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Nous allons à présent visiter le village de Grambois, un petit village fortifié, perché sur les hauteurs à 365 mètres d'altitude.
Je vais lui consacrer plusieurs articles, histoire de vous mettre dans l'ambiance et de vous permettre de vous aérer un peu... car j'ai pris de nombreuses photos lors de ma visite en juin dernier.
Il faut dire aussi que cela faisait des années que je n'y étais pas allée et que cela a été pour moi une grande joie d'y retourner.
Le village est situé dans un environnement superbe, planté de vignes et d'oliviers. Il est typique du Luberon et sent bon la Provence authentique, celle de mon enfance... En effet il a su se préserver de trop de modernisme et ses maisons ont été rénovées dans le respect du passé.
Un peu d'histoire...
Grambois a été, comme beaucoup de villages de la région, habité dès le néolithique puis ensuite à l'époque gallo-romaine.
Mais le village n'est réellement connu que depuis le XIe siècle. Il est alors rattaché au comté de Forcalquier au XIIe, puis il devient possession des Comtes de Provence au XIIIe et XIVe. Grambois fait alors partie des 12 forteresses de Provence.
C'est à cette époque que va être bâtie la seconde enceinte du village dont il reste de nombreux vestiges. Composé d'un mur de moellons, épais de deux mètres, le rempart est bien visible lorsqu'on se trouve sur la grande place du village.
Comme vous le voyez sur ma photo précédente (et sur la suivante), derrière la croix monumentale en fer forgée qui date de 1753, se trouve une tour, surnommée la Tourrache, dont le sommet est orné de consoles à ressauts.
La Tourrache qui marque le côté nord des remparts est située en face l'église dont je vous parlerai très bientôt.
Cette tour a servi au XVIIe et XVIIIe siècle de maison consulaire.
Durant les Guerres de religion, en 1590, les remparts n'empêchent en rien que le village soit assiégé par les troupes du duc de Savoie. Les habitants capitulent au bout de 10 jours. Le village est pillé et incendié. Il mettra une décennie à se remonter de ce drame.
C'est à cette époque que le château actuel du village qui se trouve accolé à l'église, est bâti par Jean de Gautier, à l'emplacement de plusieurs maisons dont l'ancienne maison claustrale délabrée.
La tour d'angle de forme ronde permet de distinguer le château des autres bâtisses.
Parmi les grandes familles qui vivent au village, les Roquesante, seigneur de Grambois, resteront sur les lieux jusqu'à la Révolution. C'est eux qui vers 1730, feront rénover le château et en particulier sa façade. Le château devient ensuite propriété des Cornarel jusqu'à la fin du XIXe siècle.
Par la suite, le bâtiment sera séparé en deux, et la partie accolée à l'église, deviendra le presbytère jusqu'en 1994.
Le château ne se visite pas.
Les remparts sont bien visibles dans tout le village et deux portes permettent aujourd'hui de sortir de la zone fortifiée. Sans doute étaient-elles plus nombreuses dans le passé ?
A côté de la Tourrache, le visiteur peut découvrir dans les remparts, une construction appelée "le perron cavalier". Ce type de construction en pierre, très rare dans la région, est l'une des dernières de Provence. A l'origine formée de deux montées d'escaliers parallèles, elle n'en a plus qu'une seule aujourd’hui.
A côté du perron cavalier, un porche permet de descendre jusqu'au Portail Neuf, ouvert côté sud dans les Remparts au XIVe siècle.
En 1732, l'arcade du Portail Neuf est rabaissée pour prendre l'aspect qu'elle possède aujourd'hui.
Côté nord, c'est la Porte de Fontvérane qui s'ouvre dans les remparts.
Voilà notre balade est terminée pour aujourd'hui. Prochainement nous allons parcourir les ruelles du village, enfin, comme d'habitude...si vous le voulez bien !