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Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...

La meilleure façon de marcher est celle du flamant rose / Diane Ducret

Flammarion, 2018

Flammarion, 2018

J'ai peur, je me sens seule, je ne comprends rien. A la marche du monde, à l'absurdité du comportement humain, aux erreurs que l'on répète, à notre incapacité à aller vers ce qui nous fait du bien, aux gens qui s'aiment et qui se quittent.

Le pire m'arrive toujours. S'il y a une seule araignée dans une forêt, elle est capable de devenir venimeuse rien qu'en me voyant.

 

Comment s'aimer quand on n'a jamais été aimé ou qu'on n'a jamais eu un père ou une mère pour nous le dire ou nous le montrer ?

En apprenant à le faire soi-même...nous dit l'auteur ! 

 

C'est le terrible sujet de ce roman autobiographique qui se dévore d'une traite.

Babelio me l'a proposé lors d'une Masse Critique exceptionnelle et je n'avais pas grand chose à faire ces derniers jours hormis me promener, jardiner, rêver ...et lire !

Une belle découverte pour moi qui n'avait jamais rien lu de l'auteur alors qu'elle a déjà plusieurs livres à son actif...et a beaucoup écrit sur les femmes. 

 

Parfois j'ai besoin de me rassurer. Quand ma tête est défaite, je me parle comme à une enfant, puisque tu ne l'as pas fait. Je me prends par la main, je prononce les mots que j'aurais aimé entendre de toi...

 

Enaid est journaliste...

Elle est en Pologne, dans le taxi qui la conduit à  une conférence sur les Droits des femmes et c'est ce moment-là précisément, que son ami qu'elle fréquente depuis plusieurs mois, choisit pour rompre, par téléphone ! 

La conférence se passe non sans difficultés pour elle...la réalité la rattrape : encore une fois la loi de Murphy a frappé.

Vous savez c'est cette loi qui fait que lorsqu'on tombe la tartine de confiture, c'est toujours du côté de la confiture qu'elle atterrit !  C'est la malchance donc que l'on appelle aussi dans le langage populaire "la loi de l'emmerdement maximum".

 

Lorsqu'Enaid rentre à l'hôtel, le téléphone sonne...cette fois c'est sa mère qui lui annonce qu'elle est en soins palliatifs. Elle ne l'a pas vu depuis près de 30 ans et elle la réclame à son chevet. 

Les souvenirs remontent à la surface...

 

Avec beaucoup de justesse et de réalisme, sans mots superflus, l'auteur nous conte alors son histoire (Enaid est l'anagramme de Diane). 

Vous lecteurs, êtes pris au piège et vous n'aurez qu'une seule hâte, celui de poursuivre votre lecture, pour savoir  pourquoi le sort s'acharne ainsi sur Enaid...

C'est pourtant une jeune trentenaire charmante et qui a tout pour être heureuse : elle est intelligente, jolie, drôle. Elle est très connue dans les médias ainsi qu'auprès des femmes qui boivent ses paroles et suivent ses conférences. Elle n'a pas peur de l'autocritique et sait faire preuve d'empathie. En plus elle nous amuse par ses réflexions emplies d'humour mais finement observées, à propos des hommes en général, et de son incapacité à les garder.  

 

L'histoire devient plus grave quand elle nous décrit son enfance d'enfant abandonnée par ses deux parents. Jean est un père aventurier et volage, qui voyagera beaucoup et disparaîtra de la circulation assez vite. Léna est une mère considérée comme incapable de s'occuper de sa petite fille. Elle sera déchue de ses droits parentaux, car travaillant la nuit comme hôtesse et se prostituant à l'occasion...

 

Recueillie par des grands-parents distants (elle apprendra plus tard qu'eux-même n'ont pas connu leurs propres parents), Enaid vit complètement "cloîtrée", sans amis,  tant ils sont inquiets de ce qui pourrait lui arriver. Ils ont surtout peur qu'elle suive l'exemple de sa mère.

