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Dérangeant.
Oui, c'était le mot. Il y avait quelque chose de dérangeant dans cette vieille maison délabrée. La pluie aveuglante ajoutait à l’austérité des murs couleur plomb. Ici, l’automne n’était pas une véritable saison, plutôt un état d’esprit. Il semblait s’être perdu en route, quelque part vers le nord, quand, fin septembre, début octobre, l’hiver avait promptement succédé à l’été. L’automne ne manquait pas vraiment à Herjólfur, du moins pas celui de Reykjavik, sa ville natale. A Siglufjördur, l’inspecteur de police avait appris à aimer l’été et ses journées d’une clarté vertigineuse, l’hiver et sa pénombre qui se lovait autour du monde comme un chat géant.
Mais il y avait ses secrets. Après toutes ces années, il ne lui avait jamais raconté la vérité sur la disparition de son père. Il en savait nécessairement davantage qu'il ne voulait bien l'avouer. Il ne lui faisait pas complètement confiance. Elle savait que cette histoire le rongeait. Parfois, certaines nuits, il appelait son père dans son sommeil avec des accents désespérés. Kristín l'écoutait, le coeur serré.
Voici le cinquième opus de la série, paru donc comme je vous l'ai déjà expliqué, en seconde position en France. Il vaut mieux lire la série dans l'ordre car sinon vous saurez déjà tout ce qui advient aux personnages et en particulier à Ari Thór entre-temps.
C'est bientôt l'hiver à Siglufjördur, le soleil disparait déjà derrière les montagnes et le froid et l'obscurité sont de retour.
Ari Thór commence mal la saison, il a déjà attrapé la grippe et se trouve en arrêt de travail.
Kristín est fatiguée elle-aussi depuis la naissance de leur petit Stefnír ("celui qui ouvre la voie") qui se réveille tôt et ne fait pas encore toutes ses nuits. Elle se pose beaucoup de questions sur le fonctionnement de leur couple et est très attirée par un de ses collègues de travail ce qui l'éloigne considérablement d'Ari Thór.
Mais voilà qu'un drame se produit, l'inspecteur Herjólfur, qui a obtenu le poste de Tómas, reparti à la ville, est assassiné d'un coup de fusil près d'une maison isolée et abandonnée. Ari Thór ne sait pas quelle enquête il menait. Il va devoir faire appel à Tómas pour venir l'aider, finalement content de retrouver leur duo qui a toujours plutôt bien fonctionné.
Mais rien n'est simple dans cette nouvelle affaire. Comme toujours les personnages sont tous taiseux et ont forcément des choses à cacher à leurs proches comme aux flics. Le climat rude n'arrange rien et participe à l'ambiance.
Et la maison abandonnée, lieu du drame est elle-même entourée d'un mystère qui n'a jamais été élucidé. Un jeune adulte a trouvé la mort sous les yeux de son frère jumeau des années auparavant.
Le fusil appartenait à un des enseignants du collège, mais pouvait être emprunté par n'importe qui car rangé dans un garage accessible à tous. Certains habitants parlent de trafic de drogue dans cette maison, de mouvements suspects la nuit et Ari va très vite découvrir que le maire du village, Gunnar ainsi que son adjointe Elin, qui fuit son passé et se cache sous un faux-nom, sont impliqués en partie dans l'affaire.
Une voix off en parallèle nous permet de suivre les écrits d'un des malades de l'hôpital psychiatrique. Qui est-il ? Quel rapport a-t-il avec l'affaire ? Vous le découvrirez en lisant ce roman...
Mon avis
C'est un roman qui se lit vite et sans ennui. L'écriture est agréable, les événement se succèdent avec suffisamment de rebondissements pour maintenir un certain suspense. La série est toujours aussi sympa à découvrir mais personnellement j'ai deviné cette fois pas mal de choses avant la fin, donc elle ne m'a pas surprise du tout !
J'avoue que cela n'a pas entaché mon plaisir de lire cet opus. L'enquête est finalement un prétexte à passer du temps dans le nord de l'Islande, à s'imprégner de l'ambiance des lieux.
En toute honnêteté alors que plusieurs semaines se sont écoulées entre ma lecture des différents opus, même si je vous les présente tous cette semaine (et oui !), j'ai trouvé ce tome un peu en dessous des précédents montrant ainsi que la série commence un peu à s'essouffler...
Je lirai tout de même le dernier !
A noter à la fin du livre, trois pages qui m'ont interpellées. C'est un texte écrit par le grand-père de l'auteur, qui était lui-même écrivain, à découvrir bien entendu.
Je le rappelle encore une fois, si vous désirez lire cette série ce tome doit être lu en avant- dernier dans la série.
A demain pour la suite de la série...comme d'habitude, si vous le voulez bien !
Tous les hommes ont une qualité qui les rachète aux yeux du monde, même Addi, avait dit Tomas. Et il avait rajouté : Beaucoup d’entre nous ont une face sombre que personne ne voit jamais.
Parfois, Ari Thór laissait son coeur et son orgueil prendre le pas sur le reste. Il était cruellement conscient de cette faille en lui. Il laissait trop souvent ses émotions le submerger.