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Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...

Les larmes noires sur la terre / Sandrine Collette

Denoël / Sueurs Froides, 2017 / Poche,2018

Denoël / Sueurs Froides, 2017 / Poche,2018

Ce n'est pas toujours facile de manger à sa faim. Chez nous, on a un principe, on met tout en commun, les pénuries et les bonnes nouvelles, par exemple quand il y en a une qui revient avec des œufs pour faire des galettes.

Faut pas regretter. C'est sa grand-mère qui disait ça. Pas de regrets, pas de remords, puisque de toute façon c'est trop tard...
Autant aller de l'avant. Regarder en arrière, écoute-moi bien, ça sert à rien.
Elle disait aussi : "Faut réfléchir avant. Y a que ça."
Et ça Moe l'a oublié, noyé dans sa cervelle.

Aux lendemains des attentats parisiens de 2015, l'Etat ne pouvant plus supporter le coût des services sociaux, ceux-ci ont donc été privatisés, amenant des dérives lourdes de conséquences pour les principaux intéressés. Dans ces centres d'accueil un peu spéciaux, les Casses, qui sont réellement d'anciennes casses de voiture, on accepte les paumés, les délinquants, les sans-abris, et les immigrés. Vous l'aurez compris, tous ceux qui dérangent...

 

Moe n'avait que 20 ans quand elle a suivi son homme en métropole, quittant définitivement sa Polynésie natale.

Mauvaise décision ! 

 

Six ans après, elle a un enfant et se retrouve à la rue, épuisée et sans argent, dans l'impossibilité de garder un emploi parce qu'elle n'a pas les moyens de faire garder son fils. Elle est recueillie par les services sociaux et envoyée dans un centre d'accueil pour les personnes comme elle... qui ne sont pas gâtées par la vie. 

C'est la Casse. Une ville loin de la ville, une prison en fait dont on ne peut sortir qu'en échange de 15 000 €... surveillée par des gardiens prêts à tout pour faire régner l'ordre mais aussi pour supprimer tout élément récalcitrant. Une ville où on oblige tous les adultes à travailler pour un salaire de misère et pour avoir droit à un peu de nourriture et où les plus chanceux dorment dans une caravane, alors que les autres ne possèdent qu'une vieille carcasse de voiture pour se protéger des intempéries. 

 

Moe s'installe dans une 306 grise. Elle atterrit dans un quartier de femmes où se retrouvent réunies cinq personnes formidables qui s'épaulent et se soutiennent, tout en tentant d'oublier la noirceur des lieux. Elles l'adoptent très vite, elle et son fils. 

Il y a Ada, la plus âgée qui s'est bâtie une renommée en soignant par les plantes, Jaja la rebelle, Poule la survivante, Marie-Thé qui est la douceur incarnée malgré ce qu'elle a vécu enfant, et Nini qui a du mal à supporter l'enfermement et s'enfuit la nuit pour s'amuser, aller danser et se faire un peu d'argent. Moe va se laisser tenter, pas pour elle, non, pour son petit Côme pour qu'il ne devienne jamais comme les enfants qu'elles voient voler ou mendier dans le centre. 

Ensembles, elles vont tenter l'impossible : subsister et garder espoir, mais il suffit qu'une seule craque et commette une erreur pour que tout le groupe soit en danger.

Ada a beau veiller sur le groupe, elle ne réussira pas à empêcher le destin de poursuivre Moe...

 

Et le sentiment qui envahit Moe, après, oscille entre l'émerveillement et le ridicule, à pousser des cris avec les autres quand une pluie d'étincelles jaillit sur l'écran de douze centimètres, un tout petit feu d'artifice, vraiment, pour la première fois il faut se baisser pour le regarder, pour la première fois il n'est pas au ciel. Pourtant l'émotion la submerge.

Voilà un roman bouleversant sur la solidarité et l’entraide. Vous ne pourrez rester indifférents au destin de ces femmes meurtries par la vie, car chacune a une histoire qui comme celle de Moe, va nous être contée au fil des pages. Et si le drame subsiste, l'espoir d'une vie meilleure, n'en reste pas moins bien présent. 

Dans ce roman, les hommes ne sont pas beaux à voir car responsables de beaucoup de malheurs : violence, viols, racket, trafic de drogue, corruption...

Ce roman est une dystopie particulièrement noire et terrifiante de réalisme, tant ce que l'auteur décrit pourrait advenir dans notre monde, où tout ce qui est différent fait peur.

D'ailleurs inutile de se voiler la face, c'est déjà à nos portes...