Dans leur quête incessante pour la protéger, ses grands-parents décident de lui faire faire de l'équitation et la toute jeune fille va vivre-là ses meilleures années, entourée par des gens aimants et différents, car gays, dont la présence bienveillante rassure la grand-mère...

 

Mais Enaid subit un grave accident lors d'une compétition. Sa vie bascule alors, car sa simple fracture de la cheville devient pour elle un véritable parcours du combattant quand des années après, les spécialistes découvriront qu'une infection interne s'est propagée et a détérioré l'articulation, infection passée inaperçue car la douleur occasionnée était bien moindre que celle liée à la vie quotidienne de la jeune fille...

Sera-t-elle condamnée à se tenir à jamais sur un pied comme un flamant rose ? 

Entre-temps, la famille a quitté Paris pour Biarritz, où Enaid termine ses années lycée. Surdouée, elle a sauté deux classes, n'a aucun mal à suivre ni à réussir ses examens alors qu'elle fait constamment la fête. Elle découvre l'Espagne, ses plaisirs, sa liberté et ses boîtes de nuit tenues par l'ETA. La drogue semble y être distribuée avec largesse et la jeune fille y succombe. Elle se cherche et veut désespérément combler un vide et être aimée à tous prix. C'est l'adolescence et ses excès ! 

Après bien des bêtises et des péripéties, que je ne vais pas vous raconter en détails pour vous laisser les découvrir, Enaid repart pour Paris pour poursuivre ses études. Tombée amoureuse de son professeur, un bel italien qui lui donne des cours particuliers, elle va vivre à nouveau l'enfer. Il est bipolaire...

Comment est-ce possible que la loi de Murphy s'acharne ainsi contre elle ?

Il faudra bien qu'encore une fois même au fond du gouffre, Enaid trouve la force de se relever, car c'est une battante et elle va devoir puiser au fond d'elle-même le courage nécessaire pour s'en sortir... 

 

Mon avis 

 

Voilà un récit romancé raconté tout en pudeur et de façon totalement linéaire (sauf le début qui plante le décor de l'histoire et situe la jeune femme dans sa vie adulte d'aujourd'hui). 

"Les événements du livre sont vrais, mais mon regard est romanesque" confie l'auteur lors d'un interview accordé au Journal Grazia. 

L'histoire est émouvante, révoltante, drôle selon les moments. On sent que l'auteur parle avec sincérité et ne cache rien de ses faiblesses, de ses manques, de ses ressentis...

On se demande tout de même comment autant de malchance, peut se concentrer sur une seule et même personne.

Enaid n'a pas peur des épreuves qu'elle traverse même si certaines sont traumatisantes et si au cours du roman on la sent souvent fragilisée, voire dépressive. Elle lutte, elle se bat, elle ne baisse pas les bras...c'est sa force !

L'auteur sait employer les mots justes pour nous faire passer du rire aux larmes. La fin est tout à fait poignante et les mots qui se libèrent enfin, laissent espérer pour elle, un parcours de vie plus apaisé et empli d'optimisme, car cette jeune femme malgré sa fragilité apparente a tout d'une guerrière.

Le parallèle avec le flamant rose si fragile sur ses jambes et qui pourtant malgré tout se déplace avec beaucoup de grâce et une certaine dextérité, est tout à fait remarquable. 

 

Ce roman à la couverture si douce et poétique, n'a rien d'un roman feel-good comme certains pourraient le croire. S'il est empli d'humour, il est aussi très profond et constitue une réflexion remarquable sur les relations humaines modernes, comme par exemple la difficulté à s'engager de certains jeunes couples. Il donne envie de lutter, de changer le cours du destin, de ne jamais baisser les bras.

De ces propos emplis d'humanité se dégagent une grande force et une sincérité qui ne pourra que vous toucher. Les accidents de la vie sont inévitables, mais ils peuvent devenir notre force et nous permettre d'avancer si on les accepte et qu'on décide de continuer malgré tout à vivre. Tout est en fait question de regard...

