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Cette semaine je vous emmène pour une courte balade dans le département du Cher, au sud des terres berrichonnes, où j'ai eu le temps de faire une petite pause durant les vacances de Toussaint, AVANT le confinement bien entendu.
Aujourd'hui je vais vous parler du château de Sagonne, dont j'espère bien un jour vous montrer des photos sous le soleil, au lieu de la grisaille. Je ne l'ai pas visité, mais je vous propose de le découvrir de l'extérieur, côté nord.
Un peu d'histoire...
Sur le site se situait un oppidum, bâti le long de la voie romaine qui reliait Bourges à Lyon, en passant par Autun.
La forteresse de Sagonne est connue depuis le 10e siècle alors qu'elle appartenait aux comtes de Sancerre. Le château est bâti au 14è siècle afin d'assurer la protection de la route entre Bourges et Moulins, une route qui passait par Sancoins, sur laquelle sévissaient des mercenaires profitant de l'instabilité de la Guerre de Cent ans.
Il est ensuite érigé en comté et rattaché à la Maison de Chaumont d'Amboise. En 1632, il est racheté par Charles de l'Aubespine, mais le neveu, héritier du château se fera saisir son bien par ses créanciers.
Après de multiples péripéties, le château passera à la famille Hardouin-Mansart en 1699.
A l'origine, le château était composé d'une enceinte polygonale de 8 tours et protégé par deux portes fortifiées qui menaient à un donjon. Les fossés toujours en eau, le protégeaient aussi des intrusions, car les douves sont alimentées par une eau vive provenant d'un ruisseau, le Sagonin qui a donné son nom au village et au château.
Au début du XVIIIe siècle, il subit des transformations dans sa partie Est et, des jardins et plantations à la française, sont aménagés par Jules Hardouin-Mansart.
A la Révolution, alors que sa propriétaire, la Comtesse de Noailles est guillotinée, le château est vendu comme bien national et partiellement démantelé.
Quand il est classé aux MH en 1914, il n'en reste que des ruines ! Heureusement, depuis les années 70, il a été partiellement rénové grâce à des chantiers de bénévoles et une association qui œuvre activement pour sa restauration.
Le voici de plus près, avec de jolis reflets dans l'eau des douves.
Sont encore visibles des vantaux de portes, des trous d'assommoirs, des piliers qui supportaient des échauguettes.
Seules, quatre tours (sur huit) sont conservées aujourd'hui. Elles baignent dans les douves. Un seul portail en arc brisé, le portail nord, permet l'accès à l'intérieur. Le donjon rectangulaire est difficile à voir de ce côté-ci du village, bien qu'il domine l'ensemble car il est masqué par l'enceinte fortifiée, cependant vous le voyez apparaître sur certaines de mes photos (dont la première en haut de l'article).
Les pigeons ont colonisé les toitures...
Le château est entouré par un joli village authentique et préservé qui porte encore la marque de ses origines médiévales. Les maisons sont superbes avec des fenêtres à meneaux, des portes aux tympans sculptés et des bâtiments à colombage.
En voici un bref aperçu...
Voici, également quelques détails des linteaux sculptés situés au-dessus des portes.
Le village qui se trouve sur la route Jacques Cœur dont nous aurons l'occasion de reparler un jour, j'espère, a aussi une jolie petite église, l'église Saint-Laurent datée des XIIe et XVIe siècle, qui est elle-aussi classée aux MH depuis 1926.
Et c'est avec cette dernière photo du château que se termine mon article du jour. J'espère que la balade, même brève, vous a plu...
Un jour, j'aurais sans doute l'occasion de vous en dire davantage sur ce joli village, de visiter le château et le musée attenant, puisque que c'est une région où je compte revenir très très souvent et en plus je n'ai pas eu le temps de chercher le lavoir, alors rien que pour lui, il faudra que j'y retourne !