Sur les pas de Madame de Sévigné / Balade à Lambesc

Aujourd'hui, comme promis, nous allons descendre de la Place du Castellas pour emprunter la rue Madame de Sévigné. 

De nombreux hôtels particuliers se situent au cœur de la ville à l'emplacement même où s'étendait l'ancien château des Pontevès. Certains ont été transformés en habitation, d'autres sont arrivés en l'état jusqu'à nos jours. 

L'Hôtel des Taillades date du XVIe siècle. Il a été gravement endommagé par le tremblement de terre du 11 juin 1909, puis par l'explosion d'un train de munitions en gare du village le 16 Août 1944. 

De cet hôtel, un réseau de caves et de souterrains permettaient de rejoindre la place du Castellas. Il y avait en particulier un cachot. 

L'Hôtel Cadenet-Charleval date lui-aussi du XVIe siècle. C'était la résidence du Comte de Grignan. C'est ici que naquit Louis Adhémar Provence de Grignan, petit-fils de Madame de Sévigné, en novembre 1671.

Les anciens du village l'appelaient d'ailleurs pour cette raison "l'Hôtel de Madame de Grignan" et aujourd'hui certain le surnomme "l'Hôtel de Mme de Sévigné" alors que cette dernière n'y a jamais séjourné même si elle rendait visite à sa fille ici. Je vous ai montré où elle séjournait ICI quand elle venait à Lambesc.  

Cet hôtel comme vous le voyez est quasiment à l'abandon. J'ai eu l'occasion pourtant il y a 30 ans d'y visiter des expositions. Il vient d'être racheté et va être rénové en totalité pour y construire des logements. J'ai découvert sur la banderole publicitaire que le promoteur n'hésitait pas à le nommer "Château de Madame de Sévigné" alors que comme je viens de vous le dire, c'est sa famille qui y séjournait, pas elle ! 

Nous redescendons ensuite vers la rue Grande et nous nous retrouvons sur une petite placette au pied du Jacquemard. C'est la Place de la République, encore appelée "Place Royale" ou ancienne "Place du marché".  Ce marché a été autorisé en 1764. Les fêtes se déroulaient ici jusqu'au début du XXe siècle. En arrivant sur cette place, on a bien entendu une vue imprenable sur le Jacquemard côté extérieur à la ville ancienne donc, car cette place était située à l'extérieur des remparts devant la Porte de Salon.

De l'autre côté de la place, en face du Jacquemard, se trouvait l'auberge de la Croix Blanche à l'emplacement exact du Bar le Full Moon devant lequel se trouve une jolie fontaine datant de 1647 dont je vous avais déjà parlé ICI. 

On devine la fontaine à droite sur la photo ancienne. 

Reflet du Jacquemard dans la fontaine

Ce devait être la meilleure auberge de la ville car le jeune roi Charles IX, Comte de Provence, Forcalquier et Terres adjacentes s'y installa les 18 et 19 octobre 1564. Accompagné de sa mère Catherine de Médicis, du duc d'Anjou (futur Henri III), du jeune prince de Navarre, et des cardinaux de Bourbon et Guise de Montmorency. Ils étaient en provenance de la ville de Salon-de-Provence où Catherine de Médicis avait tenu à rencontrer Nostradamus pour se faire prédire son avenir. 

Réalité ou légende c'était un événement à l'époque, vous imaginez !

Cette auberge, à cette époque, était en fait plus grande et comprenait les trois bâtiments juxtaposés actuels. 

Il ne reste que quelques très anciens vestiges intégrés dans la façade. Comme toujours les destructions dues au séisme sont passées par là et à l'époque, reconstruire à l'identique n'était pas la priorité des habitants. 

Nous redescendons un bref instant la rue Grande pour observer le Jacquemard et les vestiges des anciens remparts. Les maisons sont intégrées dedans. 

A côté du Jacquemard se trouve l'hôtel des dauphins. 

Mais un des mystères de l'histoire, c'est que des dauphins sculptés se trouvent intégrés dans la façade d'une autre maison, un peu plus bas dans la rue. Là, ils sont bien insérés dans des niches.

Cette maison de village possède aussi de jolis mascarons sur sa façade, au-dessus des fenêtres. 

Nous admirons encore quelques jolies maisons dans la rue Grande. La plupart de ces maisons ont repris des couleurs depuis que la rue principale n'est plus la Nationale 7.  

Puis, nous faisons un détour pour découvrir la Placette Chapeau Rouge. C'est ici que les évêques à calotte rouge séjournaient dans une auberge appelée l'Auberge du Chapeau Rouge. Je ne sais pas où elle se trouvait exactement mais je vous montre l'impasse au fond de la laquelle se trouve un petit jardin. 

Nous allons ensuite descendre la rue Voltaire pour découvrir la chapelle des Pénitents Blancs.

Je n'ai jamais visité l'intérieur de cette chapelle aujourd'hui privée. Elle est pourtant inscrite au titre des MH depuis 1996 mais ne se visite pas. 

Construite en 1634 par la Confrérie des Pénitents Blancs, elle est intégrée dans les bâtiments adjacents.

Toute simple de l'extérieur, elle conserve précieusement à l'intérieur de ses murs, une petite nef surmontée d'une voûte en bois et surtout, un décor peint dans la pure tradition des Pénitents. Ce décor a été réalisé en 1761. 

La chapelle a été vendue comme bien national en 1796. 

Cette partie du circuit est assez longue, mais je ne voulais pas faire un article supplémentaire. De la chapelle, nous allons nous rendre au Musée que nous ne visiterons pas. Il vient juste d'être rénové et j'y reviendrai sans doute durant l'hiver.

En attendant, en fin de semaine, nous terminerons provisoirement la visite de la ville, enfin, comme d'habitude...si vous le voulez bien !