Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
Bébé, tout lui semblait si neuf, si attirant qu'il avait soif de connaissances inextinguibles. Il observait, touchait, faisait bouger l'objet de sa curiosité. Puis il le brisait. La maison était vite devenue un champ de ruines...
Seiji Hasumi est prof d'anglais dans le lycée de la ville de Machida au Japon. Ses élèves l'adorent et lui-même déploie toute son énergie pour régler les problèmes dans la classe de 1ère dont il est le professeur principal. C'est un excellent médiateur et il prend son rôle très à cœur n'hésitant pas à aider tel ou tel professeur et à dispenser ses conseils pour que la classe fonctionne au mieux. Ses collègues l'admirent, les femmes et les jeunes filles sont toutes amoureuses de lui, et son chef d'établissement ne tarie pas d'éloges à son égard. Il est toujours à l'écoute de ses élèves, n'hésite pas à passer du temps avec eux. Et il se bat contre le harcèlement qui sévit dans les classes.
Au fil des pages, le lecteur découvre que ce prof parfait et tellement charismatique est un manipulateur dépourvu depuis son enfance d'empathie pour les autres. Pervers, violent et calculateur, il est prêt à tout pour arriver à ses fins, tout contrôler en faisant accuser les autres et semer les problèmes dans le lycée. Il n'hésite pas pour prendre le pouvoir à éliminer ceux qui le gênent ou devinent ses intentions.
Certains professeurs de l'équipe commencent à douter de la véracité de son comportement et dans sa classe la jeune Reika très intuitive comprend très vite qu'il a une double face. Elle en parle à ses deux amis Keisuke et Yûicho...
Arriveront-ils à le démasquer à temps ?
Hasumi menait son cours tambour battant. Beaucoup de profs se plaignaient du manque de persévérance et des capacités d'attention réduites des élèves actuels, mais n'importe qui piquerait du nez au bout de cinq minutes d'un discours monotone marmotté dans une barbe. La solution ? Ne pas laisser aux élèves le temps de s'ennuyer...
Il y a toujours un moment où l'élève [de sexe féminin], quelle qu'elle soit rend les armes et s'offre sans aucune résistance. Il faut pour cela lui faire passer des étapes de plaisir, de terreur et de souffrance. Hasumi ne comprenait pas pourquoi les professeurs du monde entier ne se penchaient pas plus sur la question.
Voilà un roman psychologique japonais noir, très noir que j'ai lu durant l'hiver et qu'il fallait bien que je me décide à vous présenter. Autant vous dire que je l'ai fini avec difficulté et des hauts le cœur, tant la fin est épouvantable pour ne pas dire cauchemardesque et que j'ai eu du mal à rédiger ma chronique ! Pourtant j'aime lire des thrillers...
Celui-ci nous parle d'un personnage vraiment machiavélique, d'une cruauté indescriptible, un enseignant d’anglais adoré par ses élèves qui au fil de l'histoire va se révéler n'être qu'un terrible psychopathe, manipulateur de surcroit et d'une détermination à tuer... sidérante.
C'est un roman haletant tant la situation une fois mise en place, s'accélère pour devenir à chaque page totalement inimaginable.
Cet homme est un monstre dont le lecteur découvre peu à peu le passé et du coup s'attend au pire, à juste titre. Ce passé est raconté avec beaucoup de détachement et parfois une pointe d'humour par Hasumi, ce qui crée un malaise évident chez le lecteur qui trouve les événements encore plus perturbants et glaçants.
Personnellement, j'ai trouvé à un moment donné que trop c'était trop. Une fois découvert, j'ai compris très vite que rien ne pourrait l'arrêter et donc je m'attendais à la terrible fin cauchemardesque.
Je pense que je n'ai pas été assez fascinée par le personnage pour trouver le thriller addictif et j'ai fait de nombreuses coupes dans ma lecture devant tant de violence, de viol, d'humiliations... tant c'est un roman noir et violent.
Je n'ai par contre pas été étonnée d'apprendre en rédigeant ma chronique, que ce thriller était devenu un véritable phénomène au Japon, car l'auteur nous fait pénétrer dans la vie quotidienne d'un lycée. Nous ressentons la pression exercée sur les élèves et sur les enseignants, découvrons les codes de bonne conduite, la direction qui ne veut pas faire de vagues pour toutes les affaires parce qu'elle a peur des parents. Cette ambiance particulièrement oppressante, ne peut que perturber l'éducation des enfants, victimes de harcèlements et de violences.
De ce thriller paru en 2010 au Japon a été tiré un manga devenu culte, paru en France en 2015 aux éditions Kana, "Lesson of the Evil" (9 tomes) que vous connaissez peut-être. Le roman a été également adapté au cinéma par le réalisateur Takashi Miike. Le film est encore inédit en France, franchement même si ce n'était pas le cas, je n'irai pas le voir !
Mais si vous êtes adeptes de vrais thrillers et de littérature japonaise, je pense qu'il vous faut tenter sa lecture afin de vous faire votre propre idée sur la question.
L'école n'était pas un sanctuaire dédié à la protection des enfants, mais une arène où seule régnait la loi du plus fort. Afin de survivre, il fallait avoir de la chance, soit faire preuve de beaucoup d'intuition, soit pouvoir déployer la violence physique nécessaire pour se défendre.
Quatre-vingt-dix pour cent des tueurs avaient un modus operandi qu'ils répétaient, ce qui attirait fatalement l'attention des enquêteurs. Comme tout travail, le meurtre demandait de la passion, du soin, une capacité à toujours se remettre en question et à juger son oeuvre d'un oeil critique...