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O
Je crois bien que c'est grâce a a toi que j'ai découvert il y a peu Sandrine Collette. J'ai beaucoup aimé me perdre avec "six fourmis blanches" et me sentir prise au piège dans "noeuds d'acier" . Je n'ai pas vraiment été embarquee par "juste après la vague" presque même déçue... Mais celui là me tente bien aussi. A rajouter a ma PAL. Biz Lyne
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C
je fais tellement de choses que je n'arrive pas à trouver le temps de lire et Dieu sait le nombre de livre que j'ai sous la main...commencés...que je dois reprendre à zéro. Celui ci aussi me tente... c'est dingue mais je ne sais pas lire aux toilettes comme kk1 que je connais qui avale des bouquins en deux jours! gros bisous
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C
Voilà là un livre qui a l'air d'être très réaliste, je ne connaissais pas du tout et te remercie de la découverte.<br /> Bonne journée !
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M
J'ai aimé tout ce que j'ai lu de cet auteur et chaque fois pour des raisons différentes ;) bises
C
un livre surement très dur et poignant qui nous plonge dans la noirceur de la société et j'aime beaucoup ta présentation et ton avis, je ne le lirai pas pour le moment mais à noter sur la liste...<br /> belle journée à toi<br /> bisous<br /> patricia
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M
Je comprends que tu ne puisses tout lire mais un jour tu prendras le temps de découvrir cet auteur j'en suis certaine, d'autant plus qu'elle écrit aussi des thrillers...bisous et une douce journée
E
Bonjour, les livres trop récents je ne peux pas les avoir avec ma liseuse et je n'ai pas de place dans l'Essonne pour une bibliothèque. Bisous
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M
Je te comprends moi je fréquente deux médiathèques :) bisous
Z
Il est sur ma liste, mais jamais pris le temps de le chercher. Merci pour le rappel
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M
C'est un auteur qui mérite d'être lu mais comme toi, j'ai des listes tellement longues !
D
Bonjour Manou, je n'ai lu qu'un roman de Sandrine Collette, Noeuds d'acier : terrifiant avec une fin très noire. Je ne suis pas trop tentée d'en lire d'autres de cet écrivain, désolé. Bonne après-midi
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M
Je l'ai lu aussi...c'est comme avec David Vann, chaque fois je dis plus jamais et puis je ne peux pas m'empêcher de lire encore un autre titre...c'est ainsi mais je te comprends. Bises
É
Bonjour Manou. Tu m'as donné très envie de le lire et je le rajoute à ma liste. Bisous
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M
C'est un auteur très dur mais elle écrit des romans marquants... bisous
M
Oui, il y a des personnes dans des situations catastrophiques suite à des malchances de la vie, qui vivent dans la marginalité car elles ne trouvent plus leur place dans la société, qui ne les aide pas à se réinsérer. Il existe à Amiens une association pour les droits des femmes qui tentent de sortir ces personnes de la précarité... Il en faudrait plus de ces endroits. <br /> Bisous
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M
C'est sûr que les associations font un boulot formidable et les petites communes aussi d'ailleurs mais il faudrait de vraies décisions politiques et je trouve qu'on en prend pas le chemin... bisous
M
J'ai lu d'elle un très beau livre - Il reste la poussière-, mais dur, ensuite il y en a un autre qui est posé sur ma table de nuit et je n'ai pas pu le lire, je suis allée contrôler son titre dans ma chambre, je ne le vois plus, je pense que je l'ai mis à disposition dans la boite à livres,<br /> Bisous chère Manou
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M
"Il reste la poussière" m'a aussi beaucoup marqué !! Dur mais tellement fort... Il faut la lire quand on a le moral...bisous
M
on doit toujours trouver des créneaux horaires où il y a moins de monde pour les visites des Carrières ou du château....mais ce n'est pas dit que je n'y retournerai pas.....belle journée à toi
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S
Coucou Manou,<br /> C'est un livre que j'ai bien aimé.<br /> Bisous et bonne journée
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M
Je n'ai jamais été déçue par cet auteur...bises
P
J'ai commencé à lire cette auteure, mais je ne connais pas ce titre. Je le lirai sûrement.<br /> Bon dimanche.
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B
un roman très fort dont la lecture s'impose naturellement.
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M
Je suis bien d'accord !
R
Je voulais plus prendre note pour un moment mais là...obligée c'est dans ma liste. Bisous merci
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M
Tu fais comme moi parfois je ne peux pas résister ! Bisous
R
Sounds like an motional novel. Friendship
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E
très belle analyse: je note ce roman (je n'ai encore rien lu de l'auteure!) peut-être pas tout de suite car je croule sous la pile à lire de la rentrée...<br /> et surtout période de blues avec tout ce qui se passe actuellement :-)
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M
Attends un peu alors pour la découvrir tous ses livres sont très forts mais très durs...
B
Je te remercie pour cette excellente chronique, ton ressenti. Je note même si je ne le lirai peut-être pas tout de suite. Je croule sous les livres mais que du bonheur !<br /> Doux après-midi à toi Manou, très bon week-end.<br /> Je t'embrasse très fort.<br /> Bernadette.
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M
Je croule aussi mais cette année j'attends un peu pour lire la rentrée littéraire et je me tiens éloignée des médias qui causent beaucoup trop de livres pas toujours intéressants à mes yeux ensuite...je veux me faire ma propre opinion !! Bisous
Q
Je ne le lirai pas maintenant... mais je note son titre.<br /> Merci pour tes lectures, Manou.<br /> Bisous et douce journée.
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M
Merci pour tous tes passages Quichottine. Je ne peux me passer de lire mais heureusement je varie car cet auteur est très dur et ses écrits marquants... bisous et un doux lundi
D
C'est une dystopie criante de réalisme, qui montre ce que pourrait devenir notre société, excluant et marginalisant les personnes en difficulté et différentes... Et comme tu le dis en conclusion, c'est hélas déjà en train de commencer...<br /> Bon week-end
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M
Ce ressenti tout au long de la lecture est bien réel...et c'est je crois bien ce que l'auteur a voulu créer. Mais on se sent si impuissant...bonne semaine