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Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...

Les envolés / Étienne Kern

Gallimard, 2021

Gallimard, 2021

Les aéroplanes s'élèvent, les aéroplanes s'écrasent. La nuit tombe, les étoiles brillent à peine moins fort, un jour passe et d'autres fous prennent la relève.
Franz est à sa fenêtre. Il regarde le ciel. Il ne rêve pas de grandeur, d'envol, de gloire. Il laisse les rêves aux autres. Il veut être aimé. Il veut faire le bien. Offrir quelque chose à ce monde qu'Antonio, son ami, a quitté à jamais.

L'expérience du vertige n'est pas la peur de tomber mais le désir de sauter.

A ceux qui l'écoutaient, il parlait des nuages et des larmes, de ces mondes lointains, de toutes ces choses de la terre et du ciel que ne savent que les enfants et les fous.
Mais la plupart du temps, il ne disait rien.

Nous sommes le 4 février 1912. Un homme s'élance dans le vide du premier étage de la tour Eiffel devant une trentaine de personnes, des journalistes, des policiers et des badauds. Il ne survivra pas. 

Il  avait trente-trois ans et s'appelait Franz Reichelt. Tout le monde l'avait mis en garde lorsqu'il a informé ses proches de son intention de tester lui-même, en remplacement d'un mannequin, ce qu'il espérait être le premier "costume-parachute-d'aviateur", un costume qui une fois déployé, ressemblait aux ailes d'une chauve-souris. 

Il avait déposé son brevet d'invention en règle, avait reçu l'autorisation de sauter mais il sera le premier mort en direct capté par une caméra. 

L'envie de créer cet étrange costume lui est venue après que son ami Antonio Fernandez se soit tué, laissant derrière lui une veuve et un bébé nouveau-né. Il n'avait pas pu s'extraire à temps de son avion.

Franz était un homme discret, peu expansif sur ses émotions. Ses motivations pour aller au bout de son projet ne sont en rien égoïstes, bien au contraire : il veut offrir sa découverte à ceux qu'il aime !

 

Fasciné par cet exploit qui a viré au drame, l'auteur a voulu se pencher sur la vie de cet homme venu de Bohême qui exerçait au début de sa vie, le métier de tailleur pour dames. Il a voulu comprendre pourquoi cette passion l'avait pris au point de tourner à l'obsession.

Le lecteur découvre tout de la vie de Franz : sa vie amoureuse, ses amis, ses tourments. Il s'immerge dans le Paris de l'époque, se rend à la rue Gaillon dans le quartier de l'Opéra où cet homme vivait une vie discrète de labeur. 

Car l'auteur avec beaucoup de talent, fait revivre sous nos yeux le début du XXe siècle, les belles robes et la dentelle, le Paris poétique et cette fabuleuse tour Eiffel qui aurait du être démontée mais est toujours là aujourd'hui. 

 

Voilà un petit livre tendre et pudique qui nous parle de passion, de folie, de ce qui pousse les hommes à vouloir se surpasser, à trouver un sens à leur vie, à croire que c'est ce que les autres attendent d'eux, alors que souvent, il n'en est rien. 

C'est un livre émouvant et poétique, où les objets ont une place discrète mais non moins importante : la robe de taffetas gris ramenée de son pays natal et exposée dans la vitrine, la fontaine du parc où il va se ressourcer, le petit parachute en bouchon qu'il a fabriqué pour Alice, la petite fille de son employée qui croit en lui. 

Le roman alterne deux voix, celle du récit de la vie de Franz et en italique celle de l'auteur qui le tutoie et nous explique comment il a été fasciné par les images de son saut dans le vide, puis comment il a appris à le comprendre, et le lien qui peu à peu se fait dans son esprit, avec ses propres êtres aimés.

En effet, hanté par les images du film retraçant la chute (ce film peut être visionné sur youtube si vous le désirez) et ce qu'il apprend sur ce passionné, l'auteur mêle avec beaucoup de délicatesse, la vie réelle de Franz Reishelt et sa propre vie, se souvenant de ses propres disparus qui eux aussi se sont un jour envolés tout comme les aviateurs et aventuriers de l'époque qui n'ont eu de cesse de vouloir tester leurs inventions au péril de leur vie. 

Par petites touches, l'auteur nous pousse à retrouver nos envolés, à penser à leurs rêves qui ne sont plus, à ce qu'ils ont été pour nous ou pour nos ancêtres, et nous permet de renouer en douceur à notre propre histoire personnelle. Voilà pourquoi ce livre nous va droit au cœur. 

C'est un premier roman à découvrir.

Prix Goncourt du Premier roman en 2022. 

Un grand merci à Emma qui l'a présenté ICI sur son blog,  à la blogueuse de T Livres ? T Art ? ICI dont je ne connais pas le prénom (ou le surnom) , ou encore à celle de Notre jardin des Livres ICI. Merci à toutes les trois de m'avoir donné envie de découvrir ce roman. 

A lire pour compléter ma chronique l'article ci-dessous très intéressant. 

Elle aimait la manière qu'il avait de vous regarder, sans vous juger, comme si votre seule présence était une joie.

Un jour il rentrerait chez lui. Il n'était pas le sien, ce monde où les toits, les façades vous dérobent la vue du ciel. Il passerait la porte un soir d'automne, traverserait ce qu'il y a à traverser, longerait des fleuves, parviendrait au village, secouerait la poussière de ses pieds et s'offrirait, vulnérable et radieux, aux regards de ceux qu'il avait quittés.

