Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
Aujourd'hui nous allons découvrir un autre mur à (ou des) abeilles qui se trouve sur la commune d'Eyguières.
Je vous rappelle que ce genre de construction s'appelle "apié" ou apier, en Provence. Je vous ai déjà expliqué leur utilité en particulier ICI, la semaine dernière.
Ces murs conçus pour protéger les ruches contre les intempéries et les prédateurs, sont entièrement bâtis en pierre sèche et font partie du patrimoine rural de ma région.
Il existe donc des apiés de différentes tailles selon les besoins des apiculteurs. Ils peuvent être familiaux ou conçus pour la commercialisation du miel ou de la cire.
Le mur à abeilles que je vous montre aujourd'hui est tout simplement magnifique. Il comporte une centaine de niches sur trois hectares, certaines encore en cours de restauration. Il a été découvert suite à un incendie dans les années 50 et se situe à côté de petits bâtiments en ruine. Le site serait une ancienne ferme apicole.
Eloigné des villages les plus proches, bien à l'abri du Mistral glacial de l'hiver, et exposé plein sud, il est idéalement installé au cœur de la garrigue, en pleine nature sauvage.
Personne ne sait jusqu'à quand ce site a été utilisé.
Depuis 2015, la restauration a été effectuée par une association locale intitulée "Les chemins du patrimoine".
Le site est entouré par un mur en pierre sèche.
Très vite, face à nous, se trouvent les ruines d'une petite maison. Elles ont été nettoyées et sécurisées par les bénévoles de l'association, les tuiles mises à l'écart et les murs restants protégés des intempéries.
A l'intérieur, on découvre un puits-citerne qui permettait de stocker l'eau de pluie récoltée à partir de la toiture, grâce à un astucieux système de tuyaux. Bien entendu le raccordement est cassé, mais vous pouvez sans peine l'imaginer.
L'eau devait servir à l'usage personnel de l'apiculteur qui vivait peut-être là plusieurs mois en saison, ou toute l'année (?), mais aussi à la boisson des bêtes présentes sur la ferme apicole et bien entendu des abeilles car on trouve à l'extérieur un bassin au sol.
L'apié est disposé sur plusieurs restanques. Certains bancaus alentours (prononcer "bancaou") montrent qu'il était entouré de cultures, des oliviers en particulier. Les murs de soutènement de chaque bancau sont donc creusés de niches dans lesquelles l'apiculteur plaçait les bruscs ou les palhous, selon l'époque comme je vous l'ai déjà expliqué dans mon dernier article mis en lien.
Voici ces restanques.
Et quelques-unes de ces séries de niches vues de plus près et sous différents angles de vue.
Autour de cette zone centrale, on trouve quelques niches isolées souvent blotties entre deux rochers ou ensevelies sous la végétation et pas encore dégagées par les bénévoles de l'association.
Et c'est avec cette dernière vue sous le beau ciel bleu de Provence que se termine mon article du jour, j'espère qu'il vous a plu.
Bonne fin de semaine à tous !