Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
Nous avions déjà fait l'année dernière une petite balade similaire dans le Parc du Monastère de Sainte-Croix (voir ICI). Il y avait d'ailleurs une autre expo que vous pouvez revoir si cela vous tente en cliquant tout simplement sur le lien. Ce parcours forestier est très agréable et sans difficulté.
Le sentier descend en zigzag au milieu des arbres (je vous ai montré les arbres et les paysages la semaine dernière ICI). En plus des pins, reconnaissables facilement à leur tronc, on trouve aussi de nombreux érables, des chênes, des ifs ainsi que des arbres fruitiers comme des pruniers ou des cognassiers.
Au cœur de la végétation, un arbre rare attire les regards, c'est un genévrier thurifère ou genévrier à encens (Juniperus thurifera). Appartenant à la famille des Cupressacées, c'est une espèce méditerranéenne menacée. Il peut mesurer jusqu'à 12 mètres ce qui explique que je n'ai pu photographier que le tronc et un des rameaux parmi les plus bas. Impossible de faire d'autres photos. Les feuilles ressemblent à des écailles. Le bois est très dur, quasiment imputrescible. Cet arbre a été utilisé pour fabriquer de l'encens (d'où le nom commun) mais aussi des piquets pour tutorer les vignes et parfois comme bois de chauffage.
J'apprends en rédigeant ses lignes qu'il existe un site dans les Hautes-Alpes (Saint-Crépin pour ceux qui connaissent) où un sentier aménagé permet de découvrir de nombreux individus âgés de plusieurs siècles dont un remarquable qui aurait atteint l'âge vénérable de 1000 ans, et dont le tronc mesure plus de 7 mètres de circonférence. J'aimerai beaucoup aller le découvrir un jour.
En dehors de ce genévrier, c'est bien évidemment la flore du sous-bois qui a attiré notre attention lors de la balade. Elle est variée et proche de celle de la Provence malgré l'influence de la montagne, le Plateau du Vercors est tout proche.
La Petite pervenche formait des tapis au sol mais n'était pas encore fleurie.
La céphalanthère rouge est une orchidée à surveiller de près, moins fréquente que sa cousine germaine à longues feuilles qui elle, fleurit en blanc.
C'est une plante très jolie à protéger qui a totalement disparue aux Pays-Bas, ce qui pourrait arriver chez nous hélas. Si elle fait l'objet d'une préoccupation mineure dans la plupart de nos régions, et bien qu'elle soit encore abondante dans le sud-est, dans les zones de forêt et jusqu'à environ 1800/2000 mètres dans les Alpes, elle est protégée ailleurs. On la considère même en danger d'extinction dans les Pays-de-Loire et en Haute-Normandie, en danger en Île-de-France et dans le Lot-et-Garonne, vulnérable dans le Centre et en Champagne- Ardennes, ces données pouvant évoluer d'une année à l'autre.
Découverte pour la première fois, il y a peu de temps, lors de ma balade en Provence le long de la Touloubre (ICI), voilà que je la retrouve ici pour la seconde fois de la saison ! Il s'agit bien de la même plante parasite du lierre, l'orobanche du lierre, sa couleur pouvant varier du violet au rose brunâtre.
La ballote noire est une plante médicinale connue pour ses propriétés sédatives et antispasmodiques. Elle est donc anti stress et soigne aussi tous les spasmes, des maux de ventre à la toux persistante. Il faut ramasser les sommités fleuries en été, les faire sécher et en faire des tisanes.
Dans les prairies ensoleillées, on peut bien entendu retrouver la sauge des prés, une espèce commune, très mellifère qui peut aussi être implantée dans les jardins.
Toujours au soleil, la Potentille rampante encore appelée herbe à 5 feuilles ou quintefeuille colonise les prairies en friche. Elle est considérée comme rare dans tout le sud de la France tout simplement parce qu'elle aime les zones un peu humides. C'est une plante qui indique la teneur du sol en azote, une teneur liée à la présence des hommes (cultures, élevages...).
Ses feuilles sont comestibles en salade, mais je n'ai pas eu l'occasion de la goûter.
Un peu partout, dans les clairières, les prairies ou bords des chemins, on peut retrouver la vergerette annuelle ou sa cousine, la vergerette rude avec laquelle on peut la confondre (son inflorescence est simplement moins resserrée et les poils de la tige moins raides, donc tout est relatif...). Toutes les vergerettes sont des plantes invasives.
