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Montclar-sur-Gervanne est un petit village de la Drôme où nous n'étions jamais allés. Les habitants sont appelés les Montclarois et les Montclaroises. La commune s'étend sur 29,6 km2 et compte environ 190 habitants (6.4 habitants au km2). La plus grande ville à proximité est Crest, située à une dizaine de kilomètres. La commune est proche du Parc naturel régional des Baronnies provençales.
Ce village fortifié est tranquille et plein de charme. Perché sur les contreforts du plateau du Vercors, il domine la vallée de la Gervanne, d'où son nom. Les alentours étaient joliment fleuris et le temps était clair lorsque nous l'avons visité en juin dernier.
Un peu d'histoire...pour ceux que ça intéresse !
On retrouve la trace du Castrum de Monteclaro dès 1168. Il appartenait alors au fief des Dauphins. Il deviendra Montclard (avec un "d") en 1578 et passera de main en main jusqu'à la Révolution, d'abord aux Artaud d'Aix en 1263, puis aux Mévouillon en 1288, puis à nouveau aux Artaud quatre ans après. Les Comtes de Valentinois deviennent ensuite les seigneurs en 1298, mais ils partagent leurs biens avec des coseigneurs. Ce sont ensuite les Papes qui en font l'acquisition en 1450, et deviennent seigneurs de Montclar mais eux-aussi conjointement aux Arbalestier, aux Grammont et aux D'Eurre (qui donneront leur portion aux Reynaud, puis aux Montoison en 1530). A ce stade, les Grammont qui ont acquis la portion appartenant aux Arbalestier vers 1715, deviennent alors Seigneurs de Montclar avec les Latour jusqu'à ce que par alliance, ces derniers cèdent leur droit aux Virieu en 1755.
Avouez qu'il y a de quoi se perdre !
Avant la Révolution, le bourg appartenait au Diocèse de Die. Sa petite église, déjà dédiée à Saint-Marcel, dépendait d'un prieuré uni depuis le XIVe siècle à la cathédrale de Valence.
De l'époque médiévale, il ne reste que le donjon (?) en ruine, que je n'ai pas vu, unique vestige du château entièrement détruit en 1474, le vingtain et la petite église Saint-Marcel de Montclar, église romane fortifiée datant du 12e que je vous montrerai dans mon prochain article, mais que vous pouvez voir sur ma première photo en tête d'article.
Du parking en contrebas du village, on grimpe par un petit sentier ombragé qui se poursuit par un escalier.
L'entrée principale du village se fait par l'unique porte conservée aujourd'hui, la porte Bayard, qui est encadrée par deux tours carrées. Autrefois un chemin de ronde permettait de faire le tour des remparts.
La porte et la ruelle qui la prolonge, portent le nom du célèbre chevalier Bayard, de son véritable nom Pierre Terrail de Bayard, né à Pontcharra dans le Dauphiné vers 1475, et mort au combat à Rosavenda en Italie, le 30 avril 1524. Il fut surnommé le "chevalier sans peur et sans reproche".
Il devint célèbre par sa bravoure et son courage et sa légende est bien ancrée dans la mémoire des habitants de la région qui commémorent cette année les 500 ans de sa disparition. Il a joué un rôle important durant les Guerres d'Italie aux côtés de François Ier, et s'est distingué à Marignan en 1515. Mais c'est grâce à ses actions en tant que Gouverneur du Dauphiné et de Grenoble (ville dans laquelle sa statue trône sur la place Saint-André) qu'il a acquis sa popularité dans la région où plusieurs lieux publics portent son nom.
Les maisons sont toutes alignées le long du mur d'enceinte qui daterait du XIVe siècle et qu'on appelle le vingtain. Il est par endroit renforcé par des contreforts.
Au Moyen Âge, le vingtain était un impôt qui donnait le droit au Seigneur de s'approprier le vingtième de la production agricole de l'année. Ce gain lui permettait d'entretenir ses biens et donc ses murailles entre autre.
Les maisons sont très jolies, certaines cachées ou intégrées aux remparts ou aux tours.
Mais bien entendu, ce sont aussi les détails pris dans les ruelles qui font le charme de ce village. Les portes anciennes sont nombreuses.
Les fenêtres aussi...vous en avez aperçu certaines sur les remparts.
Les linteaux sont parfois constitués d'une simple poutre en bois comme vous avez pu le voir sur mes photos précédentes, ou sont en pierre de taille. Les arcs de décharge sont le plus souvent en pierres ou en briques.
Voici d'autres détails, une plaque de cocher et d'autres plaques signalétiques, photographiées lors de la balade.
Et c'est avec ce petit cimetière, situé au cœur du village dans un jardin que se termine la visite du village de Montclar-sur-Gervanne. Prochainement, nous grimperons au-dessus du village pour nous rapprocher de la petite église Saint-Marcel, enfin comme d'habitude...si vous le voulez bien !