Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
Aujourd'hui, je vous propose de terminer la découverte de quelques-unes des plantes médicinales, comestibles ou aromatiques, du Jardin botanique du Monastère de Sainte-Croix dans la Drôme, visite commencée ICI et ICI, pour ceux que cela intéresse et qui auraient raté mes précédents articles.
Nous allons découvrir d'autres familles de plantes connues pour leurs vertus.
Je vous rappelle que je ne suis en rien une spécialiste même si ce sujet m'intéresse depuis très longtemps (mon premier livre sur le sujet, je l'ai acheté dans les années 70, donc ça commence à dater !).
Famille des Acanthaceae.
Dans le jardin, des Acanthes à feuilles molles (Acanthus mollis) forment de jolis massifs. Tout le monde connait cette plante car la feuille a souvent servi de modèle pour réaliser des sculptures sur les chapiteaux des églises. Tout le monde reconnait donc la plante aisément quand on la découvre dans les jardins où elle est souvent considérée comme une plante invasive, vu qu'elle se reproduit rapidement non seulement par dissémination de ses graines, mais aussi par multiplication végétative, donc par des fragments de racines, ou des drageons souterrains. Personnellement, je ne l'ai jamais croisé à l'état sauvage, pourtant elle pousserait sur tout le pourtour méditerranéen, en particulier dans les sous-bois, à l'ombre des ormes mais jamais au delà des 300 mètres d'altitude.
J'ignorais totalement ses vertus médicinales. La plante est en effet utilisée depuis l'Antiquité pour ses vertus diurétiques et antidysentérique. Sa racine et ses feuilles sont émollientes, la plante étant particulièrement riche en tanins et en mucilage. Les feuilles fraiches broyées peuvent être appliquées en cataplasme sur des brûlures, des piqûres d'insectes et les dartres, sans aucun danger ou contre-indications.
Famille des Papaveraceae.
Les Pavots somnifères (Papaver somniferum) ou pavots des jardins sont superbes, leurs fleurs sont très grandes ! On appelle aussi ce pavot, le pavot à opium. Son usage est donc à réserver dans les cas de graves troubles du sommeil et avec les conseils d'un phytothérapeute. Vous trouverez facilement sur internet de nombreux articles sur cette plante, ses vertus et surtout ses dangers car son usage est à réserver à des cas très particuliers, vous vous en doutez.
Famille des Rosaceae.
La grande pimprenelle (Sanguisorba officinalis) aime les sols calcaires et humides. Elle est commune en France, sauf en Bretagne.
Elle a des vertus reconnues grâce à la richesse en tanins de sa racine. La racine est également hémostatique, anti hémorragique et anti-diarrhéique.
Ses feuilles, comme celles de la petite pimprenelle (Sanguisorba minor) que l'on trouve plus fréquemment en Provence, sont comestibles et peuvent être mélangées à des salades vertes au printemps, ou cuites et consommées comme des épinards dans une omelette par exemple. En tisane, séchées, elles ont des vertus digestives.
Les pimprenelles étaient autrefois cultivées dans tous les jardins potagers.
Voilà une autre plante appartenant à la famille des Rosaceae.
L'aigremoine (Agrimonia eupatoria) appelée aussi Aigremoine des Anciens, thé du Nord ou thé des bois, est une plante très connue elle-aussi dans les campagnes. Les fleurs et les feuilles peuvent être récoltées en juillet-août pour être séchées. Les fleurs peuvent être incorporées fraiches aux salades, les feuilles peuvent être consommées cuites.
L'aigremoine est cicatrisante, désinfectante, anti-inflammatoire, antitussive, dépurative, diurétique, astringente.
La tisane réalisée avec 1 cuillère à soupe de plante sèche, pour un mug, est très agréable à consommer, d'où son nom de "thé". En décoction, on peut en faire des gargarismes et des fumigations pour soigner les affections ORL hivernales (enrouements, maux de gorge, toux, rhumes...)
Famille des Geraniaceae.
Le Pélargonium à forte odeur (Pélargonium graveolens) est une plante sauvage à odeur de menthe originaire d'Afrique du Sud.
Cependant j'apprends en rédigeant cet article que sous ce nom latin de Pélargonium graveolens, sont regroupés de nombreux hybrides qui sont en fait des cultivars utilisés en phytothérapie et aromathérapie dont l'odeur rappelle plutôt la rose et que l'on regroupe sous le nom commun de Géranium rosat, plante bien connue sous forme d'HE.
Comment s'y retrouver donc ? Je ne sais pas si le géranium que j'ai pris en photos est l'espèce sauvage, ou bien un cultivar, dont les vertus insecticides, entre autres sont très connues, mais aussi les usages en parfumerie, puisque certains d'entre eux sont toujours cultivés dans la région de Grasse.
Si vous voulez connaître les vertus du Géranium rosat (un hybride donc) je vous invite à cliquer ICI, mais bien d'autres sites en parlent en détails.
A suivre donc, si j'ai l'occasion de voir cette plante en fleurs, de retourner sur les lieux froisser ses feuilles ou obtenir de plus amples renseignements à l'accueil du monastère.
Enfin une dernière plante intéressante appartient à la Famille des Borraginaceae.
C'est la Consoude officinale (Symphytum officinale), une plante très fréquente dans les jardins humides, rare dans le sud-est de la France. Il en pousse en abondance dans mon jardin de Haute-Loire. C'est une plante médicinale utilisée depuis plus de 2000 ans pour ses propriétés anti-inflammatoires, émollientes et cicatrisantes. En usage externe, elle ne présente aucune contre indication et était autrefois utilisée en cataplasme pour consolider les fractures, ou soigner les plaies, crevasses, et autres problèmes de peau.
Dans les campagnes, on l'utilisait aussi comme plante fourragère grâce à sa haute teneur en protéines, mais aussi dans l'alimentation humaine (soupes ou salades). Cependant son usage abusif par voie interne n'est pas recommandé. Elle contient en effet des alcaloïdes (les pyrrolizidines) toxiques pour le foie si consommée à fortes doses. La plupart des pays ont interdit ou fortement restreint son utilisation. La France et l'Allemagne autorise son emploi par voie externe uniquement et à faibles doses (en cure par exemple de courtes durées).
Enfin, pour terminer cet article qui clôt, comme je vous l'ai annoncé, notre visite du village de Sainte-Croix, du Monastère, de son parc et de son jardin botanique, voici les consignes d'arrosage qui expliquent que vu les restrictions d'eau forcément, depuis l'année dernière, les plantes ont bien souffert.
La semaine prochaine, nous allons encore un peu rester dans la Drôme pour profiter des fleurs de montagne, avant l'automne, qui arrive à grands pas, enfin comme d'habitude...si vous le voulez bien !