Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
Mes amis, c'est ma grand-mère qui m'a appris l'importance de raconter sa propre histoire, de ne pas se laisser représenter par les mots d'autrui. Des mensonges qui piègent et emprisonnent. Aussi, en ces derniers instants, j'ai une ultime question à vous poser, une question à laquelle je me trouve encore moi-même incapable de répondre.
Naît-on meurtrière ou le devient-on ?
Nous sommes au début du XVIIe siècle à Paris.
Louise Reydon-Joubert vient tout juste d'arriver d'Amsterdam avec ses grands-parents qui l'on élevé depuis la mort de sa mère, cruellement assassinée des années auparavant. Elle doit recevoir, le jour de ses 25 ans, l'héritage de son père, qu'elle n'a pas connu. Issue d'une famille de protestants qui a été condamnée à l'exil, Louise est toute à sa joie des jours à venir et languit de revoir son oncle qui fait partie de la cour du roi.
Louise sent que Piet, son grand-père qui l'accompagnera chez le notaire malgré son grand âge et sa santé qui diminue de jour en jour, est inquiet mais elle ne sait pas que sa grand-mère Minou souffre d'un cancer, et que ses jours sont comptés.
Ravaillac assassine Henri IV et la mort du roi remet en question la tolérance religieuse envers les protestants. Les grands-parents doivent repartir en urgence à Carcassonne. A la mort de sa grand-mère, Louise qui ne peut retourner à Amsterdam décide de réaliser son rêve : devenir capitaine de bateau.
Dix ans plus tard à la Rochelle, la ville est devenue un des berceaux de la contestation religieuse et le symbole de la résistance contre les catholiques dont la ferveur a été démultiplié par le roi Louis XIII.
Sur le port, une petite fille enterre son frère jumeau. Martyrisée par sa mère, prête à tout, elle se déguise en garçon pour tromper son oncle qui accepte de l'employer dans son entreprise de vin. Prénommé à présent Giles, elle va grandir en apprenant tout ce qu'il faut savoir pour reprendre l'entreprise. Mais l'oncle est sauvagement assassiné lors d'une soirée mondaine.
C'est ainsi que Giles fait la connaissance de Louise, qui le réconforte, le cache, comprend qu'il a un secret qu'il ne peut dévoiler et s'attache à lui. Il embarque sur la Vieille Lune, dont elle est à présent propriétaire...
Traqué par sa mère dont il subit le chantage permanent, tenu au secret sur son sexe et les événements du passé, Giles va démarrer une nouvelle vie très éloignée de celle qu'il connaissait.
Leur rencontre avec Marco Rossi, enlevé par des corsaires durant son enfance, et réduit en esclavage, marquera à jamais un tournant définitif dans leur épopée maritime...
Minou savait que face au deuil et au chagrin, les gens retournaient aux traditions qui leur étaient familières, qu'ils trouvaient refuge dans les coutumes et les prières qui avaient soutenu, à travers les âges, ceux qui étaient las et cherchaient le repos.
Plus que tout au monde, Louise aurait voulu commander un bateau. Ne pas voyager à son bord comme simple passagère ou représentante de la compagnie, sur de courtes distances entre les différents ports où leurs navires étaient amarrés, mais en tant que véritable matelote...
Elle avait toujours voulu partir à la découverte de la "terra incognita", naviguer avec les étoiles et le vent, voir des baleines...
J'apprends en rédigeant ces lignes que ce tome fait partie d'une série intitulée "la Cité" et qu'il en constitue le troisième opus ce que j'ignorai lorsque je l'ai emprunté à la médiathèque. Et franchement, cela ne m'a pas du tout gênée lors de ma lecture. Les tomes précédents relatent donc sans doute, l'histoire des ancêtres de Louise ce que finalement je découvrirai plus tard si je peux les emprunter un jour en médiathèque.
Voilà donc un thriller historique plaisant à découvrir découpé en six grandes parties plus un épilogue qui vous fera voyager de Paris à Amsterdam, La Rochelle puis au milieu de l'Atlantique vers les îles Fortunées.
J'ai beaucoup aimé ce roman historique qui se déroule sur fond de conflits religieux entre catholiques et protestants, parce qu'il est aussi un formidable roman d'aventure maritime et constitue en plus une épopée familiale, avec ses rebondissements, ses secrets de famille, et une intrigue suffisamment intéressante pour nous donner envie de ne pas lâcher le roman. J'ai été ferrée dès les premières pages, et bien entendu, je n'ai pas été indifférente au combat quotidien de ces deux jeunes femmes pour conquérir leur liberté de vivre et...d'aimer.
C'est un roman facile à lire, plaisant, bien écrit et apparemment bien traduit qui m'a permis de faire connaissance avec Kate Mosse, appelée la reine du thriller historique !
De plus, cette histoire de vengeance personnelle, de piraterie (et d'amour mais chut !) se passant durant une grande partie du livre sur les mers, me permet de participer encore une fois au Book Trip en mer de Fanja qui se termine à la fin du mois.
Et plus loin, dans les ports barbaresques et les villages côtiers de Lancerotte, des histoires se répandaient, portées par la brise. Evoquées à voix basse d'abord, puis plus fort à mesure qu'elles gagnaient en crédit. Des rumeurs qui mentionnaient un vaisseau fantôme traînant avec lui un nuage d'effluves toxiques qui empêchaient de respirer, brûlaient les yeux et boursoufflaient la peau...
Surtout, on disait que le vaisseau fantôme était commandé par une femme, une diablesse, une créature monstrueuse et en même temps si belle, faisant près de trois mètres, les cheveux couverts d'un long foulard rouge, qui changeait en pierre tout homme osant la regarder. Un être qui n'était ni tout à fait de la terre, ni tout à fait de la mer.