L'orchis bouc est très abondant cette année, je le vois partout ! Il en est de même des orchis pyramidalis.
Précieuse est l'aigremoine eupatoire. Non seulement elle est entièrement comestible (fleurs et feuilles) crues ou cuites, mais en plus une fois séchée, elle donne une tisane délicieuse aux multiples vertus en particulier digestive. En plus, elle soignerait les enrouements, l'asthme, les troubles cardiaques et tous les troubles circulatoires.
La Molène floconneuse est une plante mellifère intéressante encore une fois pour la préservation de la biodiversité en particulier pour les abeilles sauvages et domestiques et autres insectes butineurs.
Elle serait également comestible pour les hommes mais toxiques pour le bétail, alors franchement je n'ai pas testé, en plus les poils de ses feuilles ne doivent pas être spécialement appétissants !
C'est sa cousine "le bouillon blanc" qui a des vertus médicinales.
Attention par contre au lotier corniculé, plante fourragère encore cultivée aujourd'hui et souvent échappée des plantations, qui est une plante considérée comme toxique car contient de l'acide cyanhydrique. C'est cependant un bon engrais vert et elle a son utilité dans votre prairie et dans la nature car c'est une plante mellifère dont le feuillage nourrit pas moins d'une douzaine de chenilles d'espèces différentes.
La coronille bigarrée ou coronille changeante car change de couleur selon l'endroit où elle pousse, aime autant le sous-bois que le plein soleil. Pas contrariante, elle s'adapte à tous les sols, tous les climats, tous les milieux et tous les jardins ! Elle forme des touffes qui s'étalent peu à peu et la floraison peut durer deux mois. De plus, elle enrichit le sol et est très mellifère. Mais rien n'est parfait car cette plante qui est un bon fourrage pour les ruminants est toxique pour les chevaux.
Arrivés au mur de clôture qu'il faut longer un bref instant, on remonte le long d'un sentier ombragé par des cognassiers jusqu'au monastère. Là se trouvent des plantes échappées des cultures ou aimant les sols enrichis pas les troupeaux.
Le cabaret des oiseaux était utilisé autrefois pour carder la laine.
La consoude officinale est une plante intéressante au jardin car elle a de multiples propriétés mais attention DANGER ! Elle est censée être comestible avec modération (jeunes pousses et jeunes feuilles, crues ou cuites) et peut être donnée au bétail mais elle présenterait une toxicité légère à ne pas négliger et donc mieux vaut s'abstenir d'autant plus que les feuilles peuvent se confondre avant la floraison avec la digitale très toxique.
Le mieux est donc de l'utiliser au compost, qu'elle enrichit ou comme purin en laissant macérer la plante dans de l'eau. Et de laisser les insectes la butiner car elle est très mellifère.
En usage externe cependant, elle ne présente pas de signes de toxicité. Elle peut être utilisée comme cataplasme en cas de fractures, de foulures, d'hématomes, de luxation et même de crise de goutte.
Consoude officinale (Symphytum officinale) et Consoude du Caucase (Symphytum caucasicum) fleurs bleues
Danger absolu avec ce cerfeuil enivrant appelé aussi cerfeuil penché ou cerfeuil des fous. Il doit son nom au fait qu'avant la floraison, l'ombelle est penchée, elle se redresse ensuite. Sa consommation attaquerait le système nerveux et provoquerait un déséquilibre ressemblant à celui de l'ivresse. C'est une plante très toxique donc pour l'homme et le bétail qui peut provoquer des paralysies, des troubles nerveux mais aussi digestifs. C'est une plante très commune au bord des routes et des sentiers comme la plupart des plantes de la famille des Apiacées. On peut la confondre avec le cerfeuil sauvage comestible et avec d'autres plantes de la même famille encore plus dangereuse voire mortelle (comme la cigüe) alors par prudence abstenez vous de la ramasser car leurs différences sont subtiles.
De plus, la plupart des plantes de cette famille possèdent un latex irritant, lequel au soleil, peut provoquer des brûlures sur la peau. Ne les ramassez pas pour vos bouquets.
A noter, il y a beaucoup d'oiseaux dans le parc, l'endroit étant classé refuge LPO.
Ainsi se termine mon article du jour, prochainement nous ferons une petite halte dans le jardin botanique, enfin comme d'habitude si vous le voulez bien et si vous n'êtes pas lassés de découvrir la flore de nos régions.