Seul l'avenir le dira : Chronique des Clifton 1 / Jeffrey Archer

L'histoire se passe dans les années 20 à Bristol, en Angleterre.

Harry Clifton né en 1920, est un jeune garçon qui s'ennuie à l'école. Fils d'un docker, mort pendant la guerre, et d'une serveuse, il passe ses journées dans les docks en cachette de son oncle et de sa mère qui ignorent qu'il fait souvent l'école buissonnière. C'est là qu'il va rencontrer le vieux Jack, qui vit dans un wagon aménagé. Il exerce le métier de veilleur de nuit pour l'entreprise de la famille Barrington, propriétaire de la compagnie maritime qui règne sur les docks, entreprise qui employait le père de Harry et emploie désormais aussi son oncle.

Jack va peu à peut s'attacher à ce jeune garçon dont il semble connaître la famille et les secrets. Il arrive à persuader Harry de retourner à l'école pour faire plaisir à sa mère mais avant tout parce qu'il a tout de suite remarqué qu'il était particulièrement intelligent. 

Mais Harry a un autre don, il a une voix de soprano remarquable, et intègre la chorale de la paroisse. C'est grâce à sa voix et à son instituteur qui lui fait rattraper son retard scolaire, qu'il va obtenir une bourse de choriste lui permettant de rentrer à l'école de Saint Bède. 

Cela va changer le cours de sa vie. Il a maintenant de nouveaux amis dont Giles Barrington, le fils de l'ancien patron de son père, fils rebelle d'une famille riche ayant créer depuis des générations une véritable dynastie en s'enrichissant grâce à sa flotte marchande. Et il fait également connaissance avec Deakins, un élève de condition modeste qui lui aussi a obtenu une bourse. Harry a désormais l'espoir de poursuivre des études ce que sa condition sociale ne lui permettait pas d'espérer. 

Mais un lourd secret de famille va entraver le cours de sa vie.

Cela fait vingt ans que des mensonges, des non-dits et des trahisons opposent la riche famille Barrington et la famille Clifton. La révélation de la vérité est indispensable...

Voilà le premier tome d'une série que je ne connaissais pas et que j'ai empruntée suite aux conseils de ma bibliothécaire. L'histoire de ce premier opus s'étale de 1920 à 1940, au tout début de la Seconde Guerre mondiale. Le lecteur suit le jeune Harry de son enfance à son adolescence et au début de son passage à l'âge adulte. 

La famille Clifton est pauvre c'est le moins qu'on puisse dire depuis que le père a disparu dans des conditions qui restent mystérieuses aux yeux de Maisie, la mère. Il a été décidé par la famille de ne jamais dévoiler la vérité à Harry et de lui faire croire que son père était un héros de guerre ce qui est vrai mais qui n'est en rien la cause de sa mort. Maisie est courageuse et bien décidée à faire tout ce qui est en son pouvoir pour que son unique fils réussisse dans la vie. C'est un personnage féminin très attachant : elle est pugnace, courageuse, prête à tenir parole quoi qu'il advienne...

Le contexte historique est dépeint avec juste ce qui est nécessaire au lecteur pour être compréhensible, car le sujet principal n'est pas là, il s'agit bien d'une saga familiale avec ses secrets, ses manigances, ses trahisons et une histoire d'amitié, d'entraide...et d'amour très romanesque soit dit en passant, ce qui fait du bien.

Le livre est bien écrit, prenant. L'écriture est fluide  et l'auteur est un conteur-né ce qui rend cette lecture addictive et agréable. 

La construction du roman est assez classique puisque l'auteur donne la parole à chacun des personnages principaux qui vont tour à tour s'exprimer pour raconter les événements selon leur propre point de vue. Mais ce faisant, l'histoire prend de la profondeur puisque chaque fois le lecteur apprend quelque chose de nouveau sur la famille et découvre  les événements sous un angle différent. Peu à peu, le puzzle se met en place...autour de Harry.

Je ne sais pas encore si je lirai les sept opus de la série qui sont tous dans mes deux médiathèques mais pourquoi pas car, la fin de ce premier tome donne suffisamment envie de savoir ce qu'Harry va devenir...pour me donner envie d'emprunter le second opus et le lire entre deux lectures moins romanesques.