 

Merci à Babelio et à l'éditeur de m'avoir permis de découvrir cet auteur que je ne connaissais pas en tant que telle...

Une belle découverte ! 

 

Pourquoi devrais-je l'accepter, cet impossible qu'un autre a décrété ? Qui a le droit de poser une limite à mon existence, à ce que je souhaite être, en se basant sur ses seules connaissances ? Ce qui me fait si mal, ce n'est pas seulement ma cheville, c'est que j'ai cessé d'être libre en subissant ce mot : "impossible".

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M
La couverture et le titre m'attiraient mais le résumé un peu moins. Peut-être pas envie en ce moment de lire quelque chose de lourd. Merci pour cette chronique ^^.
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Z
J'ai lu plusieurs livres de cette auteure. Des moments agréables de lecture
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M
Tu le sais, les romans autobiographiques ne m’attirent pas. Non pas parce que je n'éprouve pas de l’empathie pour ces auteurs mais tout simplement parce que notre propre entourage vit déjà des situations aussi difficiles...
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M
Et bien, quand Babelio me l'a envoyé j'ignorais que c'était un roman autobiographique c'est en le lisant, puis en écoutant des interviews que je l'ai compris. C'est une jeune femme intéressante je trouve...bisous
C
j'avoue avoir été attirée par la couverture -mdr- Il est dans ma pile à lire et je pense faire remonter ce livre de quelques rangs, grâce à toi !Une histoire qui m' interpelle, certes, et s'il y a un peu d'humour je prends ...Bonne journée à toutes
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M
Tu verras c'est surtout le début qui est plein d'humour après ça se gâte parce que le sujet ne s'y prête pas...Je serais contente de savoir s'il t'a plu car j'ai vu sur le réseau Babelio que certaines personnes s'étaient ennuyées au milieu quand elle nous raconte ses sorties en boîte de nuit. Même si je n'ai jamais fait pareil, j'ai trouvé que cela faisait partie de son personnage et intéressant...Bonne journée
M
Je vais envoyer Claude à la librairie j'espère qu'il l'auront en stock sinon il faudra commander et je risque de tomber en panne de lecture pourtant j'avais pris mes précautions mais voilà je lis de trop !
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M
Cela te fait du bien de penser à toi et lire fais passer le temps quand comme toi, on est forcé de se reposer. J'espère qu'il te plaira. Passe une douce journée. bisous
P
Un drôle de titre et une couverture qui attire l'attention ! Bien joué ! <br /> Ce livre t'a plu. C'est donc gagné ! <br /> Bonne soirée.
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M
Il fallait au moins cette couverture-là pour compenser le sujet beaucoup plus grave :) Bon mardi
L
Très belle couverture qui donne envie d'ouvrir le roman...<br /> Au pastel comme à l'aquarelle, il faut en faire beaucoup afin de progresser je pense... <br /> La bergeronnette au pastel a plus de 2 ans...<br /> Bonne soirée
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M
Je fais de l'aquarelle et j'essaie aussi de progresser...mais parfois c'est dur ! bonne soirée
C
je ne connais pas cet auteur mais tu donnes très envie de lire ce livre avec ta formidable présentation et ton enthousiasme<br /> belle fin de journée à toi<br /> bisous<br /> patricia
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M
C'est mon défaut d'être enthousiaste, d'un autre côté comme je choisis ce que je lis, c'est un peu normal que je sois rarement déçue...bisous et une douce soirée
C
coucou un livre qui va interpeler beaucoup de monde ; bisous
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M
Il est touchant et la fin où toutes deux (mère et fille) arrivent à enfin se parler est très émouvante...bisous
S
je l'ai vu l'autre jour à la bibliothèque, la prochaine fois je le prend!!!! bisous
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M
Et bien tu as de la chance alors ! bisous
