville, où on peut la trouver même sur les trottoirs.
La Barlie de Robert (Himantoglossum robertianum) appelée aussi Orchis géant ou Orchis à longues bractées, est toujours aussi belle et c'est la première orchidée qui fleurit dans la garrigue en nombre, elle aussi au bord des chemins ou des champs cultivés et cela, dès la fin du mois de février.
Je n'avais jamais vu cette plante fleurie. C'est un petit carex, la Laîche de Haller (Carex halleriana) que j'ai trouvé très joli et délicat. Ce carex peut pousser des bords de la méditerranée jusqu'à plus de 2000 mètres d'altitude, mais uniquement sur les sols calcaires et très secs.
Côté arbustes, le laurier-tin (Viburnum rugosum) appelé aussi viorne-tin ou laurentin, envahit les bordures de forêts. Ses fleurs sont blanches ou rosées et très odorantes. C'est un arbuste très mellifère qui va permettre aux abeilles de se nourrir alors que l'hiver est encore là, comme elles le font avec le romarin, abondant aussi dans ma région et qui lui, fleurit dès janvier.
Chez nous, en Provence comme sur tout le pourtour méditerranéen, le laurier-tin est une plante sauvage endémique, elle n'est pas échappée des jardins, mais vous pouvez facilement en planter dans votre jardin bien à l'abri si vous habitez dans le nord.
Un autre arbuste très mellifère, le prunellier (Prunus spinosa) parfume les bordures de chemin. Il pousse dans toute la France. C'est un arbuste qui forme des haies naturelles infranchissables pour les animaux car ses rameaux sont piquants. Il peut devenir envahissant car ses fruits, les prunelles avec lesquels on peut faire de la liqueur, entre autre, sont facilement disséminés par les oiseaux.
Enfin, le Nerprun alaterne (Rhamnus alaternus) forme aussi de beaux buissons et fait partie de la flore méditerranéenne typique. Son feuillage est persistant mais c'est une plante considérée comme toxique bien qu'autrefois elle ait été utilisée dans la pharmacopée populaire pour soigner les anémies et les articulations douloureuses.
Je vous avais déjà montré ce Mahonia rampant (Berberis repens) qui se colore en rouge et ne perd pas son feuillage. Il serait lui par contre, échappé des jardins, les fruits sont disséminés facilement par les oiseaux.
Ces plantes pour l'instant ne nous montrent que leur rosette de feuilles bientôt elles fleuriront : Chardon-Marie (Silybum marianum) ; Arum d'italie (Arum Italicum) et Erodium bec-de-cigogne (Erodium ciconium).
La Ficaire (Ficaria verna) par contre a quelques rares fleurs. Elle est rare en Provence car il lui faut un sol plutôt humide, on ne la trouve donc qu'au fond des vallons.
Les iris des garrigues (Iris lutescens) de couleurs variés (blancs, jaunes, ou violets...) commencent à peine à fleurir dans les zones rocailleuses.
Les muscaris à grappe (Muscari neglectum) forment aussi de beaux tapis y compris dans les jardins qu'elles colonisent facilement.
Les sangliers en recherche de nourriture (glands et champignons) ravagent la surface du sol.
Et c'est avec ces chevaux, une autre vue du troupeau de moutons et ces poules et canards en liberté que l'on retrouve aussi dans le secteur que se termine mon article du jour. J'espère qu'il vous a plu.
Prochainement, nous retournerons un peu dans la Drôme, enfin, comme d'habitude...si vous le voulez bien !