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Nous reprenons aujourd'hui la balade commencée lundi dernier ICI. Nous voilà arrivés à l'Epi du Deffens qui se situe au bord de la Durance.
De cet endroit au bord de l'eau on peut soit à vélo, soit à pied, longer la rivière dans un sens ou dans l'autre.
Ce site a été aménagé sur le thème des galets de la Durance.
De nombreux panneaux pédagogiques expliquent la formation des galets et le cheminement qui leur permet au fil de l'eau, de prendre leur forme caractéristique. A l'origine des galets, les roches qui constituent la chaine des Alpes.
Sous l'action du gel et de l'érosion donc (pluie, neige...) les roches se détachent des parois, sont entrainées dans les pentes et se retrouvent dans l'eau. Là elles vont être roulées dans le courant, transportées par la force de la rivière, se briser en morceaux plus petits, qui seront roulés et émoussés à leur tour, jusqu'à prendre la forme caractéristique des galets. Ils sont très solides et sont toujours utilisés comme matériaux de construction.
Sur ces panneaux on découvre aussi les différentes roches que l'on peut trouver dans le lit de la rivière, mais aussi des indications précieuses sur la faune et la flore. A noter que vu le mauvais temps que nous avons eu ce jour-là, un vent très fort et froid, nous n'avons vu des oiseaux que de très loin et je n'ai pas fait de photos.
En ce qui concerne les galets, certains sont très rares comme les galets de variolites.
Il s'agit au point de vue géologique d'une roche volcanique de type basalte mais de couleur vert foncé. Elle présente comme vous le voyez sur mes photos des sortes de pustules de couleur claire qui ressemblent à des boutons de variole (d'où son nom).
Si je vous parle de ces roches, c'est parce qu'en France, on ne les trouve que dans le lit de la Durance ou dans les Alpes donc, directement dans des affleurements.
Ces galets de variolite, sont également surnommés des pierres à venin ou pierres de piquote, voire carrément pierres à serpent. Elles font donc l'objet de croyances populaires et entraient dans la pharmacopée des campagnes. Elles étaient le plus souvent échangées par les bergers de la région. Une fois en possession de leur nouveau propriétaire, elles étaient frottées et lustrées pour polir la surface.
En dehors de la Provence, aussi bizarre que cela puisse paraître, on les retrouve en Haute-Loire (et toute l'Auvergne) mais aussi dans le Dauphiné et le Languedoc. Elles étaient utilisées pour soigner les morsures de vipères (leur aspect rappelant les écailles de ce serpent), ou soigner le venin des crapauds, ou encore pour calmer les piqures d'insectes.
Voilà une des méthodes employées dans le Velay :
Le gros galet de variolite (ou des galets plus petits...jamais plus de 20) était mis à demeure à tremper dans de l'eau. La personne piquée devait alors boire une partie de cette eau, le restant étant versé sur la plaie. Le mal était alors censé être repoussé à l'extérieur du corps. On soignait ainsi les animaux et les hommes. Certaines de ses croyances étaient encore d'actualité à la fin du XXe siècle dans certaines familles.
Je n'ai pas testé la solution, mais l'histoire de la pharmacopée populaire et des hommes m'intéresse beaucoup. C'est une longue histoire qui ne peut se résumer en quelques phrases. Peut-être aurons-nous un jour l'occasion d'en reparler si j'arrive à avoir quelques informations plus précises sur ces usages par des altiligériens de souche.
A défaut de rechercher des galets dans le lit de la Durance, les jours de beau temps, vous pouvez céder à l'appel de la sieste ou d'une courte pause, face au paysage.
Voilà à quoi ressemblera la vue sur les bords de la Durance, une fois bien installés sur les chaises longues...
A cet endroit on remarque que les bords sont très secs ce qui n'est pas le cas habituellement mais je rappelle que l'eau de la Durance est bloquée en amont par le barrage de Serre-Ponçon, construit pour limiter les crues dévastatrices de la rivière à la fin des années 50.
Habituellement, des eaux sont relâchées régulièrement surtout à la fonte des neiges, mais vu la sècheresse de l'été dernier et celle de cet hiver, les lâchers ont été moins fréquents pour préserver la biodiversité du lac ainsi que les activités touristiques.
Au fil de la balade, on a une vue magnifique sur le village de Lauris et de son château du 13ème siècle. Lauris se situe de l'autre côté de la Durance et là-bas, c'est le département du Vaucluse !
Plus loin encore en zoomant, près de la combe de Lourmarin, on aperçoit le village de Cadenet.
Et c'est avec cette photo de deux cavaliers se baladant sur l'autre rive que se termine notre article du jour. J'espère qu'il vous a plu !
Je sais que j'ai été longue, mais je ne voulais pas faire un troisième article sur cette balade.