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Le 10 mai dernier, entre deux orages, nous avons fait une belle balade au cœur de la garrigue fleurie sur la chaîne des Côtes, une chaîne de collines du nord du département, dont je vous ai déjà beaucoup parlé.
Le printemps est la période où la garrigue est la plus belle...
Quelle chance d'avoir vu des papillons voleter autour de nous !
Je n'ai réussi à photographier que certains d'entre eux, mais c'est un plaisir de découvrir ces espèces que je n'avais encore jamais observé de près.
Le plus spectaculaire de tous est le Sylvain azuré (Limenitis reducta).
C'est un gros papillon dont on ne perçoit que le noir et le blanc quand il s'approche. Je n'avais pas remarqué ses beaux reflets bleutés.
On le reconnaît en particulier à sa ligne médiane blanche et à la rangée de petits points bleutés qui borde ses ailes.
Il n'a pas replié ses ailes en se posant, ce qui ne m'a pas permis de voir le revers qui a une couleur blanche et beige-orangé.
Le Sylvain azuré est une espèce méditerranéenne qui ne vit que dans le sud de la France (et le pourtour méditerranéen donc).
La larve se nourrit exclusivement du chèvrefeuille.
Voilà pourquoi on le retrouve en bordure de zones boisées.
Nous avons ensuite pu observer un joli papillon blanc et noir, un peu plus petit en taille mais tout aussi actif.
Par chance, il a eu la gentillesse de se poser un long moment ce qui m'a permis de bien observer sa face inférieure qui vous le savez pour les papillons est parfois indispensable pour les identifier.
Il s'agit de l'Échiquier d'Occitanie (Melanargia occitanica).
C'est un papillon qui lui aussi, ne vit que dans le Sud de la France et que l'on peut confondre avec l'Échiquier ibérique (les deux espèces très proches cohabitent dans le sud-ouest).
Il a une taille moyenne et présente un damier marron foncé à noir sur la face supérieure des ailes. Au revers le dessin est davantage brun ocre avec quelques ocelles bleus...
Il affectionne particulièrement la garrigue et les bordures de forêts claires.
La chenille se nourrit de graminées.
On peut le confondre avec le demi-deuil qui lui est davantage noir et blanc, que blanc et noir. C'est subtil !
Par chance, nous avons pu aussi observer deux mélitées différentes.
Le premier papillon est la mélitée du plantain (Melitaea cinxia).
C'est un papillon que l'on voit de loin car il a un dessus orangé, bordé et marqué par du marron foncé. Ses ailes postérieures sont marquées par une rangée de points marron au centre de taches orangées...ce qui le distingue des autres espèces de mélitées.
Je n'ai pas vu la face inférieure des ailes !
Ce papillon-là a besoin de plantain pour nourrir sa larve. En Provence c'est le plantain lancéolé que l'on trouve au bord des chemins.
C'est un papillon qui vit dans toute l'Europe et jusqu'en Sibérie et en Mongolie.
Il n'est pas protégé mais il est considéré en France, comme en régression en raison de l'usage extensif de pesticides dans les cultures et donc de la disparition des plantains, mais aussi de la fragmentation de son habitat.
Le second est la mélitée orangée, un papillon commun appelé aussi, damier orangé (Melitaea didyma).
Ce genre est très répandu dans tout l'hémisphère nord, mais par rapport au précédent, absent des régions les plus septentrionales.
C'est un papillon de petite taille, très vif et actif.
J'ai eu vraiment du mal à le photographier et il m'a fallu beaucoup de patience pour attendre qu'il veuille bien se poser pour butiner cette touffe de thym fleuri.
On ne voit que sur la première photo le dessin de la face inférieure des ailes...et encore seulement en partie, mais je suis plutôt fière de moi d'avoir pu l'identifier !
J'espère que cette courte visite au milieu des papillons de ma garrigue provençale vous a plu...
Bon dimanche de Pentecôte à tous !