Le blé de la Sainte Barbe

En Provence, comme je vous l'ai déjà dit maintes fois, au risque de vous lasser, les préparatifs de Noël dans les maisons commencent le 4 décembre. 

Ce jour-là, une jolie tradition encore très vivace dans la région, réunit toute la famille, même à distance. Il faut en effet semer le blé de la Sainte Barbe, blé qui peut être complété ou remplacé par les lentilles ou même les pois chiches. 

La tradition veut que l'on plante le blé provenant de la récolte de l'année précédente dans trois coupelles. 

L'important est de placer les grains sur du coton, puis de disposer les coupelles près d'une fenêtre ensoleillée et d'arroser ensuite modérément tous les jours. 

Et de réciter en le plantant (avec l'accent si possible !)

« Quand lou blad vèn bèn, tout vèn bèn ! »

Quand le blé va bien, tout va bien !  ce qui veut dire "Blé bien germé, c'est la prospérité pour toute l'année".

Dès le 24 décembre, ces coupelles seront placées sur la table de noël, ornées de rubans dorés, ou rouges. Elles y resteront jusqu'à la fin des festivités et seront ensuite placées dans la crèche. 

En Provence, on trouve ces petits sachets de blé partout, de la boulangerie aux jardineries, en passant par les marchés de Noël et les moyennes surfaces. Ils sont vendus au profit d'œuvres humanitaires. L'occasion aussi donc de faire une bonne action.

Qui était Sainte Barbe ?

Souvent représentée sur les vitraux dans les églises, ou sous forme de statut avec la palme du martyr, une plume de paon ou en train de fouler son père du pied, Sainte Barbe, encore appelée Sainte Barbara a vécu à la fin du IIIe siècle en Phénicie sous le règne de l'empereur Dioclétien. 

La légende qui l'entoure veut que son père Dioscore, un riche païen, décide de la marier à un homme qu'il a choisi pour elle. Elle refuse ce parti et décide de se consacrer au Christ. Son père en colère décide alors de l'enfermer en haut d'une tour comportant deux fenêtres. Durant l'absence du père, un prête se faisant passer pour un médecin, s'introduit dans la tour et baptise la jeune fille. A son retour, elle annonce donc à son père qu'elle est désormais chrétienne et qu'elle a fait percer une troisième fenêtre afin de symboliser la trinité. Le père furieux met le feu à la tour. Mais la jeune fille réussit à s'enfuir et à se cacher.  Retrouvée par son père, elle va être condamnée au supplice. Mais quand son père finit après de nombreuses tortures à la décapiter, il est aussitôt frappé par la foudre... 

De son surnom de "femme barbare", le prénom de Barbara lui est resté. Elle est devenue le symbole du feu divin d'où son statut de patronne des pompiers, des mineurs et de tous les métiers en lien avec le feu, les explosifs et la foudre. 

Ce que j'aime dans la Sainte Barbe c'est que c'est une fête qui a des origines païennes. En effet, à l'origine ce sont nos ancêtres qui craignant que la terre nourricière oublie de reprendre vie au printemps, semaient dès le mois de décembre des grains de blé qu'ils allaient ensuite, à la fin de l'hiver planter en offrande dans leur champ.

C'est aussi une fête qui me rappelle mon enfance, et qui a toujours été pour moi le symbole de mes origines, le blé pour mes ancêtres maternels provençaux et les lentilles pour mes ancêtres paternels originaires de la région du Puy-en-Velay. 

Si vous voulez en savoir plus vous pouvez aussi taper dans le moteur de recherche du blog "Blé de la Sainte Barbe". Certains de mes articles à ce sujet, pas toujours les mêmes d'ailleurs, apparaissent chaque année sur la première page des moteurs de recherche. C'est dire si cette tradition intéresse encore les gens. 

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