Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
Cette première semaine de vacances scolaires me donne envie de partager avec vous quelques lectures plaisir, que les préados et ados adorent : les mangas ! J'en lisais souvent quand je travaillais encore pour en parler avec les élèves et en plus, nous participions au Prix Mangawa chaque année (que de merveilleux souvenirs que ces échanges avec eux), mais depuis que j'ai pris ma retraite, je le reconnais, j'ai petit à petit cessé d'en lire. C'est oublier que le temps passe vite et que ce sont mes petits-enfants qui grandissent... qui deviennent des ados à leur tour et, comme la plupart d'entre eux, ils en sont fans, vous vous en doutez.
Je me suis décidée à plonger dans leurs lectures préférées à l'occasion de vacances passées avec eux.
J'ai donc lu avec plaisir les trois premiers tomes de la série l'Atelier des Sorciers. Bizarrement, j'apprends en rédigeant cet article que ce manga est un seinen. Il y a des années lorsque j'ai commencé à découvrir les mangas, les seinen étaient destinés aux grands ados à partir de 15 ans et jeunes hommes. Mais j'ai vu qu'à présent, les choses évoluant, on considérait les seinen comme des mangas pour jeunes adultes, tout simplement.
Or je n'ai pas du tout perçu cette lecture comme telle en la découvrant. L'histoire est plutôt simple à comprendre, les héroïnes sont des jeunes filles, et le graphisme qui est magnifique soit dit en passant, me semble destiné à un public plus jeune, donc à partir du collège.
Qu'importe, en France, cette série a obtenu de nombreux prix littéraires : Prix Mangawa du meilleur seinen en 2019 ; Prix Babelio 2020...et encore davantage dans le monde où ces trois premiers volumes avaient été vendus en 2018 à plus de 700 000 exemplaires.
Je vous présente donc aujourd'hui ces trois premiers opus de la série.
Le lecteur est immergé dès les premières pages dans un monde très différent du notre. En effet, depuis leur naissance, certaines personnes ont le don de pratiquer la magie et sont les seuls a en avoir le droit, car ils sont considérés comme des élus : ce sont les sorciers.
Tome 1
Coco, une toute jeune fille, née humaine, rêve d'être une sorcière et se passionne pour la magie depuis qu'elle est toute petite et qu'elle a reçu en cadeau d'un mystérieux inconnu, un livre de magie et une baguette.
Un jour dans la boutique de sa mère, elle voit Kieffrey, un jeune sorcier, réparer par magie son carrosse ailé. Fascinée, elle tente de l'imiter mais commet une grave erreur et transforme sa mère... en cristal.
Sans le savoir elle a utilisé une magie interdite ! La magie ne peut s'employer à tort et à travers et doit être utilisée avec parcimonie.
Kieffrey prend l'initiative d'intégrer la jeune fille dans l'Atelier des Sorciers, ce qu'il n'a pas le droit de faire (puisqu'elle est humaine).
Mais, ce que le lecteur apprend, c'est que lui-même n'est pas né sorcier. Il avait été retrouvé par un des trois grands sages alors qu'il avait été maltraité et victime de sorciers malveillants. C'est le grand sorcier, nommé Berbalute qui l'a ensuite initié. Ceci explique que Kieffrey lui aussi, soit très protecteur avec ses élèves et intègre à son tout la jeune fille pour lui apprendre la magie.
Coco découvre un autre monde et se lie avec les autres apprentis, Tetia, Trice et Agathe, la seule brunette du groupe qui est très jalouse de Coco.
Ce premier tome nous présente les personnages tout en ne nous livrant que peu de choses sur chacun d'eux. On sent en particulier que certains sorciers de l'Académie, s'intéressent d'un peu trop près à Coco. Et le lecteur s'interroge sur cet inconnu qui a offert à Coco ces cadeaux (livre et baguette) durant son enfance. Avait-il senti qu'elle avait un don ? Lui voulait-il du mal ?