Les gens que nous aimons, nous ne pouvons rien pour eux.

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F
Donner des ailes à nos rêves pour défier la pesanteur mais ps seulement. Voler est bien le plus vieux rêve de l'homme, Icare en fut le premier à se brûler les ailes... <br /> Ici, Franz Reichelt, saute du haut de la Tour Eiffel dans une tenue d'homme "chauve-souris" Croire à son envie et être sûr de réussir... <br /> Aujourd'hui, 110 ans plus tard, des parachutistes chevronnés effectuent des vols en combinaison gonflable : vol en wingsuit..<br /> Retournant dans le passé, il n'y a plus qu'à plonger dans cette lecture pour en saisir la poésie et le charme autour d'un tel défi.<br /> Merci pour cette présentation.<br /> Amitiés des Farfadets du Poitou. . .
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G
Je ne connaissais pas cette histoire, et si tu dis qu'il est émouvant et poétique... pourquoi pas
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B
J'ai beaucoup aimé ce livre. Etienne Kern est venu l'année dernier à la Librairie Pérotin Maison de la Presse de Roussillon, nous le présenter. Cela me fait drôle cette histoire. Et de voir le film en direct sur You Tube.<br /> Ta chronique est excellente Manou, je vais effectuer un COPIER/COLLER avec le lien de ton blog. Je suis amie sur Facebook avec Etienne.<br /> Je te souhaite un doux après-midi et je t'embrasse très fort.<br /> Bernadette.
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V
Je l'ai lu et aimé, mais pas autant que toi, je pense. J'y ai trouvé quelque chose d'un peu trop léger, qui a manqué de profondeur. Mais le roman est à lire, oui.<br /> http://doucettement.over-blog.com/2022/10/les-envoles-d-etienne-kern.html
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B
Je le note dans ma liste.
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P
J'ignorais qu'il y avait un Goncourt du premier roman. Il a l'air sympa, celui-ci...
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V
je note, j'aimerai beaucoup lire ce livre, l'histoire de cet homme, c'est intéressant. gros bisous Manou. cathy
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C
bonjour<br /> toi par contre bien ancrée dans tes lectures, pas d'envol, tu arrives à capter tout notre attention<br /> bisous
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G
Je ne m'intéresse pas pas à l'aviation, cela dit si je croise ce titre qui sait???? <br /> Mais EN ce moment entre Musées, balades, jardin et aller voir mon petit fils jouer il ne reste pas beaucoup de temps à la lecture <br /> Bonne journée à toi Manou :)
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A
Merci pour cette mise en lumière. J'ai maintenant envie d'en apprendre plus sur cet homme.
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J
Bonjour Manou, Le Goncourt du premier roman , ce n'est pas rien comme récompense ! C'est un sacré coup de pouce pour continuer dans ce beau métier. Je découvre grâce à toi " Les envolés" d'Étienne Kern est comme une introspection sur l'intimité d'un gomme qui a commis un acte fou .. incroyable .
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A
J'ai compris.. à lire.<br /> <br /> Que sont devenus nos rêves ? Il faut que je me souvienne. Bises
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M
Bonjour Manou,<br /> ce bouquin m'intéresse, je le télécharge!<br /> Merci pour la présentation.<br /> Bisous.<br /> Bon après-midi,<br /> Mo
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M
Merci pour ta confiance ! Je n'ai pas regretté ma lecture. Bisous
C
jusqu'où peuvent nous conduire nos rêves ? <br /> L'idéal qu'il s'efforçait d'atteindre l'a dépassé, et il est tombé ...<br /> non, je ne connaissais pas cette triste aventure qui aurait pu mieux tourner, et qui est à découvrir ...<br /> amitié .
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L
Je connaissais vaguement l’histoire car il fut une époque où je m'intéressait à l'aviation. Par contre je n'aurais jamais retrouvé le nom de cet homme. Quand je l'ai lu, je me suis dit qu'il avait un nom prédestiné .... Reich = empire, (H)eld = héros.<br /> De tous les temps, l'homme a rêvé de voler, en prenant quelquefois des risques inconsidérés .... Après Icare, Léonard de Vinci a imaginé des engins volants. <br /> Bisous et belle journée.<br /> Lavandine<br /> Nouvel article du 12 juin :<br /> https://auboutdelalorgnettelavietoutsimplement.fr/balcons-et-ferronneries-4/#comments
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M
C'est grâce à eux que les gens d'aujourd'hui peuvent prendre l'avion !! Bisous et une très belle journée
P
Bonjour Manou, Je ne connaissais pas du tout cette histoire. Poursuivre ses rêves à en perdre la vie !<br /> Merci beaucoup pour le temps que tu sais si bien nous donner. Belle semaine à toi. Bises
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B
bonjour Manou , merci pour tes coms et souvenirs ! ça oui tu étais au 1 ere loge !! , et là ce livre va plaire à Danièle j'en suis sur ! ça a l'air si beau à lire et une belle histoire et ++++ merci +++++ gros bisous de nous deux A+
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E
Bonjour Manou. C'est un livre qui me plairait sans doute. La persévérance et la créativité me touchent. Bonne journée et bisous
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L
Je ne connaissais pas cette histoire. Merci pour la découverte, mais le livre en lui-même ne m'attire pas<br /> Bisous et bonne semaine
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C
un livre que je ne connaissais ps du tout tout comme l'histoire de cet homme qui a sacrifié sa vie pour tester son invention. merci pour la découverte, je note. bises.celine
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