Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
On ne peut être joyeux et léger en permanence.
- Je sais...je lui ai répondu.
Pourtant ce n'est pas si simple. Quand je regarde devant moi, j'ai le vertige. Est-ce que ça ressemble à ça, la vie ? A cette sensation de devoir sauter dans le vide, sans trop savoir où on va ?
C'est l'été en Provence et la canicule est au rendez-vous des vacances.
Jeanne reste seule à la maison, tandis que ses parents sont occupés par les nombreux touristes qui se pressent dans leur petite épicerie du village. Elle se réveille le matin au son des cris des ânes de la famille qui l'appellent car ils meurent de soif. Que faire d'autres quand il fait si chaud, à part la grasse matinée !
Pour se rafraichir un peu, pour s'évader, elle va tous les jours se baigner au lac, parfois elle y emmène même son petit frère, quand il sort du centre aéré, le soir.
Sinon, elle y retrouve tous les jours son ami Gwen, le copain d'Esther, sa meilleure amie qui est partie en vacances avec sa famille. Jeanne aimerait bien partir aussi mais ses parents ont besoin d'aide. Elle s'ennuie de leur trio tellement uni et elle appelle Esther tous les jours.
Les jours s'écoulent lentement dans la langueur de l'été...
Alors que ce jour-là elle est seule au lac, Gwen étant comme d'habitude en retard à leur rendez-vous, elle entend la sonnerie d'un téléphone abandonné. Croyant bien faire, elle décroche et découvre à l'autre bout une voix bizarre qui cherche un dénommé Kévin avant de brutalement raccrocher. Elle décide alors de laisser le téléphone là où elle l'a trouvé.
Mais très vite, elle entend parler d'un garçon, proche d'une autre bande que la sienne : il a mystérieusement disparu et s'appelle Kévin, justement ! L'appel mystérieux, l'obsède. Aurait-elle du garder le portable avec elle ?
Au bord du lac, les deux adolescents vont finir par se croiser. Kévin ne peut rester caché plus longtemps, et leur rencontre sera au départ compliquée...mais peu à peu ils vont apprendre à se connaître, et lui à se confier.
Le roman parle alors de harcèlement au collège, de fugue, de violence parentale et d'espoirs déçus car le père est trop sévère et ne veut pas entendre parler que son fils entre dans une section sport-étude, alors qu'il est depuis tout petit, passionné par le Volley...
Ce sera une rencontre éblouissante pour Jeanne, comme seuls peuvent l'être les premiers émois d'adolescents et réconfortante pour Kévin qui est si seul et incompris. Et lui qui était proche de l'implosion, quand ils se sont rencontrés, aura envie de lui offrir le meilleur de lui-même...
Malgré le vrombissement insensé des cigales, j'entends des cris. Le lac est à deux pas et les plages sont sans doute bondées. J'espère que notre petite crique sera épargnée. J'ai chaud...
Je n'avais pas prévu de lire ce roman dont je n'avais pas du tout entendu parler. Et puis la couverture m'a attiré alors qu'il se trouvait posé en évidence dans le rayon ado de la médiathèque.
Il se lit d'une traite !
C'est un livre tout en pudeur et en légèreté qui parle avec beaucoup de délicatesse et de justesse des révoltes adolescentes, des difficultés à exprimer ses ressentis et des premiers baisers.
Le récit est à double voix, car il y a d'un côté l'histoire qui se déroule durant l'été racontée par Jeanne à la première personne, et de l'autre, en parallèle, des chapitres où le lecteur découvre ce que vit Kevin au quotidien. Elles sont écrites à la troisième personne et sont entrecoupées de pages de couleurs (rose !) dénommées "flash-back", qui retracent l'histoire de Kévin et de sa famille en détails. Peu à peu, le lecteur comprend par quoi le jeune adolescent est passé et éprouve de plus en plus d'empathie pour lui...mais bien entendu je ne vais pas tout vous raconter !
La couverture et deux doubles-pages du roman sont très agréablement illustrées par Cyril Pedrosa qui nous plonge dans la chaleur de l'été et sait particulièrement bien restituer l'ambiance de ce roman pour adolescent.
A mettre entre toutes les mains dès 12-13 ans.
A l'entrainement, ils sont ensemble et ils se respectent. Malgré les différences.
Là-bas, personne ne crie.
Même le coach, lorsqu'il n'est pas content.
Il a une manière de dire les choses avec autorité, tout en restant calme, ce qui surprend toujours le garçon.
...
Ce devrait être toujours comme ça.
On devrait pouvoir toujours se parler sans que ce soit un drame.
Mais sa propre réalité le rattrape...
Quand il joue au ballon, il sait qu'il est bon, il est intuitif, et il trouve des solutions.
Le terrain est la terre nourricière où il grandit.
Le sport lui donne une place, là où on la lui retire.
Mais dans la vraie vie, comme on dit, ce n'est pas pareil.
Il n'a aucune facilité avec l'existence...