Dès le premier tome, le lecteur ne peut que s'attacher à la jeune Coco, volontaire et têtue, attentionnée et généreuse avec les autres, curieuse et désireuse d'apprendre toujours plus.
Kieffrey inspire confiance et l'ambiance sereine de l'Atelier ajoute au plaisir de la lecture et de la découverte des magnifiques dessins du mangaka, tout en finesse et délicatesse, réalistes et forts en émotion.
Merci à mes petits-enfants de m'avoir fait connaître la série. J'ai eu d'autant plus envie de les lire que je me souvenais que Doc Bird en avait parlé sur son blog (lire ICI sa chronique).
Tome 2
Kieffrey a pris Coco sous son aile et a enfreint la règle qui édicte qu'aucun humain non élu ne peut apprendre la magie. Il est donc responsable des actes de la jeune fille.
Avec ses trois camarades de l'Atelier, Tetia, Trice et Agathe, et Kieffrey, Coco se rend à Carn une petite ville où elles comptent bien acheter des fournitures magiques. Mais un sorcier encapuchonné, prend les fillettes au piège : elles se retrouvent coincées dans un monde parallèle. Elles vont devoir unir leurs faibles connaissances pour se sortir de ce piège et échapper à un terrible dragon. Cela ne fera que renforcer leur amitié.
Ainsi le lecteur découvre davantage la personnalité des fillettes : Agathe n'aime vraiment pas Coco mais on espère que la gentillesse de cette dernière, la fera changer d'avis. Trice qui a des cheveux raides (je le précise pour moi car je la confonds encore à ce stade avec Tetia aux cheveux bouclés !) est d'une grande gentillesse elle aussi, timide, mais appliquée, elle n'écoute pas toujours les enseignements de son professeur. Son opposé en tout, Tetia, est coquine et espiègle mais sait elle-aussi être gentille avec les autres.
Dans ce tome apparait un nouveau personnage, Olugio, l'ami de Kieffrey qui est aussi la sentinelle de l'Atelier qu'il est donc sensé surveiller. Il doit en particulier prévenir l'Académie des Sorciers si la magie est utilisée en dehors du cadre imposé.
La "morale" de l'histoire est qu'il faut apprendre à unir ses forces et à utiliser la magie à bon escient et pas seulement pour montrer qu'on est plus fort que les autres. Des valeurs qui me plaisent bien dans cette série où l'individualisme est proscrit.
Tome 3
Un jeune garçon est coincé sous un rocher, Coco toujours aussi réactive s'exerce aussitôt à la magie, espérant transformer le rocher en sable afin de le libérer sans danger. Mais tout s'effondre autour d'eux. Ne sachant pas encore adapter la teneur des sorts qu'elle est capable de jeter, la voilà pointée du doigt et avec elle bien entendu, Kieffrey puisqu'il est son professeur. La milice accuse la fillette d'avoir utiliser un sort interdit et la menace d'effacer sa mémoire.
Le lecteur fait connaissance avec la milice, mais aussi avec les membres de la confrérie du Capuchon qui veulent anéantir les sorciers et leur magie. Coco se lie avec Tartra un jeune garçon qui ne peut pas devenir sorcier car, il souffre d'une maladie rare l'empêchant de voir les couleurs. On découvre aussi son grand-père qui tient l'herboristerie locale, magique bien entendu. C'est là que les sorciers peuvent se procurer les encres indispensables.
Malgré ses déboires, Coco notre jeune héroïne, prend un peu plus d'assurance. Elle comprend mieux l'usage des pentacles qui sont des dessins permettant d'utiliser la magie.
Elle comprend aussi que si les humains viennent vers eux au moindre problème avec confiance, c'est parce que la magie est avant tout faite pour venir en aide aux autres.
Un tome moins riche en action, mais qui épaissit le mystère autour de Coco d'une part, mais aussi de Kieffrey, et le lecteur se demande quels liens étroits et secrets les relient.
Lire ICI la chronique de Doc Bird.
Et à demain, pour la suite de la série !