Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
Aujourd'hui je vous propose une balade en Provence. J'espère ne pas vous lasser mais moi, je ne me lasse pas du printemps qui transforme les paysages, ni de la flore que je redécouvre chaque année, avec toujours un immense plaisir.
Actuellement, les champs de vignes ont tous été taillés et les espaces entre deux plantations, labourés. La terre apparait donc dénudée, quasiment sèche car plusieurs jours de vent sont passés par là. Certains champs sont plantés de céréales et donc très verts, dans d'autres encore, des plantes ont déjà repoussé grâce aux pluies abondantes du mois dernier.
Au bord des vergers et des sentiers, nous trouvons à présent des tapis de Crépides (ou crépis) de Nîmes (Crépis sancta) dont je vous ai déjà parlé dernièrement (voir ICI). Cette année, il y en a partout.
Au milieu de ces champs de crépides, beaucoup de plantes sont encore à l'état de feuillage sauf la superbe Ornithogale, ou dame-de-onze-heures (Ornithogalum divergens), et le discret Bec-de- grue à feuilles de ciguë (Erodium cicutarium).
Quelques arbustes fleurissent en jaune, ce sont des Coronilles glauques (Coronilla glauca).
Au bord des chemins dans les zones ensoleillées, on découvre aussi les discrètes ophrys : l'Ophrys araignée (Ophrys sphegodes) et l'Ophrys brun (Ophrys fusca).
Nous prenons souvent ce sentier un peu sauvage qui passe sous les pins et les chênes verts et blancs. Il a été entièrement "nettoyé" par le passage des pluies diluviennes que nous avons eu en mars.
Un terrier s'ouvre en haut d'une petite falaise. Qui se cache là, je ne sais pas...sans doute un renard, car l'entrée de celui du blaireau est toujours très propre, ou alors c'est un terrier abandonné...
Lui aussi espérait que je ne le verrai pas ! C'est un Pigeon ramier (voir fiche ICI).
Plus loin, la forêt a été éclaircie. De nombreux pins d'un âge vénérable ont été coupés. Pour connaître l'âge des pins coupés, il faut compter les cernes (les anneaux de croissance). Ils ne sont pas faciles à compter car inégaux en épaisseur selon les années, favorables ou pas à la croissance de l'arbre, et les accidents de parcours liés donc au climat mais aussi à la présence ou pas de lumière. On notera aussi en particulier pour la seconde coupe que le cœur de l'arbre est excentré. L'arbre était peut-être penché et a donc été exposé à plus de lumière d'un côté que de l'autre (?).
Au cœur des cernes, il y a une différence de couleur, la partie claire est le bois de printemps, la partie foncée le bois d'été de la même année, marquant une croissance ralentie.
L'étude de ces cernes est une véritable science : c'est la dendrochronologie.
Je compte environ 55 cernes pour le premier et environ 70 pour le second en agrandissant mes photos sur mon écran. Sur le second, on voit bien une balafre comme si le tronc avait été fendu puis avait cicatrisé (foudre ? cassure due au vent ?). Seul un spécialiste pourrait nous le dire.
Dans des champs depuis longtemps en friche, de nouvelles plantations ont fait leur apparition et une allée bordée de jeunes plants a été créée. Les jeunes arbres ont été protégés par des filets...il y a en effet quelques chevreuils (je n'en ai vu qu'une seule fois cependant, ils savent rester discrets) et ils sont friands de jeunes pousses.
Et c'est avec cette trace de pas d'un petit marcassin, que se termine mon article du jour. Mon mari a mis son couteau en guise d'échelle, pour que vous puissiez évaluer la petite taille de cette empreinte pourtant dans la boue.
Prochainement, nous resterons encore un peu en Provence, enfin, comme d'habitude... si vous le voulez bien !