B
Une histoire qui me plairait c'est certain, pas mal de similitudes avec ma p'tite vie, certains parents n'arrivent pas a aimer leur progéniture, trop de problemes a régler avec eux-mêmes, résultat ce sont les enfants qui subissent ce désastre annonce, je vais essayer de me procurer ce bouquin, sinon j'attendrai cet été, bises Manou.
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M
Tu le trouveras j'en suis sûre...elle est connue ! J'espère que tu ne seras pas déçue et qu'il te touchera. bisous
R
ça me tente ça merci je prend note. Bisous
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M
Tu me diras si tu aimes...si tu le lis. bisous
N
Quel enthousiasme à ta lecture, ma chère Manou, voilà un livre qui me plairait bien, j'en suis certaine. Donc, je le note. Gros bisous et belle journée, malgré le temps affreux que nous avons depuis quelques jours. La peinture m'attend et le jardin j'ai bien avancé la semaine dernière. Ouf!!! ♥
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M
Une enfance brisée et du mal à se construire...elle nous en parle avec brio. bisous ma douce Nell. J'essaie de t'appeler très vite mais je ne pose pas pied par terre en ce moment et en plus je suis en panne de voiture. Chez nous aussi il pleut et heureusement je n'ai pas de travaux de peinture :) par contre le jardin c'est la forêt vierge
L
Encore un titre à noter .....<br /> Par contre un roman feel-goog, voilà un mot que je ne connais pas.<br /> Gros bisous et belle journée.<br /> LAVANDINE<br /> http://lorgnettedunjour.canalblog.com/
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M
feel-good = qui fait du bien, plaisant, léger, plein d'humanité et de bons sentiments...<br /> Enfin c'est ainsi que je les définis. S'ils ne font pas de bien,ils ne font pas de mal.<br /> Celui-ci n'a rien à voir tu l'auras compris. bisous
E
je n'ai pas trop envie... peut-être rappel de situations connues perso et pro donc je vais éviter du moins pour l'instant ... <br /> ta critique est très intéressante
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M
Je comprends ...C'est vrai qu'il y a des moments difficiles dans ce roman autobiographique...d'autres où on ne s'identifie pas du tout : pour moi les périodes où elle fait la fête et se drogue...moi je n'ai jamais vécu ça car ce n'était pas de ma génération, les plus jeunes s'y reconnaîtront peut-être par contre...d'autres passages m'ont beaucoup plus touché...
M
Bonjour Manou, merci pour ce beau partage! Bise, bon lundi dans la joie!
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M
Merci Maria-Lina. Passe une douce soirée. bisous
M
Ce doit être un roman émouvant et un parcours à découvrir... J'aime les histoires de vie, c'est noté! <br /> Merci Manou! <br /> Gros bisous
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M
J'espère qu'il te plaira ! bisous et une douce soirée
Y
Rien qu'à les regarder, les araignée en deviennent agressives et venimeuses ..... !!!!! Rien que cette phrase vaut le déplacement. <br /> Comment obtenir l'estime de soi si son environnement ne montre pas des marques d'attention, d'amour de ses parents et famille, et amis. Tout construire tout seul, pas facile, beaucoup de progrès dans sa personnalité sont d'origine interactifs avec son environnement.<br /> Merci pour tes conseils de lecture. Yann
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M
Oui c'est pour tout ça que ce roman autobiographique mérite d'être lu...bises et une douce soirée
Y
Coucou;<br /> Je reviens sur l’animation que tu avais commentée, celle des pellicules entre DT et EM. Si c’était des primates type singes, il pourrait s’agir du commerce du toilettage, le dominé voulant s'attirer des faveurs auprès du dominant, un truc comme ça. Du coup, c’est EM qui serait le dominant ….. !!!!!<br /> Bisou de bonne semaine à toi. Yann
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M
:)
F
...enfin je voulais parler du flamand rose bien sûr ;)<br /> Bisous
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M
:)