Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
Lors des Journées du Patrimoine, sous une forte pluie, nous sommes allés visiter l'intérieur de la chapelle Saint-Anne de Goiron dont je vous ai déjà parlé sur le blog ICI. Nous n'étions pas seuls...
Cette petite chapelle romane datant du XIe siècle, et classée aux MH depuis 1937, se trouve sur la chaîne des Côtes, dans un lieu appelé le plateau de Manivert. Se trouvent aussi sur ce site, les habitations troglodytes de la Baume et le Monument aux morts en hommage au Maquis de Saint-Anne.
La chapelle se situe à la limite des communes de La Roque-d'Anthéron et de Lambesc et de nombreux chemins de randonnée passent tout près venant de l'un ou de l'autre de ces villages.
Personnellement, je n'avais jamais eu l'occasion de visiter l'intérieur, car elle est fermée au public depuis très longtemps, et je n'avais pu vous en donner qu'un faible aperçu, en glissant mon APN à travers la grille d'entrée...
Un peu d'histoire...
Au début du XIe siècle la chapelle était desservie par des ermites appartenant à l'ordre des Pontistes, résidant au bord de la Durance au lieu-dit Silvacane, un lieu dont je vous parlerai bientôt.
La chapelle d'aujourd'hui a été vraisemblablement construite à l'emplacement d'une ancienne chapelle, érigée par les habitants du plateau de Manivert (appelé à l'époque Munivert). Ils vivaient dans un petit hameau, proche des grottes de la Baume, dont il ne reste aujourd'hui que quelques vestiges : une tour avec un escalier à vis, des voûtes d'anciennes caves, des citernes pour recueillir les eaux de pluies, et un puits en contrebas de la route actuelle qui recouvre la plupart des ruines.
On sait précisément que les ermites quittèrent définitivement Silvacane pour s'installer sur le plateau en 1048, lorsqu'un dénommé Theudebert de Lambesc leur fit don des terres se trouvant sur ce plateau ainsi que des habitations et donc de la chapelle. Le clerc André investit alors les lieux et rénove la chapelle et les alentours.
Après avoir appartenu vers 1444 au chapitre d'Aix, la chapelle est entretenue ensuite par des ermites, le dernier, frère de Cluny, décéda en mars 1886.
La chapelle fut alors abandonnée...
Aujourd'hui encore en cours de rénovation, la chapelle a gardé de la bâtisse d'origine, une forme en croix latine, caractéristique de cette époque romane.
Plan en forme de croix latine (photo internet)
Comme vous le voyez sur le plan, la nef de douze mètres de longueur, se termine par une abside en cul-de-four.
De chaque côté de la nef, s'ouvrent deux chapelles latérales dont une vient d'être rénovée récemment par le village de la Roque.
La toiture faite de lauzes est supportée par une voûte en berceau.
Un campanile, actuellement sans clocheton, est placé au-dessus du chœur. La cloche était actionnée de l'intérieur. On voit encore les trous par lesquels passaient les cordes et des sculptures à côté.
Un pèlerinage au départ du village de Lambesc est connu depuis le XIVe siècle. Les habitants des environs venaient honorer Sainte Anne le 26 juillet, pour lui demander de faire tomber la pluie, comme quoi dans ma région, la sécheresse ne date pas du réchauffement climatique !
En chemin, les pèlerins s'arrêtaient devant l'oratoire de Saint-Anne, bâti en 1777 par les soins de Camille Troussier, propriétaire du terrain, et situé aujourd'hui au bord de la route qui traverse la chaîne des Côtes pour rejoindre La Roque-d'Anthéron. Il est inscrit à l'inventaire supplémentaire des MH depuis 1935.
Voilà notre visite est terminée pour aujourd'hui...et j'espère qu'elle vous a plu. La semaine prochaine nous resterons dans la région et nous irons visiter l'église de Rognes, enfin, comme d'habitude...
si vous le voulez bien !