Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
Leur hofje _ ou hospice _ était aménagé sur le même modèle que celui pour réfugiés huguenots où Piet avait travaillé dans sa jeunesse, rue du Périgord à Toulouse. Toute personne dans le besoin y avait été la bienvenue. A présent, seize ans plus tard, Minou et lui s'occupaient de dizaines d'enfants déplacés, victimes innocentes des guerres en France et dans les Dix-Sept Provinces, qui se retrouvaient à Amsterdam. Des réfugiés comme eux. C'était pour le couple une chance d'exprimer leur gratitude envers la ville qui leur avait offert l'asile.
Ce roman est la suite de "la Cité de feu" présenté récemment sur mon blog (voir ICI).
Nous sommes en 1572 et nous retrouvons Piet et Minou Joubert. Ils vivent depuis 10 ans à présent à Puivert dans le domaine qui appartient désormais à Minou. Ils ont ainsi pu y accueillir de nombreux huguenots qui ne savaient pas où aller.
Les Guerres de Religion continuent à ravager la France…mais un espoir nait car la régente Catherine de Médicis a réussi à projeter, dans un souci d'apaisement, le mariage de sa fille Marguerite de Valois, dite Margot, et Henri de Navarre, jeune chef des réformés, futur Henri IV.
Alors que Piet et Minou se préparent pour se rendre au mariage qui doit avoir lieu à Paris, des événements dramatiques se produisent à Puivert : Un tireur réussit à blesser gravement Alis, la sœur de Minou. Qui était visé ? Sans doute Minou car elle était la seule à monter chaque jour en haut du donjon...
Leur père succombe au choc provoqué par ce drame. Piet et Minou décident de partir tout de même pour Paris pour assister au mariage tant attendu par les huguenots. Il laisse donc Alis aux bons soins du docteur Gabignaud.
Marta leur petite fille de 6 ans et Jean-Jacques encore bébé, les accompagnent ainsi que la tante de Minou, Salvadora.
Là-bas juste après le mariage, alors que les tensions sont à leur comble dans la ville, l’amiral de Coligny qui est sous la protection d’Aimeric, le frère de Minou et d’Alis, est assassiné…c’est le début du massacre de la Saint-Barthélemy.
Marta, qui, à sept ans, a toujours été curieuse de nature et intrépide, lassée d’attendre qu’on l’emmène visiter la ville s’est sauvé. Et alors qu’on incite le couple à quitter la ville, elle reste introuvable.
Persuadés qu’elle a été enlevée ou tuée, ils sont obligés de l’abandonner. Aidés par Cornelia, venue de Hollande révéler à Piet des informations sur ses origines, ils vont gagner Amsterdam et s'y installer.
L'auteur de la lettre était un cardinal français, un homme puissant. Elle ne pouvait se permettre de lui refuser une réponse. Sa demande d'information concernant l'enfant et sa mère, formulée en termes clairs et raisonnables, semblait inoffensive. Il n'y avait pas lieu de s'inquiéter. Et pourtant, Mariken devinait une malveillance sous la semblance officielle des mots...
Les soldats commencèrent à enfoncer toutes les portes où n'étaient pas peintes une croix blanche et, brusquement, Piet comprit : les croix servaient à distinguer les maisons catholiques de celles appartenant à des huguenots et les brassards à différencier les attaquants de leurs victimes...
Ce n'était pas un acte de meurtre isolé contre Coligny. L'intention était de tous les tuer.
Voilà un roman historique très intéressant qui nous fait voyager de Puivert à Paris, puis Amsterdam, Chartres, et le domaine d'Evreux.
Cet opus fait le lien pour moi qui aie lu les trois tomes dans le désordre entre le troisième que j’ai lu en premier "la Cité des mers" (voir ICI) et le premier lu ensuite et présenté hier "La Cité de feu" (voir ICI).
Les années passent et dans chacun des opus, on retrouve Piet et Minou. Ils vieillissent mais sont le lien entre les différentes générations. Il s’agit donc aussi d’une saga familiale divertissante et plaisante à lire.
Les rebondissements, les complots, les secrets attisent la curiosité du lecteur et donnent envie de poursuivre la lecture de cette trilogie. Le ton est fluide et le récit suffisamment rythmé pour qu'il n'y ait aucun temps mort.
Les événements historiques sont véridiques et l’ambiance de chaos, la cruauté des faits, la terreur qui règnent dans les rues de Paris, ne peuvent que frapper le lecteur durant cette lecture qui relate ces terribles journées que l'on a surnommées le massacre de la Saint Barthélémy.
On retrouve dans ce roman, outre la famille de Minou et Piet, le terrible Vidal (= le cardinal Valentin) qui continue à les traquer avec l’aide de son fils illégitime qui comme lui a une belle mèche de cheveux toute blanche, mais je ne vous dirai rien de ses raisons que vous découvrirez en lisant ce livre.
Comme vous le savez à présent, je préfère lire des romans historiques qui ne ressemblent en rien à des documentaires sinon je m’y ennuie, ce que j’ai découvert finalement assez récemment, car il y a peu, dès qu’on me parlait de roman historique, je prenais la fuite, la faute à mes enseignants d'histoire qui n'ont toujours su que provoquer de l'ennui chez moi, sauf pour l'histoire du XXe siècle...
Kate Mosse a été comparée à Ken Follett pour ses capacités à donner «une patine romanesque à l’Histoire de France».
Donc je peux vous dire que cette trilogie est parfaitement accessible, facile à lire, prenante, bien écrite et bien traduite et qu'elle peut constituer un cadeau idéal en cette période de Noël qui approche à grands pas pour tous les fans d'aventure, de saga familiale (avec leurs secrets cela va de soi) et de romans historiques.
Bonnes lectures !
"Si nous quittons Paris maintenant, dit-elle, la voix brisée, nous ne saurons jamais ce qui est arrivé à Marta. Nous passerons le reste de nos jours à nous interroger. Ne comprends- tu pas ? Cela nous détruira..."